Les Bourses européennes accentuent leurs pertes, hier matin, le compte rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale publié la veille soir semblant suggérer que de nouvelles mesures de soutien à l'économie ne sont plus d'actualité. Dans les premiers échanges, l'indice CAC 40 recule de 1,1% à 3.369,39 points, dans le sillage des marchés américains et asiatiques. Parmi les autres grandes places européennes, Londres cède 0,5% et Francfort 1,29%. Du côté des indices paneuropéens, l'EuroStoxx 50 cède 1,12% et l'EuroFirst 300 perd 0,64%. Les valeurs cycliques essuient les plus fortes baisses. L'indice sectoriel automobile, notamment, recule de 1,7%. Selon les minutes de la dernière réunion du comité de politique monétaire de la Fed (FOMC), l'idée de nouvelles injections de liquidités par des rachats d'actifs compte de moins en moins de partisans. "Le résultat des minutes de la Fed est prévisible, il va conduire à des ventes d'actions et à une remontée du dollar", a indiqué le courtier IG Markets. Pour les analystes d'Aurel, la Fed a "brisé l'espoir" d'un nouveau programme d'assouplissement monétaire. Les marchés voulaient croire à un nouveau geste des autorités américaines, a indiqué Aurel, ajoutant qu'au-delà de cette déception, les opérateurs sont également inquiets de la prudence des membres de la Fed sur la situation économique des Etats-Unis. A cette déception s'ajoutent les craintes sur l'Europe et le manque de crédibilité des plans d'austérité mis en place en Espagne et en Italie, souligne Saxo Banque. Dans ce contexte, les yeux des investisseurs seront rivés dès la mi-journée sur Francfort où doit se tenir la conférence de presse du président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi. Paris cède 0,83%, la Fed douche les espoirs La Bourse de Paris était en repli, hier, en début de matinée (-0,83%), dans un marché qui ne croit plus à de prochaines mesures de soutien à l'économie américaine et sur fond d'inquiétudes persistantes sur la situation de l'Espagne. Peu après l'ouverture, le CAC 40 cédait 31,45 points pour s'inscrire à 3375,92 points. La quasi-totalité des valeurs du CAC 40 étaient en recul, avec en tête des baisses les titres des groupes les plus sensibles à l'évolution de la conjoncture. Les banques continuaient ainsi à piquer du nez, victimes des inquiétudes sur l'Espagne et craignant des taxations supplémentaires: Société Générale (-2,58% à 20,57 euros), Crédit Agricole (-2,34% à 4,37 euros) et BNP Paribas (-2,33% à 33,9 euros). GDF Suez perdait 1,02% à 18,84 euros après que son offre lancée pour racheter le solde du capital de sa filiale britannique International Power a été rejetée par un comité indépendant au sein du conseil d'administration du Britannique. GDF Suez n'a pas exclu de retirer son offre de rachat des 30% qu'il ne détient pas encore. Même la société d'investissement Wendel qui a pourtant réalisé une belle plus-value avec la vente de sa filiale Deutsch cédait du terrain (-1,91% à 62,27 euros). Seule NicOx se distinguait à la hausse (+0,50% à 3,80 euros) alors que le laboratoire a eu une réunion avec la FDA (Food and drug administration) pour l'utilisation potentielle du naproxcinod dont l'usage avait été interdit en juillet 2010 par les Américains.
Londres: le Footsie en baisse La Bourse de Londres était en baisse modérée, hier matin, déçue comme les autres places européennes par les minutes de la Fed rendant moins probable une nouvelle injection de liquidités pour soutenir l'économie américaine. Dans les premières transactions, l'indice FTSE-100 des principales valeurs cédait 38,07 points, soit 0,66% par rapport à la clôture de la veille, à 5 800,27 points. Pour Shavaz Dhalla du cabinet Spreadex, les perspectives des marchés asiatiques et européens ont été "assombries" par les minutes, avant-hier soir, de la banque fédérale américaine "indiquant qu'un nouveau round d'assouplissement monétaire n'est plus au programme". Les valeurs minières étaient une fois de plus en première ligne: Fresnillo cédait 4,79% à 1 591 pence, Vedanta 2,36% à 1 198,20 pence et Xstrata 2% à 1 078 pence. Les valeurs financières étaient elles aussi majoritairement dans le rouge, à l'instar du fonds d'investissement Man Group (-2,25% à 127,16 pence). Le courtier interbancaire Icap lâchait de son côté 2,65% à 386 pence. International Power (IP), filiale à 70% de GDF Suez, réagissait peu au rejet par un comité indépendant d'administrateurs de la proposition du groupe énergétique français d'un rachat du reste des parts pour 395 pence, jugée sous-évaluée. Le cours cédait 0,20% à 402,20 pence, les investisseurs semblant croire qu'un relèvement de l'offre restait possible. Du côté des quelques hausses, les pharmaceutiques se distinguaient, GSK gagnant 1,02% à 1.443,07 pence et Shire 0,99% à 2.050 pence.
Francfort: le Dax flanche avant la BCE La Bourse de Francfort flanchait nettement, hier, avant la réunion mensuelle du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne, dont le marché n'attend rien de fracassant. Peu après l'ouverture, l'indice vedette Dax perdait 1,77% à 6 859,51 points et le MDax (valeurs moyennes) 1,85% à 10 652,72 points. Toutes les valeurs étaient dans le rouge à l'exception du groupe de chimie-pharmacie Merck KGAA (+0,09% à 86,26 euros). Lufthansa laissait 3,36% à 10,19 euros. La justice allemande a confirmé, hier, l'interdiction des vols entre 23H00 et 5H00 du matin à Francfort, le premier aéroport d'Allemagne et troisième d'Europe, un coup dur pour l'activité fret de la compagnie dont c'est le principal hub. L'opérateur de l'aéroport, Fraport, lequel est coté sur le MDax, perdait lui 1,96% à 47,06 euros. Sur le Dax, Daimler laissait 1,89% à 44,09 euros, au lendemain de la publication de résultats qui n'ont pas séduit, et alors qu'il tenait, hier, son assemblée générale. Suisse : ouverture plus faible, poids lourds défensifs en soutien La Bourse suisse a ouvert, hier, en légère baisse. Alors que les perdants dominent le tableau au SMI, les poids lourds défensifs permettent à l'indice de limiter ses pertes. Dans les premiers échanges, le SMI perdait 0,24% à 6 243,83 points. Le SLI cédait 0,54% à 952,84 points et le SPI 0,22% à 5 744,75 points. Les valeurs cycliques étaient freinées après les déclarations de la Fed qui a pourtant montré une certaine confiance pour la situation conjoncturelle. Holcim perdait 1,8%, Richemont 1,5%, Adecco 1,0% et Swatch 1,0%. Plusieurs de ces titres ont très bien évolué depuis le début de l'année, expliquaient des observateurs. Transocean perdait 1,7%. Au Brésil, les autorités judiciaires ont lancé une nouvelle plainte contre Chevron et Transocean pour pollution maritime. Le montant réclamé est d'environ 10 milliards de francs. Par ailleurs, la reprise prévue de 2 navires de forage devrait entraîner, selon les analystes, une dilution de 1 à 3%. Transocean va payer l'acquisition avec ses propres actions, à émettre. Aux bancaires, CS (-0,9%) et UBS (-0,8%) reculaient nettement. Les poids lourds défensifs Roche (+0,3%), Novartis (+0,5%) et Nestlé (inchangé) profitaient de leur statut de valeur refuge. Roche continue d'essayer de reprendre l'américain Illumina. Il a envoyé une nouvelle lettre aux actionnaires de l'entreprise US, leur demandant d'accepter son offre et d'élire les administrateurs indépendants qu'il propose lors de la prochaine assemblée générale. SGS (+0,1% à 1 778 francs) profitait de commentaires d'analystes: UBS a relevé sa recommandation à "buy" de "neutral" et augmenté l'objectif à 2000 de 1500 francs. Le titre est un "top pick" du secteur, selon les experts de la grande banque. Barclays a relevé l'objectif de cours de Zurich (-0,5% à 224,70 francs) à 273,19 de 265 francs et confirmé "equal weight". Morgan Stanley est passé à 265 de 255 francs et a maintenu "equal weight". Lonza (-0,1%) reperdait un peu de terrain après un gain de 1,6% la veille dans le sillage de l'annonce de la nomination d'un nouveau CEO. L'objectif d'économies de 100 millions de francs à Viège est "très ambitieux", ont jugé des analystes. Mais c'est un pas stratégique nécessaire. Sur le marché élargi, Tamedia gagnait 1,1% après ses chiffres. Le dividende est qualifié de "très attractif". Le retournement de tendance qui se dessine sur le marché de la publicité pourrait fournir des impulsions pour l'action. Vaudoise gagnait 0,7% après ses chiffres. Les problèmes structurels de la branche du solaire ont suscité une cascade de commentaires négatifs de la part d'analystes à propos de Meyer Burger (-1,5% à 13,60 francs). Barclays a réduit l'objectif de cours à 15 de 20 francs et confirmé "equal weight".
Tokyo: le Nikkei clôture en fort repli La Bourse de Tokyo a terminé la séance d'hier, en forte baisse de 2,29%, les investisseurs inquiets pour la conjoncture prenant des bénéfices après la forte hausse des indices en début d'année. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a chuté de 230,40 points à 9 819,99 points, terminant au plus bas depuis près d'un mois. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a abandonné de son côté 1,84%, lâchant 15,66 points à 835,36 points. Au Japon, le moral morose des entreprises, confirmé en début de semaine par l'enquête trimestrielle Tankan de la Banque du Japon, laisse peu de place à l'optimisme avant l'annonce dans les semaines à venir des résultats annuels des sociétés pour la période d'avril 2011 à mars 2012.