Les infrastructures en Afrique du Nord, élément essentiel dans le développement économique, étaient au centre des travaux de la 22e session du Comité intergouvernemental d'experts, CIE, de la commission de l'ONU pour l'Afrique qui se tient depuis mardi jusqu'à demain à Rabat dont l'ordre du jour est consacré à l'examen de la situation économique et sociale dans la région et à la problématique de "l'intégration régionale en Afrique du Nord". D'ailleurs, des sessions thématiques sont prévues tout au long des travaux et auront à traiter des "défis des infrastructures en Afrique du Nord, de l'eau, des énergies conventionnelles et des énergies renouvelables, du transport et des technologies de l'information". Des experts et représentants de gouvernements d'Algérie, d'Egypte, du Maroc, de Tunisie, du Soudan, de Libye, et de Mauritanie prennent part à cette rencontre, et l'Algérie est représentée à ces travaux par trois experts gouvernementaux relevant des ministères des Affaires étrangères et des Transports. C'est ainsi que l'ONU juge indispensable, une amélioration des infrastructures en Afrique du Nord afin de permettre une meilleure intégration de cette région de 10 millions de km2 dans le cadre de la mondialisation. "Nous ne pouvons pas parler de développement, d'intégration régionale et d'échanges entre les pays d'Afrique du Nord, sans avoir des infrastructures dignes de ce nom", a affirmé Karima Ben Soltane, directrice du bureau Afrique du Nord de la Commission économique de l'ONU pour l'Afrique (CEA). "Il faut que les pays assurent des couloirs commerciaux sans barrière grâce à des réseaux routiers intégrés à l'échelle de la région, des services ferroviaires compétitifs et homogènes, des infrastructures portuaires efficaces et des espaces aériens et aéroportuaires sécurisés et efficients ", assure le rapport d'experts de l'ONU. Lors de l'ouverture des travaux de la réunion, un constat sur le secteur des transports dans l'Afrique a été présenté, de ce fait pour ce qui est du transport terrestre, le réseau routier nord-africain est estimé performant en terme de connectivité et de qualité des infrastructures routières avec 13.292 km de routes transnationales. Concernant le transport aérien, l'Afrique du Nord avec 44,4 millions de passagers en 2004, représente 42,3 % du trafic passager du continent et avec 323.922 tonnes de marchandises, 23,1% du trafic de fret. Les compagnies aériennes d'Afrique du Nord sont majoritairement bien portantes grâce notamment au tourisme, mais elles demeurent de taille limitée. En outre, les infrastructures aéroportuaires, qui sont au nombre de 123 dont 44 internationales, sont, pour la plupart, surdimensionnées par rapport au trafic traité actuellement. Quant au réseau ferroviaire, il est très faible avec 16.012 km, soit 2,3 km pour 1.000 km2, ce qui est très peu. Enfin, en matière de transport maritime, les ports nord-africains sont peu compétitifs en terme de rapidité. Outre le domaine des transports abordé lors de la réunion, d'autres ressources naturelles indispensables ont fait l'objet d'intérêt à savoir l'eau, qui selon des experts sera "le plus grand défi auquel seront confrontés les pays d'Afrique du Nord dans les années à venir". "La problématique de l'eau est liée non seulement à l'augmentation rapide de la demande mais aussi à la manière de gérer les ressources hydriques limitées", soulignent les Nations unies. L'enjeu est considérable et seuls trois pays tels la Mauritanie, le Maroc et l'Algérie ont encore des marges de mobilisation des ressources en eau de surface. En revanche, tous les pays de la région ont pratiquement mobilisé tout leur potentiel en eau souterraine. En matière d'énergie, l'ONU encourage les pays "à entreprendre au niveau national des actions vigoureuses et à mener une coopération régionale de grande envergure pour lutter contre les gaspillages, tout en développant et en déployant des énergies renouvelables". Au sujet des technologies de l'information et de la communication, l'ONU encourage vivement l'Afrique du Nord "à se doter d'équipements plus sophistiqués permettant la circulation de grand débit, car elle permettra d'améliorer la compétitivité de nombreux secteurs économiques". Durant quatre jours, le CIE et les représentants d'organismes régionaux participant à cette session passeront, notamment en revue, la performance économique et sociale des pays d'Afrique du Nord en 2006 et la mise en œuvre du Nepad en Afrique du Nord, ainsi que le thème "migration internationale et développement en Afrique du Nord".