Les principales Bourses européennes ont ouvert en baisse, hier, après avoir atteint un plus haut de six mois lors de la séance précédente; les investisseurs se montrent prudents avant la réponse de la Grèce à la proposition de ses créanciers internationaux, attendue à midi. L'indice CAC 40 affiche une baisse de 0,82% à 3.399,82 points dans les premiers échanges. Francfort perd 0,4% et Londres 0,33%. L'EuroStoxx 50 cède 0,57%. Glencore International a ouvert en recul de 3,1%. Le géant des matières premières devrait offrir une prime plus élevée que ce qui était attendu pour sceller sa proposition de fusion de 88 milliards de dollars (60 milliards d'euros) avec le groupe minier Xstrata Plc (-0,31%), rapporte le Financial Times. L'euro recule contre le dollar et le yen en début de matinée, reflétant la crainte d'un échec des négociations sur la Grèce. Le 13 février est la date-butoir posée par la zone euro pour le lancement de l'opération, qui doit ramener la dette grecque aux alentours de 120% du produit intérieur brut (PIB) à l'horizon 2020 contre plus de 160% actuellement. Paris débute en baisse et surveille la Grèce La Bourse de Paris s'accordait un peu de répit, hier, dans les premiers échanges (-0,68%) après quatre séances de hausse, attentive aux négociations en cours sur la dette en Grèce et à une visite à Paris de la chancelière allemande Angela Merkel. Peu après l'ouverture, le CAC 40 perdait 23,33 points à 3404,59 points, après avoir pris 1,52% vendredi. Les valeurs qui avaient tiré le marché parisien vers le haut la semaine dernière souffraient lundi matin, à l'image des banques. BNP Paribas perdait 1,41% à 34,71 euros, Crédit Agricole 1,67% à 5,23 euros et Société Générale 2,43% à 23,66 euros. Le régulateur européen des banques conteste la méthode choisie par plusieurs établissements sur le continent pour amener leurs fonds propres "durs" à 9% de leurs engagements d'ici la fin juin, affirme le Financial Times, citant une personne anonyme proche du dossier. Quelques valeurs cycliques, dépendantes de la conjoncture, étaient sanctionnées, comme Lafarge (-1,03% à 32,19 euros) ou Saint Gobain (-0,76% à 36,13 euros). Michelin (-1,44% à 54,01 euros) subissait un abaissement de recommandation de "surpondérer" à "neutre" par la banque britannique HSBC. Ciments Français perdait après avoir enregistré une baisse de ses ventes de 3,8% en 2011, à cause de l'Egypte et des effets de change. Club Méditerranée lâchait 0,24% à 57,01 euros. La société de gestion de portefeuille Franklin Finance a augmenté sa part dans le capital du groupe à 5%. ST Dupont bondissait (+6,38% à 0,50 euro). La société a confirmé son redressement, en alignant un cinquième trimestre bénéficiaire consécutif, tiré par ses ventes de briquets et de stylos. Enfin, Assystem prenait 1,73% à 14,72 euros après avoir publié un chiffre d'affaires 2011 en forte progression et confirmé son objectif de marge opérationnelle.
Londres: FTSE en baisse de 0,61% La Bourse de Londres a ouvert en baisse, hier, inquiète sur l'évolution des discussions européennes concernant la Grèce, tandis que les minières Glencore et Xstrata cédaient une part de leurs gains de la semaine dernière. Dans les premiers échanges, l'indice FTSE-100 des principales valeurs perdait 35,51 points, soit 0,61% par rapport à la clôture de vendredi, à 5865,56 points. "Les finances grecques restent au cœur des préoccupations des marchés, alors qu'il n'y a toujours pas de signe d'un accord imminent sur le nouveau plan de 130 milliards d'euros dont le pays a besoin pour éviter un défaut de paiement en mars", a commenté Michael Hewson, de CMC Markets. Les principales gagnantes des dernières séances étaient en recul, notamment les groupes miniers suisses Glencore (-4,28% à 462,05 pence) et Xstrata (-2,14% à 1255,50 pence), dont les cours avaient bondi après l'annonce de discussions en vue d'une éventuelle fusion. Vedanta cédait 2,65% à 1323 pence et Rio Tinto 1,96% à 3910,50 pence. L'assureur Admiral Group subissait de son côté une forte correction (-4,58% à 990,50 pence), après de forts gains dans la foulée du renouvellement dans de bonnes conditions de ses contrats de réassurance. La plupart des valeurs bancaires étaient elles aussi dans le rouge, Barclays lâchant 1,81% à 233,15 pence et Standard Chartered 1,75% à à 1.576 pence. Du côté des hausses, la minières Randgold, spécialisée dans l'extraction d'or, se distinguait en gagnant 2,64% à 7.596 pence, à la suite de résultats trimestriels qui ont plu aux investisseurs. Le groupe de téléphonie mobile Vodafone prenait 0,21% à 175,54 pence, après l'annonce de la fin de ses discussions sur une fusion en Grèce entre sa filiale locale et l'opérateur privé très endetté Wind Hellas. Francfort: le Dax en proie aux incertitudes sur la Grèce La Bourse de Francfort, et plus particulièrement les valeurs bancaires, faisaient une fois de plus, hier matin, les frais des fortes incertitudes sur la Grèce, le pays et ses créanciers jouant les prolongations dans les négociations qui les opposent. L'indice Dax des trente valeurs principales perdait 0,21% à 6752,57 points et le MDax montait légèrement, de 0,13% à 10 430,10 points, alors que "la partie de poker sur la Grèce n'est toujours pas terminée", comme le soulignaient les analystes de HSBC. Côté valeurs, les banques faisaient logiquement les frais des incertitudes sur la Grèce. Commerzbank perdait 1,77% à 1,88 euros et Deutsche Bank lâchait 1,37% à 33,57 euros. Lufthansa perdait 0,31% à 11,28 euros alors que son patron doit présenter aujourd'hui de nouvelles mesures d'économies à la direction, selon le Süddeutsche Zeitung. Les groupes énergétiques étaient par contre en hausse. EON gagnait 0,18% à 17,13 euros et RWE évoluait en tête du Dax (+2,37% à 32,34 euros), les investisseurs se frottant les mains à la perspective de nouvelles mesures d'économies chez ce dernier. Le groupe énergétique, déjà en profonde restructuration, a confirmé dimanche travailler à de nouvelles mesures pour économiser un milliard d'euros de plus dans les années à venir. Ces informations "sont à première vue clairement positives" pour Bernhard Jeggle, de LBBW, qui s'attendait à de nouvelles économies mais d'un volume moitié moindre.
Suisse : Ouverture plus faible La Bourse suisse a entamé la séance, d'hier, dans le rouge. Les valeurs bancaires retiennent l'attention Peu après l'ouverture, le SMI perdait 0,49% à 6123,33 points, le SLI 0,58% à 939,17 points et le SPI 0,45% à 5554,73 points. Les spécialistes de la BC Zurich s'attendent à une correction limitée dans le temps pour le SMI à court terme. A moyen terme, l'indice devrait tendre à monter, tant que la marque de 5850 points tient le coup. Parmi les blue chips, Julius Bär perdait 2,2% après la présentation de résultats 2011 mitigés. La révision à la baisse des objectifs de frais et de marge a déçu. Le CEO Boris Collardi a affirmé, en conférence de presse téléphonique, sa confiance dans une prochaine solution satisfaisante pour les deux parties de la querelle fiscale avec les USA. CS perdait 1,9% et UBS 1,15. Quelques rétrogradations et/ou changement d'objectif de cours entraînaient des variations de cours pour Richemont, ABB, Geberit, Nobel Biocare et Novartis. Nobel Biocare et Straumann souffraient d'une rétrogradation à "hold" par Jefferies. La première perdait 2,6% à 13,19 francs et la seconde (sur le marché élargi) 1,7% à 171,90 francs. UBS a retiré Nobel Biocare de sa "Most Preferred" liste et ôté Straumann de sa "Least Preferred" liste. UBS a réduit sa recommandation pour ABB à "neutral" et objectif de cours à 20 francs. L'action reculait de 1,0% à 19,91 francs. Selon les analystes, le titre a atteint une valorisation correcte dans l'environnement actuel. A moyen terme, ils croient toujours dans ABB. Vontobel a réduit la recommandation de Geberit (-1,0% à 194,10 francs) à "hold" et objectif 210 francs. Le potentiel de hausse de l'action est désormais limité, selon les analystes de la banque, qui confirment une attitude positive à l'égard de la société. Parmi les défensives, Novartis reculait de 0,4% à 51,15 francs. Merrill Lynch a abaissé sa recommandation à "underperform" et objectif de cours à 55 francs. Roche perdait 0,3% et Nestlé 0,2%. A contre-courant, Syngenta gagnait 0,5%, Sonova et Clariant 0,1% chacune. Sur le marché élargi Forbo (+0,4%) est en discussions pour la vente éventuelle de son unité colles pour la construction. Cette annonce suit celle de la vente du segment colles industrielles il n'y a pas longtemps et n'a donc pas surpris. Energiedienst perdait 1,0% après ses chiffres. Comparé aux concurrents, les données sont "bonnes", selon Vontobel. Cytos bondissait de 61,7% après que la Cour suprême du canton de Zurich a accepté la restructuration de l'emprunt convertible. Cela assure la survie, pour le moment, de la société. Temenos (-2,0%) subissait des prises de bénéfices après la hausse de près de 16% vendredi dans le sillage de la confirmation de discussions avec le britannique Misys. Tokyo: le Nikkei clôture en hausse de 1,10% grâce à l'emploi américain La Bourse de Tokyo a terminé la séance, d'hier, en nette hausse de 1,10%, encouragée par les bons chiffres de l'emploi américain publiés vendredi. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a grimpé de 97,27 points à 8929,20 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a gagné de son côté 1,20%, prenant 9,16 points à 769,85 points. L'activité a été moyenne, avec 2,18 milliards d'actions échangées sur le premier marché. "Le marché a été bien orienté grâce à l'amélioration observée sur le front du chômage américain", a expliqué Hiroichi Nishi, courtier chez SMBC Nikko Securities, cité par Dow Jones Newswires. Les groupes nippons actifs à l'étranger ont grimpé en conséquence, notamment les constructeurs d'automobiles: Toyota a bondi de 3,00% à 2986 yens, Nissan de 3,28% à 755 yens et Honda de 2,90% à 2766 yens. Attaqué la semaine dernière en Bourse après la publication de résultats financiers franchement mauvais, les géants de l'électronique se sont quelque peu repris. Sony est monté de 3,97% à 1492 yens et Panasonic de 6,34% à 637 yens. Sharp a en revanche perdu encore 2,95% à 527 yens. L'espoir de reprise en Amérique du Nord a aussi tiré les maisons de commerce, dont les affaires devraient profiter d'une conjoncture internationale plus favorable: Mitsubishi Corporation a engrangé 1,76% à 1796 yens et Itochu 2,06% à 888 yens. Vedette du jour, la firme d'appareil photos Nikon s'est envolée de 11,15% à 2064 yens. Elle a fait part, vendredi, d'un doublement de son bénéfice net lors des trois premiers trimestres de l'exercice 2011-2012, malgré l'inondation d'une de ses usines en Thaïlande à la fin de l'été. Le groupe a relevé sa prévision annuelle de bénéfice d'exploitation, laissant entendre que son activité se portait bien malgré cette catastrophe naturelle et la flambée handicapante du yen.