Il y a de petits signes sur le terrain de respect du plan Annan, a déclaré, hier, à Genève le porte-parole de Kofi Annan, envoyé spécial de l'ONU et de la Ligue arabe sur le Syrie. Il y a de petits signes, certaines armes lourdes ont été retirées, certaines sont restées, il y a des signes de mouvements sur le terrain, bien que lents et petits, il y a aussi des signes que vous ne voyez pas, car cette médiation est menée dans la discrétion, a ajouté le porte-parole lors d'un point presse. M. Annan, a-t-il encore indiqué, va informer le conseil de sécurité de l'ONU de la mise en œuvre de son plan le 8 mai prochain, par vidéo-conférence à partir de Genève. Le plan Annan est sur les rails, et une crise qui a débuté il y a plus d'un an ne peut pas être résolue en un jour ou une semaine, a-t-il poursuivi. En réalité, cela va prendre un peu plus de temps pour rassembler tous les fils, mais soyez assurés, ils seront rassemblés, a-t-il conclu. La priorité en Syrie est d'arrêter la violence des deux côtés Le chef de la mission d'observation de l'ONU en Syrie a condamné la veille les attentats meurtriers qui ont frappé ce pays le week-end, soulignant que la priorité était désormais de mettre fin à la violence dans les deux camps. Le général norvégien Robert Mood a tenu ces propos lors d'une conférence de presse à l'hôtel al-Safir à Homs, province du sud du pays, dont il vient de finir la visite, rapporte la chaîne pro- gouvernementale al-Ekhbaria TV. Le général Mood a souligné que le gouvernement syrien n'entravait pas la mission de l'ONU en Syrie et autorisait les observateurs à se rendre où ils veulent. Cinquante observateurs se trouvent en Syrie actuellement, dont 31 sont déployés dans différentes zones. Ce nombre devrait doubler dans les prochains jours, a-t-il ajouté. Le chef de l'équipe onusienne a également visité la province de Hama dans le centre du pays jeudi dernier et y a rencontré son gouverneur, déclarant à cette occasion que son équipe avait une opportunité de sortir du cycle des violences en Syrie et soulignant que la présence des observateurs avait un " effet apaisant ". L'Université d'Alep suspend ses cours après des violences meurtrières L'Université d'Alep, deuxième ville de Syrie, où quatre étudiants ont été tués, avant-hier, par les forces de sécurité selon des militants, a annoncé la suspension provisoire des cours sur son site internet. “Chers étudiants, vu les circonstances actuelles, les cours dans les facultés de sciences humaines seront suspendus jusqu'à la tenue des examens et ceux des facultés des sciences appliquées, jusqu'au 13 mai”, indique le site. Au moins quatre étudiants ont été tués et 200 autres arrêtés jeudi à l'aube dans la cité universitaire d'Alep (nord), a rapporté auparavant l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Des membres des forces de sécurité ont pénétré en grand nombre dans la cité universitaire durant la nuit après une manifestation d'étudiants réclamant la chute du régime et ont tiré sur les étudiants, a affirmé de son côté Mohammad al-Halabi, porte-parole des militants sur place contacté via Skype. Dans une vidéo filmée dans la nuit et postée, des tirs nourris et des cris sont entendus tandis que des dizaines d'hommes pénétraient dans l'enceinte du campus. L'étudiant filmant la scène affirme qu'il s'agissait de membres de services de sécurité et de renseignements. Sur une autre vidéo, on voit un homme tentant d'éteindre un incendie qui a ravagé plusieurs chambres de la cité universitaire, tandis que des militants affirmaient que des dortoirs ont été brûlés jeudi peu avant midi par les forces de sécurité. Une manifestation dans la matinée de jeudi dernier, a également été dispersée à coups de gaz lacrymogène au sein de l'université d'Alep, fortement mobilisée contre le régime ces derniers mois.