Le comité de politique monétaire de la banque centrale du Japon (BoJ) qui se réunira demain pourrait élargir encore ses mesures d'assouplissement sous la pression du gouvernement et des milieux d'affaires, afin de soutenir l'économie et contrer la déflation. Privé de deux de ses neuf membres, arrivés en fin de mandat mais non encore remplacés, l'institut a déjà mis en place une importante batterie de mesures non conventionnelles depuis la crise financière internationale de 2008-2009, afin de calmer les tensions sur les marchés et de donner un coup de pouce à l'activité. Toutefois, la déflation lancinante qui perdure au Japon, ainsi que les difficultés liées au ralentissement économique extérieur, empêchent un réel redécollage de l'économie nippone, laquelle a entre-temps subi le séisme du 11 mars 2011 et ses nombreuses répercussions sur l'appareil industriel et la consommation. Bien que la BoJ table sur le dynamisme des nations émergentes pour doper les exportations nippones ainsi que sur la reconstruction du nord-est sinistré pour tirer l'activité des entreprises, cela semble prendre plus de temps qu'elle ne l'imaginait initialement. Elle pourrait de fait réviser demain ses estimations de croissance et reporter la perspective d'une remontée des prix aux environ de +1% (signe d'une entrée dans un cercle économique vertueux), les tarifs de détail ayant plutôt tendance à stagner ou décliner de façon chronique depuis des années. Pour la première fois en février, la Banque du Japon (BoJ) a fixé un objectif précis de 1% d'inflation, alors qu'elle se contentait jusqu'à présent de viser une hausse comprise entre 0 et 2%. ndépendante du pouvoir politique selon les termes de la Constitution nippone, la BoJ subit plus ou moins directement l'influence des ministres ou de personnalités du monde économique qui poussent l'institut d'émission à étendre ses dispositifs d'assouplissement monétaire. Quant aux investisseurs en Bourse, ils tablent aussi sur les décisions possibles de la BoJ vendredi, et pourraient mal réagir si elle ne fait rien. A l'issue de la précédente réunion, le 10 avril, elle avait maintenu son taux directeur au jour le jour dans la fourchette de 0,0 à 0,1%, ce qui revient à encourager un taux nul, et s'était abstenue de toute amplification des mesures déjà prises. En revanche, lors de la réunion des 13 et 14 février, le comité de politique monétaire avait élevé de 10 000 milliards de yens (93 milliards d'euros) le montant prévu des achats d'obligations d'Etat d'ici à la fin 2012. Cette disposition a porté à 65 000 milliards de yens (quelque 600 milliards d'euros) le montant total qu'elle s'autorise à consacrer à l'acquisition de bons du Trésor, d'obligations d'entreprises et autres titres financiers, ainsi qu'à l'émission de prêts à taux préférentiel, afin de soutenir l'activité et de lutter contre la déflation.