Les travaux d'un atelier nord-africain de réflexion sur les moyens d'améliorer l'action de la Banque africaine de développement (BAD) se sont ouverts, mardi à Rabat, Maroc, en présence des représentants de la Libye, de l'Algérie, de la Tunisie, de l'Egypte, de la Mauritanie et du Maroc. Au cours de cette rencontre, organisée par le Bureau de l'institution financière continentale à Rabat sous le thème "Stratégie de la BAD pour les prochaines années", son représentant-résident à Rabat, Nono J.S. Matondo-Fundani, a indiqué que cette rencontre est une opportunité pour faire le point sur les réalisations de la Banque pour le développement de l'Afrique et d'examiner les moyens susceptibles d'améliorer son intervention en la matière. Cet atelier s'inscrit dans le cadre du Panel indépendant de haut niveau (PHD), lancé en 2006 à l'initiative du président de cette Banque, Donald Kebruka, dans le but de conseiller son institution sur sa vision stratégique pour le développement de l'Afrique. Au-delà de sa mission de financement et de mobilisation des ressources en faveur du développement en Afrique, la BAD doit fournir aux pays membres les conseils et l'assistance technique dont ils ont besoin pour pouvoir mener à bien leurs programmes de développement, a estimé, de son côté, le ministre marocain des Finances, Fathallah Oualalou. Pour ce qui est du rapprochement de la Banque de ses pays membres, le ministre marocain des Finances et de la Privatisation a invité la Banque à renforcer sa politique de décentralisation en dotant ses bureaux extérieurs des moyens humains en nombre et en qualité suffisants avec une large délégation de compétences, ce qui confortera la position de la Banque sur le terrain et l'aidera à gagner par conséquent la confiance des pays africains grâce à ses apports en matière d'expertise, d'assistance technique et de travaux analytiques ciblés. Concernant les thèmes qui seront débattus lors de cet atelier, M. Oualalou, a salué la pertinence des thèmes retenus pour cet atelier et qui portent sur l'ambition de la BAD, les priorités et les choix opérationnels, la couverture des pays membres régionaux, la meilleure contribution au développement du secteur privé et les partenariats stratégiques que doit développer la BAD. Après avoir rappelé les progrès réalisés par certains pays africains en matière de bonne gouvernance et de consolidation des équilibres macroéconomiques, M. Oualalou a estimé que la BAD se doit de s'inspirer de ce cercle vertueux de croissance en vue de le pérenniser et de le généraliser à l'ensemble de l'Afrique, d'autant plus que les intentions de renforcement du flux d'aide extérieure vers ce continent sont réitérées par la communauté internationale. Plaidant pour des procédures plus simples de financement, le ministre marocain a invité la banque à donner l'exemple aux autres partenaires de développement en entreprenant des actions courageuses dans le sens de favoriser un maximum de flexibilité au niveau de l'identification et de la mise en œuvre des projets financés, et ce en s'appuyant de plus en plus sur les procédures nationales des pays concernés. De son côté, le directeur général de l'Agence française de développement (AFD), Jean-Michel Severino, a relevé que la BAD, qui a connu de "grandes difficultés" par le passé, a traversé une période de redressement organisationnel et stratégique d'une dizaine d'années, ce qui lui a permis d'avoir de nouvelles marges de manœuvres. Les travaux sont axés sur "l'ambition de la BAD", "Les priorités et les choix", "la couverture des pays membres régionaux", "Le secteur privé", "Les ressources humaines, les instruments et les modalités" et "Le partenariat".