L'Italie a émis, hier, comme prévu 8,5 milliards d'euros de titres de dette à six mois dont les taux d'intérêt ont encore baissé, a annoncé la Banque d'Italie. Les taux de ces titres se sont inscrits à 1,119% contre 1,202% lors de la dernière opération similaire le 27 février et plus de 6% fin novembre, lorsque les marchés craignaient que l'Italie ne soit emportée à son tour par la crise de la dette. L'Italie, qui privilégie actuellement les émissions obligataires à court terme car le gouvernement considère que la situation est encore trop fragile pour émettre de la dette sur des échéances longues, a une nouvelle fois bénéficié d'une demande soutenue des investisseurs qui s'est élevée à 12,852 milliards d'euros. Selon les analystes, les banques, en particulier italiennes, qui ont souscrit massivement aux prêts exceptionnels de la Banque centrale européenne (BCE), investissent dans ce type de titres. L'Italie, qui ploie sous une dette colossale représentant environ 120% de son PIB et qui doit émettre cette année pour près de 450 milliards d'obligations, reviendra sur le marché aujourd'hui avec une émission à moyen-long terme. Afin de rassurer les marchés, le chef du gouvernement Mario Monti a imposé à marche forcée de lourds sacrifices aux Italiens en faisant adopter en décembre un nouveau plan de rigueur. En vue de relancer le potentiel de croissance du pays, entré en récession fin 2011, un vaste programme de libéralisation de l'économie vient en outre d'être entériné par le Parlement tandis que le gouvernement a adopté la semaine dernière un projet de réforme du marché du travail malgré l'opposition du premier syndicat du pays, la CGIL. Rebond de l'indice de confiance des entreprises en mars à 92,1 points L'indice de confiance des entreprises du secteur manufacturier a rebondi en mars en Italie après trois mois consécutifs de repli, a annoncé, hier, l'institut de statistiques Istat dans un communiqué. L'indice a progressé à 92,1 points contre 91,7 points en février, un chiffre révisé en hausse par rapport à la précédente estimation de l'Istat qui faisait état d'un indice à 91,5 points en février, son plus bas niveau depuis novembre 2009. Ce rebond est une surprise, les économistes tablant sur une stabilisation de l'indice à 91,5 points, selon un consensus établi par Dow Jones Newswires. Selon l'enquête de l'Istat, les jugements des chefs d'entreprises interrogés "empirent légèrement sur les commandes" mais ceux sur "les attentes de production connaissent une modeste amélioration". Dans le détail, l'indice a progressé à 90,8 points contre 88,7 points dans le secteur des biens d'investissement et à 94,8 points contre 93,8 points dans les biens de consommation tandis qu'il a en revanche reculé à 90,4 points contre 91,2 points dans les biens intermédiaires. Plombée par la crise de la dette et des plans d'austérité à la chaîne destinés à rassurer les marchés, l'Italie est entrée fin 2011 en récession, son PIB ayant reculé de 0,7% au quatrième trimestre après un recul de 0,2% au troisième. Le gouvernement table sur une contraction du PIB de 0,4% cette année. Mais les institutions internationales sont beaucoup plus pessimistes: Bruxelles s'attend à une baisse de 1,3% et le FMI prévoit un repli de 2,2%.