Les Bourses européennes ont ouvert en baisse, hier, dans un contexte mondial morose au lendemain des commentaires peu réjouissants de la banque centrale des Etats-Unis (Fed) et alors que la zone euro est toujours sous la pression des agences de notation. A l'ouverture, la Bourse de Paris reculait de 0,78%, Francfort de 0,61%, Londres de 0,95%, Madrid de 0,6% et Milan de 0,26%. En Asie, les places financières étaient également en berne, la Bourse de Tokyo terminant sur une baisse de 0,39%, affectée notamment par un nouveau repli de l'euro face au yen qui a pesé sur les groupes exportateurs. Outre-Atlantique, à Wall Street, le Dow Jones a lâché 0,55% et le Nasdaq 1,26% la veille en clôture pâtissant du renchérissement du dollar et des appréciations de la Fed sur l'état de l'économie. La Fed a maintenu son taux directeur quasi nul et a souligné qu'elle se tenait prête à agir davantage pour hâter la reprise de l'activité aux Etats-Unis qu'elle juge toujours trop lente. Malgré ces inquiétudes, il n'y a "aucun changement dans l'actuelle politique" de la banque centrale, déplorent les analystes de BNP Paribas également préoccupés par le "ralentissement des dépenses d'investissement des entreprises" mentionné par l'institut monétaire. Pour Gregori Volokhine de Meeschaert, les investisseurs commencent aussi à réaliser "que ce qui a été promis vendredi (à l'issue du sommet européen de Bruxelles) était non seulement insuffisant, mais ne résolvait aucun problème". Les craintes restent vives d'autant que la chancelière allemande Angela Merkel, qui devait s'exprimer devant le Parlement, hier, s'est de nouveau prononcée contre une hausse de la capacité de prêt du futur Mécanisme européen de stabilité (MES), qui doit succéder l'an prochain au Fonds européen de stabilité (FESF). Le MES sera doté d'une capacité d'emprunt de 500 milliards d'euros, un montant insuffisant pour venir en aide à l'Espagne et l'Italie si ces pays ne parviennent plus à emprunter à des taux soutenables sur les marchés, selon les experts. Les investisseurs attendent aussi avec appréhension une probable action des agences de notation, suspendus à l'annonce de Standard & Poor's qui a menacé de dégrader très prochainement la note de 15 pays de la zone euro, dont l'Allemagne et la France. Paris: le CAC 40 en baisse au lendemain de la réunion de la Fed La Bourse de Paris était en baisse, hier, dans les premiers échanges, déprimée par les commentaires assez pessimistes de la banque centrale des Etats-Unis (Fed), les inquiétudes sur l'Europe et la pression des agences de notation. Dans les premiers échanges, le CAC 40 cédait 0,75% à 3055,60 points. Du côté des valeurs, le secteur bancaire était victime des tensions persistantes sur la zone euro. BNP Paribas cédait 2,16% à 29,43 euros, Société Générale 2,12% à 17,34 euros et Crédit Agricole 0,53% à 4,51 euros. La banque verte devrait annoncer "des centaines de suppressions de postes" dans sa filiale d'investissement (Cacib), selon des sources syndicales. Carrefour perdait 0,77% à 17,41 euros alors qu'ING a abaissé sa recommandation sur le titre de "conserver" à "vendre", selon une source de marché. Compagnie des Alpes reculait de 0,90% à 14,29 euros. Le groupe a vu son bénéfice net amputé d'un quart en 2011 à 30,7 millions d'euros, sous le poids "d'aléas conjoncturels, notamment climatiques". Francfort: le Dax recule La Bourse de Francfort évoluait en baisse modérée, hier matin, déprimée par la réunion de la Réserve fédérale (Fed) américaine la veille et la morosité en Europe. L'indice Dax des trente valeurs principales reculait de 0,40% à 5.750,84 points et le MDax des valeurs moyennes était stable (+0,01% à 8587,12 points). La séance s'annonçait pauvre en indicateurs macroéconomiques d'importance pour les investisseurs allemands, et les craintes pour la conjoncture mondiale donnaient le ton. "La déception sur l'absence de stimulus conjoncturel annoncé par la Fed" malgré les craintes pour la conjoncture américaine, a déçu les marchés asiatiques puis européens, notait Ralph Herre, de la banque LBBW. La situation en zone euro continuait de peser sur le moral des places financières, a-t-il ajouté. D'un point de vue technique, la baisse du Dax n'a pas de raison de cesser, selon Ulrich Wortberg, de LBBW: "un seuil de résistance important autour de 5800 points a été franchi, ouvrant ainsi la possibilité à une longue glissade vers le bas". Les grandes valeurs industrielles, sensibles à la conjoncture, souffraient, hier matin. BMW perdait 2,19% à 51,80 euros, Henkel reculait de 0,71% à 43,43 euros et Volkswagen lâchait 0,75% à 119,50 euros. A l'inverse, les valeurs bancaires et financières, mal en point ces derniers jours, reprenaient doucement des couleurs. Allianz gagnait 0,81% à 73,63 euros, Deutsche Bank avançait de 0,70% à 27,95 euros et Commerzbank progressait de 0,69% à 1,17 euros. Sur le MDax, TUI voguait en tête (+4,09% à 4,04 euros). Le voyagiste a annoncé, hier, une hausse de ses résultats annuels sur son exercice décalé 2010/2011, malgré les troubles en Afrique du Nord qui ont fait fuir les touristes, et s'est dit "prudemment optimiste" pour l'an prochain. "Ces résultats sont supérieurs aux attentes", a commenté Jochen Rothenbacher, de la banque Equinet. "Ils renforcent nos vues positives (sur le titre TUI) et devraient se ressentir par une hausse de l'action aujourd'hui", a-t-il ajouté. Londres: le Footsie à nouveau en baisse et attentiste La Bourse de Londres était à nouveau en baisse, hier matin, attendant les dernières informations en provenance de la zone euro après avoir déçue par celles venues des Etats-Unis. Peu après l'ouverture, l'indice Footsie-100 des principales valeurs perdait 30,03 points, soit 0,54% par rapport à la clôture de la veille, à 5460,12 points. Selon Terry Pratt, de IG markets, les investisseurs ont été déçus par les commentaires pessimistes faits la veille par la banque centrale des Etats-Unis (Fed) et attendaient le déroulement de nouvelles émissions obligataires prévues dans la journée en Europe pour déterminer "si la tendance à la vente doit se poursuivre". La morosité ambiante affectait en premier lieu les valeurs minières, avec Fresnillo en chute de 3,75% à 1.618 pence, Antofagasta de 2,21% à 1.152 pence et Rio Tinto de 1,63% à 3.133 pence. Les banques étaient moins touchées, HSBC lâchant par exemple 0,45% à 490,30 pence et Standard Chartered 0,50% à 1.399 pence. Du côté des quelques hausses, la chaîne d'habillement Next prenait 1,08% à 2.618 pence et le géant de la téléphonie mobile Vodafone 0,17% à 177,50 pence. Hors Footsie-100, le voyagiste Thomas Cook perdait encore 3,55%, à 14,25 pence, après avoir annoncé une perte annuelle record et la fermeture prochaine de deux cents agences pour tenter d'assurer sa survie. Le titre s'est effondré de plus de 90% depuis le début de l'année. Suisse : le SMI sous l'équilibre, Swisscom pèse un peu La Bourse suisse a ouvert en léger repli, hier. Le SMI est toujours dans une phase de consolidation, après deux semaines de net rebond, selon des intervenants. Le marché est relativement calme, malgré la persistance des incertitudes sur la crise de la dette dans la zone euro et les révisions à la baisse des prévisions économiques pour l'an prochain. En Suisse, l'avertissement sur bénéfice lancé, hier matin, par Swisscom n'était pas fait pour améliorer le climat. Les autres places européennes ont également ouvert en baisse, souvent même un peu plus marquée que Zurich. Dans les premiers échanges, le SMI cédait 0,12% à 5752,57 points, le SLI perdait 0,23% à 856,95 points, le SPI lâchait 0,18% à 5192,62 points. Swisscom reculait de façon modéré de 0,3% après son avertissement sur bénéfice dû à un correctif de valeur sur sa filiale italienne Fastweb. Dans les premiers échanges, le titre reculait de 1,5%. Le bénéfice net du géant bleu reculera de 1,2 mds francs en 2011, et il s'attend en Suisse "à une érosion des prix d'un montant annuel de plusieurs centaines de millions de francs". Il est proposé que le dividende soit rehaussé d'1 francs, à 22 francs. De nouveaux objectifs ont été définis pour Fastweb. Ni le cash-flow du groupe, ni les investissements en Suisse, ne sont touchés par cet avertissement. Swisscom ne voit pas l'avenir de Fastweb remis en question. On compte parmi les clairs perdants à l'ouverture Transocean (-1,4%), Logitech (-1,5%) et Lonza (-1,2%). Nobel Biocare (-1,0%), Adecco (-0,9%) ou Richemont (-0,8%) reculaient plus que la moyenne. Aux financières, Swiss Re (-0,8%) et Swiss Life (-0,5%) perdaient le plus de terrain. CS était inchangé, alors qu'UBS et ZFS était très légèrement en hausse. Barclays a rehaussé de peu ses objectifs de cours sur Swiss Re et ZFS, et confirmé ses recommandations, respectivement à "overweight" et "equalweight". Credit Suisse doit payer aux USA 375 million dollar à cause du scandale Madoff. Cela n'a aucune influence sur l'action de la grande banque suisse. Swatch et SGS étaient en hausse chacun 0,3%. Sur le marché élargi, Sika (+0,1%) était faiblement en hausse suite à une petite acquisition en Italie, ce qui est jugé légèrement positivement par la BC Zurich. Kudelski (-2,6%) laissait des plumes, après avoir été enlevé de la liste UBS de recommandation d'achat à court terme, "Short term Buy".
Tokyo finit en légère baisse de 0,39% à cause du yen fort La Bourse de Tokyo a terminé la séance, d'hier, en légère baisse de 0,39%, un nouveau repli de l'euro face au yen pesant sur les groupes exportateurs. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a perdu 33,68 points à 8519,13 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a de son côté cédé 0,50%, abandonnant 3,73 points à 736,98 points. L'activité a été très faible, avec 1,52 milliard d'actions échangées sur le premier marché.
