Les cours du pétrole ont ouvert en léger recul lundi à New York, les investisseurs hésitant entre optimisme, après la rencontre entre Angela Merkel et Nicolas Sarkozy en Europe, et incertitude pour la production d'or noir avec la situation au Nigeria et en Iran. Vers 14H30 GMT, le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en février reculait de 6 cents à 101,50 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Il avait ouvert en hausse de 10 cents. «Dans les facteurs à la baisse, le marché attend de voir comment la réunion entre Merkel et Sarkozy va se conclure et quels vont être les développements cette semaine» sur le front de la crise en zone euro, a expliqué Andy Lipow, de Lipow Oil Associates. Cette réunion donne de l'espoir au marché aujourd'hui et apporte du soutien à l'euro après son lourd repli », a ajouté Matt Smith, de Summit Energy (groupe Schneider Electric). A l'issue de leur rencontre, le président français et la chancelière allemande ont notamment dit souhaiter que le projet de révision des traités européens prévoyant le renforcement de la discipline budgétaire soit signé «pour le 1er mars». Les cours étaient également portés par le lancement de la saison des résultats annuels aux Etats-Unis, dont le coup d'envoi est donné lundi par le géant de l'aluminium Alcoa, a noté M. Lipow. Le front géopolitique continuait à être animé avec en particulier «les craintes que l'Iran puisse en effet bloquer le détroit d'Ormuz (...), alors qu'au Nigeria une grève nationale pourrait perturber la production», a résumé Matt Smith. Les Etats-Unis ont prévenu dimanche qu'ils répondraient par la force si l'Iran cherchait à bloquer le détroit d'Ormuz, passage stratégique où transite entre un tiers et 40% du trafic maritime pétrolier mondial. Les Etats-Unis et l'Union européenne (UE) sont engagés dans un bras de fer avec l'Iran. Ils l'accusent de développer un programme nucléaire à visée militaire. Les Européens ont conclu un accord de principe pour un embargo sur le brut iranien en cas de non-coopération de Téhéran. Une grève générale était organisée lundi au Nigeria contre la récente augmentation des prix du carburant dans le pays et sur fond d'attentats anti-chrétiens revendiqués par un groupe islamiste. Selon l'Agence internationale de l'Energie (AIE), le Nigeria produit quelque 2,10 millions de barils de brut par jour. Enfin, a noté M. Lipow, «Abou Dhabi a annoncé que l'oléoduc qui doit permettre d'acheminer le pétrole en contournant le détroit d'Ormuz serait achevé avec du retard», ce qui s'ajoute aux éléments favorables à la hausse. Les Emirats arabes unis ont indiqué lundi que ce pipeline serait opérationnel en mai.