La Banque centrale du Japon (BoJ) a maintenu, hier, son taux directeur au jour le jour dans la fourchette de 0,0 et 0,1%, ce qui revient à encourager un taux nul afin de dynamiser l'activité en luttant contre la tendance déflationniste et la hausse du yen qui menace l'économie. Le comité de politique monétaire a voté ce statu quo à l'unanimité des sept membres présents au terme d'une réunion ordinaire de deux jours. La banque centrale (BoJ), privée de deux de ses membres non encore remplacés après la fin de leur mandat, n'a pas décidé de nouvelles mesures d'assouplissement monétaire en dépit des pressions du gouvernement et de la persistance de facteurs économiques négatifs. Elle avait déjà étendu sa batterie de mesures lors des deux précédentes réunions. Tout en soulignant que la conjoncture reste difficile à l'étranger, la Banque du Japon indique percevoir une amélioration aux Etats-Unis et un coup de frein à l'aggravation sur le front européen, le tout ayant pour effet une plus grande stabilité des marchés financiers. L'économie japonaise quant à elle continue grosso modo de stagner mais affiche quelques signes positifs, selon la BoJ, laquelle met en avant un regain d'activité à l'intérieur du fait de la reconstruction du nord-est dévasté par le séisme et le tsunami du 11 mars 2011. Par ailleurs, "la consommation des particuliers s'est améliorée notamment grâce aux subventions à l'achat d'automobiles" qui ont dopé les commandes depuis le début de l'année et à un rebond des investissements immobiliers. La BoJ entrevoit de ce fait un regain à venir de la production industrielle. La banque estime par ailleurs que les prix vont rester encore au même niveau qu'un an plus tôt, alors qu'elle s'est fixée un objectif d'inflation de 1% avant de songer à durcir sa politique monétaire. Pour autant, l'institut d'émission espère toujours une reprise de l'économie nippone, laquelle devrait selon elle "revenir sur le chemin d'une croissance modérée" à la faveur du dynamisme des nations émergentes, notamment en Asie, et du fait des besoins résultant de la reconstruction. Pour accompagner ce mouvement, outre le maintien de sa politique de taux zéro, la Banque du Japon a progressivement mis en place depuis la crise financière de 2008-2009 un ensemble de dispositions non conventionnelles, englobant des prêts à taux préférentiels, des achats massifs de titres financiers (y compris risqués) et l'acquisition de bons du Trésor. Lors de sa réunion de mi-février, la BoJ avait élevé de 10.000 milliards de yens (92 milliards d'euros) ses achats prévus d'obligations d'Etat japonaises, portant à 65.000 milliards de yens (600 milliards d'euros) l'enveloppe totale de son programme central d'achat d'actifs financiers divers. Mi-mars, la BoJ a en outre étendu un autre dispositif de prêts à faible taux destinés à aider les entreprises actives dans des secteurs considérés comme stratégiques pour la croissance du pays (recherche et développement, investissement en Asie, environnement et énergie, médecine, prise en charge des enfants et des seniors, tourisme et agriculture notamment). Le gouvernement nippon presse de son côté la BoJ de faire le maximum pour donner un coup de pouce à l'activité économique et lutter contre la cherté de la devise japonaise qui met à mal la compétitivité des entreprises nippones face aux rivales occidentales et asiatiques.