La maison de luxe Hermès poursuit sur sa lancée avec des ventes en hausse de 21,9% à 776,9 millions d'euros au premier trimestre, bien au-delà des attentes des analystes, grâce à un nouveau bond de l'activité dans tous ses métiers et sur tous ses marchés. Les analystes interrogés par DowJones tablaient en moyenne sur des ventes de 741,8 millions d'euros, ceux du consensus Bloomberg attendaient 743,2 millions. A taux de change constants, la progression est de 17,6%. La performance est "d'autant plus remarquable que les ventes du premier trimestre 2011 étaient en forte hausse", se félicite Hermès dans son communiqué, avant-hier. Au premier trimestre 2011, Hermès avait réalisé un chiffre d'affaires de 637,1 millions d'euros, en hausse de 25,5%. Une fois n'est pas coutume, l'Europe (hors France) affiche ce trimestre la plus forte progression (+27% à taux de change constants), grâce aux flux touristiques et notamment aux Chinois friands d'achats de luxe en Europe. France incluse (+14%), la progression de l'Europe est de 20,5%. L'Asie hors Japon est en hausse de 22% tirée par la Chine, Macao et Hong-Kong, suivie par l'Amérique (+11%). En 2010 et en 2011, les ventes en Europe n'avaient dominé à aucun trimestre, la vedette revenant généralement à l'Asie, parfois à l'Amérique. Ventilé par régions, l'Asie réalise un tiers des ventes (32%), soit 368 millions d'euros dont 120 millions au Japon, l'Europe 35% (274,2 millions dont 123,6 en France) et l'Amérique 16% (120,6 millions). Les pays hors de ces trois régions totalisent 14,1 millions d'euros de chiffre d'affaires. Au Japon, les ventes s'améliorent de 8%, un an après le tsunami et la catastrophe nucléaire de Fukushima, profitant d'un effet de base favorable. "Un ralentissement de l'activité ? Quelle blague !", commentait le courtier Cheuvreux, en évoquant un premier trimestre "stellaire". "Il est impressionnant de voir que la croissance accélère par rapport au 4e trimestre 2011" et reste proche de la progression de l'exercice précédent, relevait Cheuvreux, alors que certains prédisaient un impact négatif en raison d'une décélération de la croissance du luxe en Asie. Cette décélération est finalement légère et Hermès se rattrape ailleurs. Par métiers, la maroquinerie, qui assure près de la moitié des ventes de Hermès, remonte nettement par rapport au dernier trimestre 2011 où elle avait pâti d'un manque de capacités de production, ce que Hermès s'efforce de pallier. Elle progresse de 13,5%. Les vêtements et accessoires, deuxième plus grosse division, font +20,2%, la soie et les textiles progressent de 13,5%. Les activités dans la bijouterie et les arts de vivre, les parfums et l'horlogerie, de moindre importance, affichent elles aussi des hausses comprises entre 19,4% et 46,4%. La maison de luxe précise avoir poursuivi au premier trimestre les rachats d'actions destinés à l'actionnariat salarié. 89.482 actions ont été rachetées pour un montant de 21 millions d'euros. Il souligne avoir profité d'un impact positif de 28 millions d'euros lié à l'évolution des parités monétaires. Le sellier du Faubourg-Saint-Honoré, née en 1837 et dont le groupe LVMH détient 22,28% du capital, vise sur l'année une progression de ses ventes d'au moins 10%, ce qui l'amènerait à franchir pour la première fois les 3 milliards d'euros, selon des déclarations en février. L'année 2011 avait marqué pour Hermès un exercice record: 2,84 milliards d'euros de chiffre d'affaires, un bénéfice net doublé en deux ans qui avait atteint 594,3 millions d'euros (+40,9%) et un bénéfice opérationnel de 885,2 millions d'euros (+32,5%).