L'euro a fini la semaine en hausse face au dollar, les cambistes effectuant quelques achats à bon compte au cours d'une journée marquée par l'absence d'indicateurs économiques majeurs tant aux Etats-Unis qu'en zone euro, même si les inquiétudes concernant cette dernière restaient en toile de fond. Peu avant la clôture, l'euro valait 1,3263 dollar contre 1,3196 dollar la veille à la même heure. La monnaie unique montait également face au yen, à 109,31 yens pour un euro contre 108,95 yens la veille. Le dollar perdait un peu de terrain face à la devise nippone, à 82,42 yens pour un dollar contre 82,54 la veille. La livre britannique reculait légèrement face à l'euro à 83,60 pence, mais progressait face au billet vert, à 1,5863 dollar. Le franc restait quasi stable face à l'euro, à 1,2053 franc, mais montait face au dollar, à 0,9086 franc pour un dollar, retrouvant des niveaux plus vus depuis trois semaines. Le yuan chinois a fini à 6,3076 yuans contre 6,2994 yuans la veille. "Cette semaine a été maigre en indicateurs et devrait se terminer comme elle a commencé: avec des échanges peu fournis" faisant avancer le couple euro-dollar par soubresauts, commentaient les analystes de Commerzbank. "L'euro est parvenu à se redresser face au dollar après un creux la veille lié" à une contraction plus forte que prévu de l'activité du secteur privé dans la zone euro en mars, mais "l'absence d'éléments fondamentaux pouvant créer un élan devrait contenir le couple euro-dollar dans une fourchette étroite", estimait Commerzbank. Si l'euro est monté en fin de semaine à 1,3294 dollar, son plus haut niveau depuis trois semaines, il restait ainsi cantonné sous le seuil de 1,33 dollar. Et pour Jane Foley, analyste chez Rabobank, les perspectives de la zone euro restant moroses, "ce rebond pourrait rapidement s'estomper". En effet, si la Grèce a évité de justesse un défaut de paiement sur sa dette en mars grâce à un nouveau plan de sauvetage européen, les inquiétudes sur les perspectives de l'économie grecque restaient en toile de fond, comme les craintes de voir l'Italie et l'Espagne avoir à leur tour besoin d'une aide extérieure pour redresser leurs finances publiques. Pour Ilya Spivak, analyste chez FXCM, au sein de pays fragiles de la zone euro, "l'Italie représente le plus grand danger pour la région", car "le pays représente le troisième plus gros émetteur d'obligations sur le marché, ce qui implique qu'une flambée sur ce marché aurait des retentissements bien au-delà des frontières de l'Union monétaire". Le gouvernement italien de Mario Monti a adopté cette semaine en conseil des ministres les grandes lignes d'un projet de réforme controversée du marché du travail, contesté notamment par la principale confédération syndicale du pays, la CGIL (gauche). Par ailleurs, les cambistes attendaient un discours du président de la Réserve fédérale américaine (Fed) Ben Bernanke, alors que le dollar a été nettement porté ces dernières semaines par une série d'indicateurs encourageants concernant l'état de la première économie mondiale, qui avaient alimenté des espoirs de voir la banque centrale américaine réduire de façon anticipée ses mesures d'aide à l'économie. Mais M. Bernanke "risque de brider la hausse du billet vert s'il met en garde sur le fait que les dépenses de consommation ne se sont toujours pas redressées et restent à des niveaux bien inférieurs à ceux d'avant la crise", anticipait Mme Foley.