Dans sa dernière publication, Oxford Business Group indique que Sonatrach vient de passer à la vitesse supérieure dans son plan de développement qui prévoit 68 milliards de dollars d'investissements en 4 ans. La compagnie a, en effet, signé un accord avec un consortium mené par la compagnie pétrolière espagnole Repsol pour le développement d'un projet gazier comportant six nouveaux champs dans la région de Reggane Nord. Pour un montant de 3 milliards de dollars, le projet saharien inclura la construction d'un gazoduc reliant l'Algérie à l'Espagne qui devrait être opérationnel d'ici le milieu de l'année 2016. En revanche pour ce qui est de la production gazière, celle-ci devrait atteindre un rendement stable de 8 millions de mètres cubes de gaz par jour durant les 12 premières années d'exploitation. La production des puits algériens contribuera à couvrir les besoins de l'Espagne en gaz, estimés à 36 milliards de mètres cubes. Selon l'accord, signé le 15 février, indique OB, l'entreprise espagnole prévoit le forage de 104 puits dans le cadre du développement des six champs suivants à savoir, Reggane, Kahlouche, Sali, Azrafil Sud-est, Kahlouche Sud et Tiouliline. Repsol détient 29,25% des parts dans le projet de Reggane Nord tandis que les autres membres du consortium, l'Allemand RWE Dea et l'Italien Edison, y participent respectivement à hauteur de 19,5% et de 11,25%. La note d'OB indique également que la participation de Sonatrach est majoritaire avec 40%. Aussi, apprend-on, figurent également au projet, en plus d'un gazoduc d'exportation et des infrastructures électriques connexes, la réalisation d'une nouvelle usine de traitement de gaz et d'un système d'accumulation de gaz. Des campagnes sismiques 3D sur les zones sont en cours tandis qu'une étude de FEED -front-end engineering and design) a été lancée pour la réalisation de l'usine de traitement de gaz. Selon des chiffres avancés par l'Agence d'Information sur l'Energie, l'Algérie se classe à la 9ème place à l'échelle mondiale en termes de réserves prouvées de gaz avec 159 trillions de pieds cubes de gaz naturel, ajoute le document. Membre de l'OPEP, l'Algérie couvre jusqu'à 30% des besoins de l'Europe en gaz naturel. Le programme d'investissement de Sonatrach comportera également un volet de financement pour le développement de nouvelles activités d'exploration et de production dans le Sud-Sahara, ainsi que le forage de deux puits de gaz de schiste, un gaz non conventionnel, prévu pour mai et octobre prochains. La compagnie devrait démarrer son programme de forage dans le bassin de Taoudeni, dans le Mali voisin, au deuxième trimestre 2012. La compagnie pétrolière nationale avait obtenu un contrat d'exploitation il y a six ans mais le forage avait dû être repoussé en raison des problèmes de sécurité qui règnent dans la région. Lors d'une conférence de presse animée début février, le président-directeur général de Sonatrach, M. Abdelhamid Zerguine, avait laissé entendre que la compagnie prévoit d'investir 68 milliards de dollars entre à l'horizon 2016. L'une des priorités du groupe Sonatrach est d'accroître ses opérations d'exploration dans le pays et de développer de nouveaux puits, du fait de l'arrivée à maturité des anciens gisements de gaz. Ce qui n'est pas le cas des compagnies pétrolières internationales, qui se sont montrées peu disposées à poursuivre leurs activités d'exploration en Algérie, estimant peu attrayantes les conditions financières des contrats d'exploration et de partage de production. En conséquence de quoi, le gouvernement s'oriente vers une réforme de la loi sur les hydrocarbures en vigueur dans le pays et espère, grâce à des mesures fiscales incitatives et une amélioration des dispositions contractuelles, parvenir à attirer les investissements en amont des compagnies pétrolières internationales. A cet effet, le ministre algérien de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, avait, pour rappel, confié en décembre dernier au quotidien algérien El Moudjahid à Doha que la révision de la loi 05-07 sur les hydrocarbures, actuellement en application, aura pour objectif principal la mise en place d'un cadre législatif plus attrayant pour l'investissement des compagnies pétrolières internationales intéressées.