L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et l'Iran se sont mis d'accord sur une approche structurée visant à résoudre les questions en suspens sur le programme nucléaire controversé de Téhéran, a annoncé, hier, le directeur général de l'agence Yukiya Amano. Nous avons décidé, M. Jalili (qui négocie sur le nucléaire avec les grandes puissances) et moi, d'un accord concernant une approche structurée visant à lever les incertitudes sur la nature du programme nucléaire iranien, a indiqué M. Amano à l'aéroport de Vienne à son retour d'une visite d'une journée à Téhéran, ajoutant qu'il serait signé prochainement. Saïd Jalili a précisé que les différences existantes ne seraient pas un obstacle à l'accord, a ajouté M. Amano, qui ne s'est pas étendu sur le contenu de ces différences. Le directeur général de l'AIEA, dont c'était le premier déplacement en Iran, a qualifié la décision de développement important. La chose importante est que j'ai pu parler directement aux dirigeants en Iran et nous comprenons mieux nos positions mutuelles, a-t-il encore déclaré. L'AIEA enquête depuis plusieurs années sur le programme nucléaire de l'Iran, soupçonné par les puissances occidentales et Israël de vouloir se doter de l'arme atomique, ce que Téhéran dément. Cette annonce intervient à la veille d'une importante réunion sur la question à Bagdad entre les représentants iraniens et le groupe dit 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France et Grande-Bretagne, plus l'Allemagne). Discussions très bonnes et très utiles Les discussions entre l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et l'Iran lundi à Téhéran ont été très utiles et se sont tenues dans une bonne atmosphère, selon Yukiya Amano, chef de l'AIEA, et le négociateur nucléaire iranien Saïd Jalili cités par la télévision d'Etat. Les discussions ont été très utiles, intenses et se sont déroulées dans une bonne atmosphère, selon les commentaires attribués à M. Amano par la télévision à l'issue d'une rencontre de deux heures avec M. Jalili. M. Amano a ajouté que très certainement, les progrès dans les discussions avec l'AIEA, vont avoir un effet positif sur les négociations entre l'Iran et le groupe 5+1 prévues aujourd'hui à Bagdad sur le dossier nucléaire iranien controversé, selon la même source. M. Jalili a qualifié de son côté les discussions de très bonnes et prometteuses pour l'avenir des relations entre Téhéran et l'agence onusienne, souvent houleuses dans le passé. Nous avons eu aujourd'hui de très bonnes discussions avec M. Amano et si Dieu veut il y aura une bonne coopération entre l'Iran et l'AIEA dans le futur, a déclaré Jalili. Cette coopération devrait porter sur les trois domaines de l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire, du désarmement et de la non prolifération, a ajouté le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale qui représente l'Iran dans les négociations avec les grandes puissances sur le programme nucléaire iranien controversé. Nous avons parlé lors de cette réunion d'un large éventail de sujets, notamment le désarmement nucléaire, l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire, le renforcement de l'AIEA et le processus futur de nos actions, a indiqué de son côté M. Amano cité par la télévision. Moscou propose d'enrichir l'uranium à 20% contre la levée de sanctions La Russie veut proposer à l'Iran aujourd'hui à Bagdad de limiter l'enrichissement d'uranium à 20% en échange de la levée des sanctions, et s'inquiète par ailleurs de signaux sur une possible option militaire, a déclaré un vice-ministre des Affaires étrangères. Nous voudrions qu'à titre de premier pas, Téhéran prenne des mesures pour arrêter à 20% l'enrichissement d'uranium, a déclaré le vice-ministre, Sergueï Riabkov, cité par les médias. Cette question a de nombreux aspects, il faut en discuter à Bagdad. Si un mouvement dans cette direction se fait sentir, alors les Six devront à leur tour montrer dans la pratique à l'Iran que la situation s'améliore, a-t-il ajouté. La partie russe espère que les efforts conjoints des Six, fondés sur les résultats très sérieux de l'examen de ces questions (au sommet du G8 de Camp David) vont permettre d'arrêter la détérioration de la situation, a-t-il ajouté. Il a à l'inverse exprimé la préoccupation de la Russie quant au maintien par certains pays occidentaux d'une possible option militaire contre Téhéran. La Russie est préoccupée par le fait que la possibilité de régler le problème par des moyens militaires est toujours considérée, a-t-il déclaré, selon Interfax. Nous recevons régulièrement des signaux, publics et par d'autres canaux, que cette option est considérée dans certaines capitales comme plus acceptable que jamais, a-t-il ajouté. Nous ne voudrions pas que dans quelque temps nous nous retrouvions dans une situation où il faudrait s'occuper de ces problèmes, et non de négociations avec la partie iranienne, a-t-il encore déclaré. Le programme nucléaire de l'Iran, notamment l'enrichissement d'uranium jusqu'à 20%, a été condamné par six résolutions de l'ONU, dont quatre assorties de sanctions qui ont été ensuite renforcées unilatéralement par les Etats-Unis et l'Union européenne. Faiblement enrichi (de 3,5% à 20%) l'uranium peut servir de combustible à des centrales nucléaires ou à des installations à usage scientifique, mais poussé au-delà de 90%, il entre dans la fabrication de l'arme atomique. L'Iran affirme enrichir de l'uranium seulement pour produire le combustible nécessaire à ses installations nucléaires actuelles ou futures. Une partie de la communauté internationale redoute malgré les démentis de Téhéran que l'Iran ne cherche à se doter de l'arme atomique.