Les Bourses européennes ont terminé peu changées, avant-hier, effaçant d'importants gains accumulés en début de séance à la suite de résultats jugés encourageants, un indicateur macro-économique américain moins bon que prévu et des déclarations de Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne (BCE), ayant douché les espoirs de nouvelles mesures de soutien à l'économie. À Paris, le CAC 40 a terminé en recul de 0,09% (-2,97 points) à 3 223,36 points. Le Footsie britannique a gagné 0,15% et le Dax allemand a cédé 0,24%, tandis que l'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 a avancé de 0,07%. Cet indice avait à un moment enregistré une hausse de quelque 1%, à la suite de résultats meilleurs que prévu de poids lourds de la cote tels que BMW, dont l'action a terminé en hausse de 0,86% à 71,68 euros. Le numéro un mondial de l'automobile haut de gamme, a annoncé, avant-hier, avoir dégagé de janvier à mars un bénéfice record pour un premier trimestre, la vigueur de son marché chinois ayant largement compensé la faiblesse de ses performances en Europe. A Madrid, où se tenait la conférence de presse de la Banque centrale européenne, Mario Draghi a dit qu'il anticipait toujours une reprise progressive de la croissance dans la zone euro au second semestre, des propos qui tranchent avec une série en cours de statistiques européennes jugées décevantes. L'éloignement de la perspective d'un nouvel assouplissement monétaire de la BCE a donné un coup de fouet à l'euro et fait reculer le marché obligataire. A l'issue de la décision la BCE de laisser, sans surprise, ses taux directeurs inchangés, Mario Draghi a également déclaré que la croissance devait être une priorité de la zone euro mais pas au détriment de la discipline budgétaire. Aux Etats-Unis, l'annonce d'un ralentissement plus marqué que prévu de la croissance du secteur des services aux Etats-Unis a relégué au second plan la publication d'une baisse plus forte qu'attendu des inscriptions hebdomadaires au chômage. Sur les marchés actions, un certain attentisme prévalait avant la publication, programmée hier, des chiffres de l'emploi aux Etats-Unis pour le mois d'avril. Avant les données relatives au secteur privé du cabinet ADP, ressorties nettement inférieures aux attentes la veille, les économistes tablaient sur 170 000 créations d'emplois le mois dernier. L'Eurostoxx 50 a cédé 0,14% La Bourse de Paris a effacé l'ensemble de ses gains à la clôture. L'indice CAC 40 a cédé 0,09% à 3 223,36 points dans un volume d'échanges de 2,980 milliards d'euros. Le secteur bancaire a beaucoup souffert après la réunion de la BCE, y compris Société Générale (-4,24% à 17,26 euros) qui avait démarré en forte hausse après des résultats meilleurs que prévu au premier trimestre. BNP Paribas a reculé de 3,16% à 29,09 euros et Crédit Agricole de 2,95% à 3,66 euros. EDF a terminé en tête de la cote (+2,48% à 16,30 euros) alors que François Hollande a souligné lors du débat d'entre deux tours que l'accord passé entre le parti socialiste et Europe Ecologie-Les Verts sur le nucléaire ne faisait pas partie de son programme. France Télécom a grignoté 0,44% à 10,28 euros, le marché jugeant que le groupe a su résister à l'arrivée de Free sur les marchés des mobiles. La Bourse de Francfort a terminé en recul. Le Dax, qui regroupe les 30 principales valeurs de la place allemande, a perdu 0,24% à 6 694,44 points. Le MDax des valeurs moyennes a gagné de son côté 0,20% à 10 850,14 points. BMW a bien progressé (+0,86% à 71,68 euros) après avoir publié des résultats supérieurs aux prévisions des analystes à l'occasion du meilleur premier trimestre de son histoire, et confirmé ses objectifs annuels. Beiersdorf a gagné 0,30% à 53,16 euros après la publication de résultats trimestriels solides. Le fabricant de la crème Nivea a dégagé au premier trimestre un résultat net de 125 millions d'euros, stable sur un an, et un résultat d'exploitation hors effets exceptionnels de 198 millions d'euros (+18,6%), pour un chiffre d'affaires de 1,5 milliard, en hausse de 9% sur an. La Bourse de Londres a terminé en légère hausse. L'indice FTSE-100 des principales valeurs a pris 8,44 points, soit 0,15% par rapport à la clôture de mercredi, à 5 766,55 points. BG Group a perdu 1,83% à 1424,5 pence en raison d'inquiétudes concernant des retards dans la production sur l'un de ses champs. Le gestionnaire de fonds Schroders a abandonné 0,63% à 1 412 pence. Il a continué à collecter de l'épargne au premier trimestre, malgré la volatilité persistante des marchés et la crise dans la zone euro, mais a mis en garde contre la persistance des incertitudes macro-économiques. Le géant des boissons alcoolisées Diageo a pour sa part pris 1,54% à 1 614,5 pence après avoir fait état, avant-hier, d'une nouvelle hausse de ses ventes au troisième trimestre de son exercice décalé, toujours portées par les marchés émergents. La Bourse de Madrid a terminé en légère hausse de 0,29%. L'indice Ibex flirtait toujours avec ses plus bas niveaux depuis trois ans, à 6 851,9 points, après une émission obligataire à trois et cinq ans, la première depuis la dégradation de deux crans de sa note souveraine par Standard & Poor's, qui s'est soldée par des taux en hausse avec cependant une demande forte des investisseurs. L'indice vedette de la Bourse de Milan, le FTSE Mib, a clôturé sur un repli de 0,67% à 14 118 points. Parmi les plus fortes baisses, le groupe d'aéronautique et de défense Finmeccanica a lâché 4,03% à 3,05 euros malgré son retour dans le vert au premier trimestre après une perte massive en 2011. Les banques ont encore cédé du terrain à l'image d'UniCredit (-4,65% à 2,704 euros), de Banco Popolare (-4,59% à 1,018 euro) ou de Banca Monte dei Paschi di Siena (-3,58% à 0,2453 euro). L'indice AEX des principales valeurs de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en baisse de 0,14% à 306,44 points. La baisse la plus importante a été enregistrée par le fabricant de systèmes de navigation par GPS TomTom, qui a cédé 2,49% à 3,56 euros. A la hausse, le groupe postal PostNL a gagné 3,02% à 3,58 euros. L'indice PSI-20, qui regroupe les valeurs vedettes de la Bourse de Lisbonne, a clôturé en légère baisse de 0,08% à 5179,33 points, plombé notamment par les valeurs bancaires et une partie du secteur de l'énergie. La banque BES a reculé de 3,96%, BCP de 2,88% et BPI de 0,75%, tandis que les groupes énergétiques Galp et EDP ont perdu 1,47% et 0,50% respectivement. La Bourse de Bruxelles a terminé en baisse de 0,70% à 2 194,98 points, sous la barre des 2200 points. La séance a été marquée par la chute du titre Delhaize (-10,10% à 32,30 euros). Le groupe de distribution a déçu en annonçant une perte inattendue de 10 millions d'euros au premier trimestre et des perspectives moroses pour 2012. La Bourse suisse a terminé la journée dans le rouge. L'indice Swiss Market Index (SMI) des 20 principales valeurs a bouclé en légère baisse de 0,18% à 6 097,68 points. Adecco a chuté de 5,15% à 41,26 francs. UBS, qui tenait, avant-hier, son assemblée générale, a également vu son action reculer à 11,44 francs (-2,64%), alors que Credit Suisse a perdu -1,27% à 20,98 francs.
Wall Street finit en baisse, fébrile avant les chiffres de l'Emploi Quant à la Bourse de New York, elle a terminé en baisse, avant-hier, fébrile à la veille de la publication du rapport mensuel sur l'emploi, le marché s'inquiétant en outre pour la zone euro après des commentaires de la BCE: le Dow Jones a cédé 0,47% et le Nasdaq 1,15%. Selon les chiffres définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a perdu 61,98 points à 13.206,59 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 35,55 points, à 3 024,30 points. L'indice élargi Standard & Poor's 500 a abandonné 0,77% (-10,74 points) à 1 391,57 points. Après avoir brièvement salué le ralentissement surprise des inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis, le marché s'est replié nettement, car il était franchement concentré sur les chiffres de l'emploi de demain, a expliqué Gregori Volokhine, stratège chez Meeschaert, notant que les investisseurs manquent de visibilité. Pour Mace Blicksilver, du cabinet de gestion d'actifs Marblehead Asset Management, les investisseurs jugent que les chiffres pourraient être trop bons à la lecture des chiffres des inscriptions hebdomadaires au chômage publiées, avant-hier. Le ministère du Travail a indiqué que 365 000 demandes d'allocations de chômage avaient été déposées dans le pays du 22 au 28 avril, en données corrigées des variations saisonnières, soit 7% de moins que la semaine précédente. Ces statistiques renforcent l'idée selon laquelle la hausse des demandes (durant les semaines précédentes) a été biaisée par des facteurs saisonniers, a avancé Dick Green, analyste chez Briefing.com, se demandant si cela ne présageait pas de bons chiffres, hier. Or, a expliqué M. Blicksilver, ces données économiques réduisent les chances d'une nouvelle mesure d'assouplissement monétaire, que Wall Street ne cesse d'appeler de ses voeux pour qu'elle redonne aux marchés un nouvel élan. De même, la BCE a maintenu son taux directeur à 1%, sans annoncer de nouvelles mesures alors que l'économie de la zone euro est toujours précaire. Si la Fed arrête d'injecter des liquidités, si la BCE arrête d'injecter des liquidités ... comment les marchés vont continuer à grimper?, s'est interrogé M. Blicksilver. Le discours de la BCE montre que l'Europe n'est pas sortie du marasme, a résumé M. Volokhine. Le marché obligataire a fini en très petite baisse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a progressé à 1,924% contre 1,922% la veille et celui à 30 ans à 3,112% contre 3,114%.