Depuis sa création, le dispositif permettant la création de micro-entreprises, dans le cadre de l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes a vu la naissance de plus de 81 000 micro-entreprises. Il en reste néanmoins qu'il faut toujours faire évoluer ce dispositif et ce, suivant l'évolution de la société. C'est du moins ce qu'a indiqué, hier, Mme Fatma Charef Sedaoui, DG de l'Ansej. Celle-ci reconnaît que malgré la réussite de cette démarche en direction des jeunes chômeurs, "il est nécessaire d'évaluer ce dispositif afin de relever les écueils et les anomalies pour les corriger". Elle cite comme anomalie la centralisation de la décision d'éligibilité. "La décision d'éligibilité doit être décentralisée au niveau des antennes de l'Ansej à travers chaque wilaya pour faire un travail de proximité avec les jeunes qui sont ciblés par ce dispositif", dira encore la DG de l'Ansej. Mme Charef Sedaoui, qui intervenait, hier, sur les ondes de la Radio Chaîne III, a souligné qu'il y a des commissions qui travaillent actuellement au niveau de chaque wilaya et au niveau central pour finaliser cette décentralisation. "La décentralisation des prérogatives de la direction générale vers les antennes de wilaya, se fera à partir du mois de septembre". Dans le même contexte, elle révèle la création de commissions locales pour "accorder cette éligibilité en toute transparence à nos jeunes et surtout leur apporter l'accompagnement qui leur manquait jusqu'à présent. Nous sommes en train de préparer des cadres pour cette mission pour aller notamment vers la qualité". Elle rappelle qu'au début de cette décennie, il fallait créer des micro-entreprises, du travail et de l'emploi, parce que le taux de chômage était très important. Enchaînant sur le même volet, Mme Sedaoui met en exergue le fait que "maintenant qu'il y a baisse sensible du taux chômage, il faut aller vers la qualité et essayer d'accompagner ces jeunes pour des activités plus pérennes et qui ont un impact sur l'économie nationale et pourquoi pas avoir un impact sur le développement local". Pour ce qui est du volume des crédits accordés par les banques aux micro-entreprises créées dans le cadre du dispositif d'aide à l'emploi des jeunes, celui-ci se situe à 102 milliards de dinars. A ce sujet, Mme Sedaoui indique que la micro-entreprise peut facilement évoluer vers la PME. Elle fera remarquer qu'actuellement un travail est en train de se faire à travers des ateliers avec les banquiers pour "trouver les formules de financement les plus intéressantes pour les banques et pour nous-mêmes. Il ne faut pas oublier que les banques sont des EPE, et doivent veiller sur leur argent. Les banques exigent certaines conditions comme l'accompagnement des projets mieux réfléchis, mieux élaborés et, bien sûr, elles réclament leur dû, c'est-à-dire l'indemnisation. Là, c'est le rôle du Fonds de garantie". Elle explique qu'il n'y a pas absence totale de remboursement de crédits envers les banques de la part des jeunes promoteurs, mais "on aimerait qu'il y ait un taux plus satisfaisant. Et dans tous les pays du monde pour des institutions du genre, si le taux ne dépasse pas 75 à 80 %, ce n'est pas satisfaisant. Il y a plus de 50% de crédits remboursés, mais il faut faire un autre travail, u n travail plus soutenu, un travail de proximité et suivre les micro-entreprises, c'est ce que nous demandent nos partenaires banquiers". Elle ajoutera que c'est dans cette finalité que la direction générale de l'Ansej cherche à décentraliser ses prérogatives, à former un encadrement à même de faire un travail plus proche des jeunes. Mme Sedaoui reviendra sur le rôle du Fonds de garantie pour indiquer que "ce Fonds intervient quand la banque ne peut pas récupérer ses fonds lors de l'échec d'une micro-entreprise. Il est crédité actuellement à hauteur de 3 milliards de dinars. Ces fonds représentent l'apport des banques en leur qualité de membres du conseil d'administration, en plus de l'apport du Trésor public". La DG de l'Ansej annoncera que dorénavant, il n'y aura pas d'octroi de crédits sans la formation des promoteurs ou au moins les initier à la gestion de leur micro-entreprise. "Il y a actuellement une mission au niveau national touchant les promoteurs déjà installés pour leur faire une mise à niveau pour mieux gérer leur entreprise". Cette mise à niveau prévoit d'expliquer aux chefs de ces micro-entreprises le rôle de la fiscalité, la parafiscalité, la gestion du capital, soit en général leur sensibilisation sur les notions élémentaires pour la gestion d'une petite entreprise. Aussi, la prochaine étape sur laquelle l'Ansej articulera ses orientations en direction des jeunes promoteurs concerne leur orientation et leur encouragement vers les métiers créateurs de richesses.