La décision de prolonger l'état d'urgence en Tunisie intervient alors que les mises en garde politiques et sécuritaires se multiplient contre les conséquences de la montée de l'extrémisme salafiste, relèvent les observateurs. Une rencontre spéciale sur la violence salafiste et ses menaces incessantes sur les libertés et les personnes" a réuni le général des Corps d'armée, Rachid Amar, le ministre de l'Intérieur, Ali Larayedh, et la ministre des Affaires de la femme, Sihem Badi, selon le quotidien tunisien "Maghreb". Selon les observateurs, le général des Corps d'armée Rachid Amar a laissé entendre, à cette occasion, que tout a été mis en œuvre pour faire face aux groupes salafistes. Evoquant les sit-in et les incidents de violence qui ont eu lieu dans plusieurs régions du pays, le ministre de l'Intérieur a souligné la nécessité d'empêcher les conflits à caractère régional ou tribal ou encore attisés par des convictions religieuses sans pour autant limiter la liberté d'expression ou de mouvement. Les menaces contre des citoyens et des personnalités politiques sont dangereuses et ne servent pas les intérêts de la Tunisie, ni sur les plans économique et touristique ni en matière des investissements étrangers", a-t-il ajouté. Il a assuré, dans ce sens, que les services de sécurité assumeront pleinement leur rôle pour faire face à toute menace sur la sécurité du pays, appelant les Tunisiens à "la retenue et la pondération" et à faire prévaloir l'unité nationale. Après avoir évoqué les troubles sécuritaires en Tunisie et leur impact sur la stabilité du pays, les représentants des groupes parlementaires tunisiens ont plaidé pour "l'instauration d'un système sécuritaire et juridique à même de garantir la paix et la sécurité". Ils ont, par ailleurs, appelé le gouvernement à doter les services de sécurité de tous les moyens nécessaires pour assumer leur mission "tout en préservant les libertés dans le cadre de la loi" et proposé la mise en place d'une commission parlementaire pour enquêter sur la situation sécuritaire interne. C'est ainsi que le gouvernement tunisien a affirmé que les services de sécurité assumeront leur rôle en faisant face à tous ceux qui menacent la sécurité du pays, au moment où la présidence tunisienne a annoncé le prolongement jusqu'à fin avril de l'état d'urgence, en raison des troubles sécuritaires enregistrés depuis quelques mois dans le pays.