Les Bourses européennes accélèrent leur baisse quelques minutes après l'ouverture dans le sillage des valeurs minières, alors que l'instabilité politique en Grèce incite les investisseurs à réduire leur exposition aux actifs risqués. Peu après l'ouverture, l'indice CAC 40, qui a perdu brièvement plus de 1%, recule de 0,85% à 3 013,30 points. La Bourse de Londres cède 1,19%, celle de Francfort 1,25% et la place madrilène 1,66%. L'indice paneuropéen EuroStoxx 50 abandonne 1,18%. L'indice Stoxx regroupant les valeurs minières européennes (-2,58%) accuse la plus forte baisse sectorielle en Europe. L'échec de la formation d'un gouvernement en Grèce pèse sur les marchés et le scénario d'une sortie du pays de la zone euro n'a plus rien d'impossible. Cela a déjà pesé sur Wall Street la veille et les marchés asiatiques ont baissé, hier. Illustrant le regain d'aversion au risque des investisseurs, le taux à 10 ans de l'emprunt allemand est tombé à 1,44%, contre 1,47% la veille en clôture. Les tractations entamées en Grèce après les législatives du 6 mai en vue de la formation d'un gouvernement ont échoué la veille et un nouveau scrutin qui pourrait accélérer une hypothétique sortie de l'union monétaire devrait avoir lieu en juin. L'incertitude liée aux prochaines élections en Grèce, prévues mi-juin, et les craintes d'une contagion de la crise grecque aux pays fragiles de la zone euro maintiennent sous pression les places financières. Résultat, les tensions sur le marché des taux obligataires, là ou se négocie la dette des Etats, se sont accentuées. Les investisseurs se détournent des titres de la dette des pays fragiles, Espagne et Italie en tête, pour se réfugier vers ceux de l'Allemagne considérés comme les plus sûrs de la zone euro. Les investisseurs ont notamment été effrayés par l'annonce de retraits d'argent dans les banques grecques qui ont atteint 700 millions d'euros, indique le courtier IG Market. "Nous sommes vraisemblablement replongé dans le même état d'esprit qui avait prévalu tout l'an dernier, quand les marchés financiers étaient uniquement préoccupés par l'évolution de la zone euro et notamment par la situation en Grèce", souligne le courtier IGMarket. "L'attention des investisseurs va se focaliser sur les risques d'une contagion de la crise grecque à d'autres pays fragiles de la zone euro", Espagne et Italie notamment, notent les économistes du Crédit Agricole. Signe de la nervosité: le spread entre les taux longs espagnols et allemands a atteint un plus haut depuis la création de la zone euro dépassant les 500 points de base. Paris: le CAC baisse près des 3 000 points, les inquiétudes s'accentuent La Bourse de Paris était en très nette baisse mercredi en début de matinée, frôlant les 3 000 points, dans un environnement perturbé par les tensions sur le marché des taux qui illustrent la nervosité des investisseurs face à l'évolution de la zone euro et aux incertitudes sur la Grèce. Dans les premiers échanges, le CAC 40 perdait 1,22% à 3 001,69 points. Parmi les baisses les plus notables, on note les valeurs industrielles et minières comme Eiffage (-5,24% à 24,93 euros), ArcelorMittal (-3,53% à 11,48 euros), Renault (-2,78% à 30,57 euros). La BNP Paribas perdait 2,52% à 26,16 euros, Société Générale abandonnait 1,77% à 15,5 euros. Crédit Agricole continuait sa descente aux enfers frôlant les 3 euros (-1,18%). Ubisoft gagnait 4,31% à 5,26 euros, dopé par son retour aux bénéfices sur l'exercice 2011/12. Iliad continuait à bien se comporter (+3,13% à 105,4 euros) après les bonnes performances de son réseau mobile. EADS prenait 1,52% à 29,47 euros après le relèvement de son bénéfice par action.
Londres: le FTSE-100 recule, craintes sur la zone euro La Bourse de Londres enregitrait une forte baisse mercredi, dans un repli quasi-général des valeurs en raison de la persistance des inquiétudes concernant la zone euro voisine et la Grèce en particulier. Peu après l'ouverture, l'indice FTSE-100 des principales valeurs perdait 65,33 points, soit 1,20% par rapport à la clôture de la veille, à 5 372,29 points. "Même si la Grèce dit vouloir rester dans la zone euro, les dispositions d'esprit des responsables officiels semblent suggérer l'inverse", a observé Khurram Ali, courtier chez Valbury Capital. "Les marchés sont effrayés parce que le respect du plan d'austérité semble de moins en moins probable, alors que la Grèce est incapable de former un nouveau gouvernement et que la gauche pourrait prendre le pouvoir aux élections de juin", a-t-il ajouté. Presque toutes les valeurs étaient dans le rouge à Londres. Les banques reculaient, comme Royal Bank of Scotland (RBS) (-3,37% à 20,62 pence) ou Lloyds Banking Group (-2,33% à 28,18 pence). Les minières étaient également en nette baisse, comme Glencore (-4,53% à 353,4 pence), Xstrata (-3,32% à 965,8 pence) ou Rio Tinto (-2,89% à 2868 pence). Compass Group perdait 0,80% à 619,5 pence. Le numéro un mondial de la restauration collective a annoncé mercredi un bénéfice en hausse au premier semestre et a confirmé ses objectifs annuels, tout en se montrant prudent concernant l'Europe. Le courtier interbancaire Icap perdait 1,88% à 329 pence. Ses bénéfices annuels ont chuté de 27% dans un contexte de crise en zone euro qui a déprimé les échanges financiers. Le groupe a aussi prévenu que l'activité restait sous pression au début de son nouvel exercice. Francfort à nouveau en recul, au plus bas depuis janvier La Bourse de Francfort était à nouveau en recul, hier, après deux séances de baisse, angoissée par la situation en Grèce. Le Dax, indice vedette de la place financière des rives du Main, évoluait à son plus bas niveau depuis le 18 janvier. Dans les premiers échanges, il reculait de 1,13% à 6 328,13 points. Le MDax des valeurs moyennes perdait 1,22% à 10 204,19 points. La première rencontre du président François Hollande et de la chancelière allemande Angela Merkel, avant-hier soir, à Berlin n'a pas permis de rassurer les marchés, bousculés par l'annonce de nouvelle élections en Grèce. Mercredi, le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble a souligné que le futur gouvernement grec devrait décider de l'avenir du pays mais qu'on ne "pouvait pas" renégocier le plan d'aide au pays. Côté valeurs, ThyssenKrupp était en queue du Dax au lendemain de résultats financiers décevants. L'action avait fini en nette hausse la veille, après l'annonce dans l'après-midi qu'il pourrait vendre ses usines au Brésil et aux Etats-Unis, mais l'optimisme n'a pas duré. Les valeurs automobiles étaient également malmenées, dans un environnement européen toujours difficile, les ventes de voitures neuves ayant chuté de 6,9% en avril dans l'Union. Volkswagen perdait 2,28% à 130,70 euros, sa filiale poids-lourds MAN reculait de 2,14% à 80,67 euros, BMW lâchait 1,92% à 64,89 euros et Daimler reculait de 1,92% à 37,20 euros. Seules valeurs épargnées, Deutsche Börse gagnait 0,60% à 45,47 euros et Merck KGaA prenait 0,18% à 76,55 euros, au lendemain d'une lourde chute, ses résultats trimestriels ayant déçu. Lufthansa reculait de 0,78% à 8,63 euros. Selon le Financial Times, le patron s'intéresse à un rachat de TAP Portugal, en voie de privatisation par le gouvernement portugais. Suisse : ouverture encore en baisse, Richemont à contre-courant La baisse continuait, hier, à la Bourse suisse. En Suisse, Richemont a publié ses chiffres annuels et évolue à contre-courant. Dans les premiers échanges, le SMI perdait 0,24% à 5 851,10 points, le SLI 0,41% à 880,37 points et le SPI 0,3% à 5 463,00 points. Richemont grimpait de 5,2% en tête des blue chips. Les chiffres annuels ont dépassé toutes les attentes. Dans le sillage de Richemont, Swatch montait de 2,2%: le groupe biennois tenait son assemblée générale, hier. Les défensives limitaient les pertes. Roche montait même de 0,3% après l'annonce de la présentation de bons résultats d'études sur des anti-cancéreux lors du prochain congrès ASCO aux USA. Actelion perdait 0,3%, Novartis 0,4% et Nestlé 0,3%. Les incertitudes autour de la zone euro pesaient sur les financières. UBS reculait de 1,1% et CS de 1,5%. Julius Bär, qui avait déjà perdu plus de 6% mardi, perdait encore 2%. Aux assurances, Swiss Life cédait 1,5%, Bâloise et Zurich 1,1% chacune, Swiss Re 0,9%. Les cycliques Kühne+Nagel (-1,7%), Clariant (-2,3%) et Holcim (-3,4%) ne faisaient pas mieux. Sur le marché élargi, SPS gagnait 2,8%: le titre va faire son entrée au MSCI Switzerland, tout comme celui de la BC vaudoise (+4,5%). Straumann montait de 1,9%: le fabricant d'implants dentaires a pris 49% dans le brésilien Neodent et a simultanément présenté son programme "Vision 2020" aux investisseurs lors d'un "Capital Market Day". International Minerals (IMZ) a présenté des chiffres trimestriels (action pas encore traitée). Züblin perdait 1,7%; la filiale française du groupe immobilier a publié mardi soir ses chiffres annuels définitifs. Tokyo clôture en baisse de 1,12%, inquiétude pour la zone euro La Bourse de Tokyo a terminé la séance, hier, en nette baisse de 1,12%, inquiète pour la zone euro après l'annonce de nouvelles élections en Grèce où aucun gouvernement de coalition n'a pu être formé. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a cédé 99,57 points à 8 801,17 points, terminant à son plus bas niveau depuis trois mois et demi. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a diminué de son côté de 1,14%, abandonnant 8,52 points à 738,88 points. L'activité a été moyenne, avec 1,98 milliard d'actions échangées sur le premier marché. Parmi les premiers concernés, les constructeurs d'automobiles ont fortement freiné: Toyota de 2,05% à 3 100 yens, Nissan de 2,21% à 752 yens et Honda de 2,07% à 2 00 yens. Même cause et même conséquence pour les fabricants d'électronique: Panasonic a perdu 2,50% à 546 yens, Sharp 2,37% à 370 yens, Canon 1,03% à 3375 yens et Sony 0,89% à 1 118 yens. Le fabricant d'appareils photo Nikon a dévissé de 3,29% à 2 322 yens et le spécialiste de l'audiovisuel pour automobile Pioneer de 2,92% à 332 yens. Les trois principales banques nippones ont connu des fortunes diverses, après avoir toutes annoncé mardi une hausse de leurs bénéfices net en 2011-2012. Mizuho Financial Group a gagné 1,75% à 116 yens, Sumitomo Mitsui Financial Group s'est effrité de 0,34% à 2 342 yens et Mitsubishi UFJ Financial Group a cédé 1,43% à 344 yens, des opérateurs craignant pour le système financier mondial en cas d'aggravation des problèmes d'endettement européen. Hormis le gros nuage européen qui assombrit les perspectives de l'économie mondiale, les opérateurs ont semblé très ennuyés par la conjoncture en Chine, où la croissance, moteur de la planète, donne de nombreux signes de ralentissement brutal. Les groupes très actifs dans l'Empire du milieu en ont fait les frais: le fabricant d'engins de chantier Komatsu a chuté de 2,54% à 1 959 yens et le groupe de robots industriels Fanuc a baissé de 1,19% à 13 230 yens.