Les chefs d'Etat et de gouvernement africains, réunis dans le cadre du 9e sommet ordinaire de l'Union africaine (UA) à Accra, étaient encore divisés sur la question du projet de gouvernement fédéral des Etats-Unis d'Afrique, à l'issue du premier jour de débats qui se sont poursuivis tard dans la soirée de lundi à mardi dans la capitale du Ghana. Selon une source proche du sommet, "il y a deux tendances: l'une favorable au projet lancé par le leader libyen, le colonel Maâmmar El Gueddafi, et l'autre encore prudente, notamment en ce qui concerne les modalités de la concrétisation de cette idée". Le dirigeant libyen, qui a fait de ce vieux projet son cheval de bataille, tente, depuis l'ouverture des débats sur cette question, de convaincre ses pairs de l'UA du bien-fondé de sa thèse. Il a indiqué, à ce titre, dans une déclaration à la presse, en marge des travaux du sommet dont la fin était prévu pour hier après-midi, qu'aucun pays n'est contre le projet, soulignant que "les divergences se situent plutôt au niveau des voies et moyens à suivre pour sa mise en œuvre". Le président de la Commission de l'Union africaine, M. Alpha Oumar Konaré, avait indiqué, pour sa part, que "la bataille pour les Etats-Unis d'Afrique est la seule capable d'apporter des réponses aux problèmes des populations africaines," reconnaissant, toutefois, que "le chemin à parcourir pour y arriver était encore long". Il avait également noté que la concrétisation de ce "vaste ensemble" devrait passer par "la définition des pouvoirs et des moyens d'un exécutif continental plus fort". En revanche, les partisans du "non" estiment que le passage aux Etats-Unis d'Afrique est "encore prématuré" et serait conditionné par un règlement définitif des conflits qui rongent le continent africain. Pour sa part, le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, qui a pris part à cette réunion a quitté hier Accra. Le chef de l'Etat a également pris part à la 17e session du Comité des chefs d'Etat et de gouvernement chargé de la mise en oeuvre du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (Nepad) et à la 7e session du Forum du mécanisme africain d'évaluation par les pairs (Maep). La 7ème session du Forum du Maep a été marquée par la présentation du rapport d'évaluation sur l'Algérie, par Mme Marie-Angélique Savané, membre du panel du Maep, qui avait conduit une mission dans le pays du 10 novembre au 5 décembre 2006, et une autre du 3 au 14 mars 2007. Le président de la République a souligné, dans son intervention lors de ce Forum, les efforts "immenses" déployés par l'Algérie, engagée ces dernières années dans "d'importants processus de transformation". Toutefois, les défis qui s'imposent sont, quant à eux, d'une "grande importance", a précisé le chef de l'Etat, citant, en premier lieu, la consolidation de la paix retrouvée après la longue et difficile période d'instabilité et d'insécurité.