Le président sénégalais Macky Sall a nommé, avant-hier soir, Abdoul Mbaye, chef d'entreprise et ex-banquier, au poste de Premier ministre, selon un décret présidentiel lu devant la presse. Abdoul Mbaye est nommé Premier ministre, indique le décret lu par Mme Aminata Tall, secrétaire générale du nouveau gouvernement sénégalais dont la liste devait être rendue publique, hier. M. Mbaye, âgé de 59 ans, est un chef d'entreprise, ancien banquier, formé au Sénégal et en France. Réputé sérieux et rigoureux, c'est un technocrate jusqu'ici inconnu dans le ghota politique sénégalais. Le nouveau chef de gouvernement doit former une équipe réduite de 25 membres au maximum. Ce sera un gouvernement qui devra conduire les affaires publiques dans la plus grande transparence, selon les principes de bonne gouvernance, a déclaré M. Mbaye à la presse juste après sa nomination. Tout est urgent au Sénégal, déclare le nouveau président Macky Sall Le nouveau président sénégalais Macky Sall a annoncé une rupture avec la gestion publique du passé, déclarant que tout est urgent dans le pays, dans son premier discours à la nation après son élection le 25 mars face à Abdoulaye Wade qui était au pouvoir depuis douze ans. Tout est urgent, a indiqué Macky Sall, citant notamment l'école, la santé et les prix des denrées de première nécessité dont le riz, l'huile et le sucre dont le prix a connu récemment une hausse. Le nouveau chef de l'Etat, dont le discours était retransmis à la télévision nationale, a indiqué à l'endroit de ses collaborateurs qu'il ne protégera personne parce que, estime-t-il, le pouvoir est fait pour servir et non se servir. Gouverner autrement, c'est bannir les passe-droits, le favoritisme et le trafic d'influence, mettre l'intérêt public au-dessus de toute autre considération, a dit Macky Sall avant d'ajouter: Il ne saurait y avoir de place pour la sollicitation à des privilèges ou des avantages indus. Macky Sall, qui s'exprimait à la veille de la célébration des 52 ans de l'indépendance du Sénégal, ex-colonie française, a également annoncé la dissolution prochaine de l'Assemblée nationale et un report des élections législatives, initialement prévues le 17 juin, au 1er juillet. Ce scrutin législatif doit renouveler les 140 députés à l'Assemblée nationale qui est actuellement largement dominée par le Parti démocratique sénégalais (PDS) d'Abdoulaye Wade. Concernant le conflit en Casamance (sud) en proie depuis 30 ans à une rébellion indépendantiste, M. Sall a tendu une main fraternelle aux dirigeants et combattants de cette rébellion du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) pour le règlement pacifique d'un conflit qui n'a que trop duré. La gestion de cette crise se fera en association avec les pays voisins de Gambie et Guinée-Bissau, a-t-il ajouté.