Quatre des six réacteurs de la centrale nucléaire accidentée Fukushima Daiichi (N°1) n'auront plus d'existence administrative à partir du 20 avril, a annoncé, hier, la compagnie exploitante Tokyo Electric Power (Tepco) qui va désormais s'atteler à les démanteler. En vertu de la loi, le parc de réacteurs nucléaires commerciaux du Japon va ainsi passer de 54 unités à 50, une décision attendue puisqu'il était déjà certain depuis des mois que ces quatre unités, les plus saccagées par le séisme et le tsunami du 11 mars 2011, étaient condamnées. Les deux autres tranches restantes ne sont pas encore administrativement rayées des listes mais elles n'ont aucune chance de redémarrer un jour et seront probablement bientôt supprimées à leur tour. Le gouvernement nippon et la compagnie estiment qu'il faudra environ quatre décennies pour démanteler les unités 1 à 4, avec des techniques qu'il reste à imaginer. Quant aux quatre réacteurs de la deuxième centrale de la préfecture de Fukushima, Fukushima Daini, actuellement également stoppés à cause de la catastrophe, ils subiront sans doute le même sort, sur décision politique, même si Tepco dit ne pas vouloir y renoncer pour le moment. Sur les 17 réacteurs commerciaux qu'elle possède, la compagnie qui dessert notamment la mégapole de Tokyo et ses environs (35 millions d'habitants) n'en aura plus que 13 après l'annulation des quatre de Fukushima Daiichi. Aucun de ses réacteurs n'est actuellement en service puisque les dix des deux sites de Fukushima ont été stoppés par le séisme du 11 mars et, parmi les sept de la centrale Kashiwazaki-Kariwa (côte ouest), trois sont arrêtés depuis le tremblement de terre de Niigata en juillet 2007 et quatre autres le sont également pour maintenance de routine obligatoire tous les treize mois de fonctionnement environ. Sur le parc total de réacteurs du Japon (54 actuellement, 50 à partir du 20 avril), seulement une unité est à ce jour en service, Tomari 3, sur l'île nord de Hokkaido. Cette tranche devrait être arrêtée pour une session d'entretien régulier à compter du 6 mai, réduisant à néant la production d'électricité d'origine nucléaire du Japon pour une durée inconnue. Le redémarrage des réacteurs exploitables est conditionné au passage d'examens techniques et à l'approbation du gouvernement et des élus locaux, ce qui allonge considérablement l'échéancier habituel.