Toutes les Bourses européennes, à l'exception de Madrid, ont terminé la semaine en baisse, mais limité leurs pertes alors que l'annonce de la révision à la baisse des notes souveraines de plusieurs pays de la zone euro par Standard & Poor's était imminente. L'abaissement de la note de la dette de la France, jusqu'à présent AAA (la meilleure possible), "est d'un cran", selon une source européenne. S&P a décidé de priver un deuxième pays de la zone euro de son "triple A". "Il s'agit de l'Autriche ou de la Finlande", a indiqué une autre source. L'Allemagne, les Pays-Bas et le Luxembourg devraient en revanche conserver leur "AAA". La Belgique, notée "AA", soit deux crans en dessous du meilleur niveau, est aussi épargnée, selon une source gouvernementale. L'Eurostoxx 50 a fléchi de 0,33% La Bourse de Paris a terminé sur un modeste repli de 0,11% à 3196,49 points. Les bancaires ont bien résisté: à l'instar de BNP Paribas (+2,52% à 31,79 euros) et de la Société Générale (+0,28% à 16,34 euros). Le Crédit Agricole s'est en revanche replié de 0,38% à 4,20 euros. Bouygues a pris 2,10% à 23,86 euros, dopée par l'annonce d'une offre de téléphonie mobile à bas coût. Les valeurs liées au secteur para-pétrolier étaient en baisse dans le sillage des cours du pétrole: CGG Veritas (-3,88% à 19,95 euros), Technip (-2,41% à 70,98 euros) et Maurel et Prom (-2,08% à 12,48 euros). L'indice DAX de la Bourse de Francfort a cédé 0,58% à 6143,08 points. En tête, SAP, qui a publié un bénéfice d'exploitation en hausse de 88% en 2011, a bondi de 3,59% à 42,94 euros. Commerzbank a progressé de 3,59% à 42,94 points. Le Handelsblatt a rapporté que la banque avait bouclé son programme de recapitalisation et n'aurait pas besoin de faire appel à l'Etat. Deutsche Bank a pris 1,54% à 28,95 euros. Volkswagen a perdu 2,17% à 126 euros, BMW 1,60% à 58,45 euros et Bayer 1,95% à 52,82 euros. A Londres, l'indice FTSE-100 a perdu 0,46% à 5636,64 points. Les minières ont passé une mauvaise journée, avec une baisse de 2,65% de Fresnillo à 1.687 pence et de 1,66% pour Randgold à 7.115 pence. Le géant de la téléphonie mobile Vodafone a décédé 2,51% à 175 pence. Le groupe de supermarchés Tesco a encore perdu du terrain (-2,06% à 316,80 pence) au lendemain d'une chute libre de près de 16% consécutif à l'annonce de ventes décevantes durant les fêtes. Les bancaires ont en revanche gagné du terrain, dans le sillage de Royal Bank of Scotland (+4,78% à 24,10 pence) au lendemain de l'annonce de sa restructuration, couplée à 3500 suppressions d'emplois. Lloyds Banking Group a pris 1,20% à 29,50 pence, Barclays 4% à 201,20 pence et HSBC 1,02% à 504,7 pence. A contre-courant, la Bourse de Madrid a gagné 0,28% à 8450,6 points. Les bancaires ont été épargnées: Santander a grimpé de 1,21% à 5,75 euros, et BBVA a pris 1,07% à 6,399 euros tandis que Caixabank bondissait de 2,40% à 3,84 euros. Selon les chiffres publiés, avant-hier,bpar la Banque d'Espagne, la dette des banques espagnoles envers la Banque centrale européenne (BCE) a atteint en décembre son plus haut depuis juillet 2010, dopée par la récente injection de liquidités par la BCE. De son côté, Abertis, qui détient notamment les autoroutes françaises Sanef, a pris 1,05% à 13 euros, après avoir annoncé la vente de 16% du capital d'Eutelsat avec une plus-value nette de 396 millions d'euros. L'indice FTSE Mib de la Bourse de Milan a cédé 1,2% à 15'011 points. Lanterne rouge, Banca Monte dei Paschi di Siena a reculé de 5% après avoir confirmé qu'il n'effectuerait pas de nouvelle recapitalisation pour renforcer ses fonds propres. Fiat Industrial a cédé 3,71% et Banca Popolare di Milano 3,60%. Parmi les titres à tirer leur épingle du jeu, le cimentier Buzzi Unicem a bondi de 4,96% et Mediobanca de 3,55%. La Bourse suisse a fini en baisse de 0,36% à 5996,34 points. Le réassureur Swiss Re a reculé de 1,41% à 48,80 francs, suivi de Roche (-0,80% à 162 francs) et de l'horloger Swatch (-0,77% à 372,10 francs suisses). Lonza a par contre terminé sur une progression de 1,79% à 59,65 francs, devant le numéro un mondial de la certification SGS qui a gagné 1,05% à 1.633 francs et le leader de l'intérim Adecco qui a pris 1% à 43,24 francs. La Bourse de Bruxelles a perdu 0,57% à 2.125,34 points. Après avoir évolué en territoire positif une bonne partie de la séance, l'indice Bel-20 a commencé à baisser vers 15H00, au moment où apparaissaient des rumeurs sur l'annonce imminente d'une baisse de la note de plusieurs pays européens par l'agence Standard & Poor's. Le brasseur AB InBev a enregistré la principale baisse (-1,76% à 46,88 euros), à égalité avec le groupe de tréfilerie Bekaert (-1,76% à 29,08 euros). Côté hausses, le chimiste Solvay a progressé de 1,60% à 69,20 euros. L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a cédé 0,33% à 309,28 points. La baisse la plus importante a été enregistrée par le groupe de prospection géologique pour l'industrie pétrolière, gazière et minière Fugro (-2,77% à 47,16 euros). A la hausse, le fabricant de systèmes de navigation par GPS TomTom a gagné 5,20% à 3,46 euros. La Bourse de Lisbonne a perdu 0,75% à 5479,55 points, dans le sillage des places européennes après l'annonce d'un abaissement imminent par S&P de la note de plusieurs pays de la zone euro, dont le Portugal. EDP Renovaveis, la filiale de l'électricien EDP pour les énergies renouvelables a enregistré la plus forte baisse à 3,22% devant la banque Banif (-2,51%) et le groupe diversifié Sonae (-1,96%). La BCP a également été pénalisée avec une baisse de 1,48%, de même que la BES qui a perdu 0,56%. La BPI a toutefois terminé dans le vert avec un gain de 0,39%. Wall Street finit en baisse mais limite l'impact de la perte du AAA français La Bourse de New York a fini en petite baisse, avant-hier, insensible à l'annonce de l'abaissement par Standard and Poor's de la note de crédit de la France: le Dow Jones a cédé 0,39% et le Nasdaq 0,51%. Selon les chiffres définitifs de la clôture, le Dow Jones Industrial Average a reculé de 48,96 points à 12.422,06 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, de 14,03 points à 2.710,67 points. L'indice élargi Standard & Poor's 500 a perdu 0,49% (6,41 points) à 1.289,09 points. Wall Street s'était orientée en baisse dès l'ouverture, reflétant le sentiment du marché après la publication des résultats trimestriels de la banque JPMorgan, inférieurs aux attentes du marché. Sans être particulièrement mauvais, ces chiffres montrent la réalité du secteur, a commenté Gregori Volokhine, stratège chez Meeschaert. Parce qu'il y a maintenant du frémissement - vraiment positif - dans l'économie américaine, on avait tout à coup imaginé que les banques allaient faire des bénéfices. Le secteur financier a été le moteur du marché depuis le début de l'année, c'est un retour à la réalité, a observé de son côté Mace Blicksilver, directeur du cabinet de gestion d'actifs Marblehead Asset Management. Plus que la perte du AAA français, la meilleure note possible, le marché s'inquiète de l'échec des négociations en Grèce sur la restructuration de la dette, a souligné M. Volokhine. Le marché avait en effet anticipé depuis plusieurs semaines l'abaissement de la note de la France, deuxième économie européenne, ce qui explique le calme relatif des investisseurs américains à l'annonce par le gouvernement français que le pays avait bien perdu son AAA. Les banques ont annoncé une suspension des négociations avec la Grèce au sujet de la réduction de ce pays, à l'origine de la crise dans le Vieux Continent. Si la Grèce devait faire défaut, là, il pourrait y avoir de vrais problèmes dans le système financier, a insisté M. Volokhine. Le marché obligataire a fini en hausse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 1,853% contre 1,933% jeudi soir, et celui à 30 ans à 2,904% contre 2,980% la veille.