La Banque d'Angleterre (BoE) a opté en mai pour le statu quo sur son programme de rachats d'actifs à huit voix contre une, un membre de son Comité de politique monétaire (CPM) prônant toujours une hausse du montant, selon les minutes de sa dernière réunion publiées, hier. Lors de la réunion des 9 et 10 mai, la BoE avait laissé inchangé le montant total de son programme d'injections de liquidités à 325 milliards de livres sterling (402 milliards d'euros), tandis que son taux directeur était maintenu, à l'unanimité, à 0,50%, niveau exceptionnellement bas auquel il est fixé depuis mars 2009. David Miles a de nouveau été le seul membre du CPM à opter pour un nouvelle tranche de rachats d'actifs, de 25 milliards de livres, mais plusieurs membres ont semblé ouverts à la possibilité de nouvelles injections, ont révélé les minutes. La banque centrale britannique a estimé que le Comité va continuer à surveiller les perspectives chaque mois et plus de stimulus pourrait être ajouté si celles-ci le justifient. Le CPM a mis en avant le fait que les incertitudes pesant sur la zone euro, de loin le principal partenaire commercial du Royaume-Uni, ont fait leur retour et il est possible qu'elles pèsent plus lourdement que prévu sur la consommation et l'activité économique du pays. Forte baisse des ventes de détail en avril Selon des données publiées hier, les ventes de détail au Royaume-Uni ont plongé de 2,3% en avril sur un mois, une baisse plus importante que prévu qui confirme l'état de faiblesse de l'économie britannique. Cette baisse s'explique en partie par des facteurs conjoncturels, comme un temps particulièrement pluvieux, ainsi qu'à un effet de correction après un bond inattendu de 1,8% en mars. Les ventes en volumes dans le secteur de l'habillement ont baissé à elles seules de 5,2%, selon les chiffres de l'Office des statistiques nationales (ONS) publiés vendredi dernier. La chute des ventes d'essence, qui avaient été dopées le mois précédent par l'accumulation de stocks liée à la crainte d'une grève des chauffeurs de camions-citernes, a également pesé d'un poids particulier.Les experts ont surtout vu dans cet indicateur un mauvais présage pour l'avenir, alors que l'économie britannique vient officiellement de retomber en récession après deux trimestres de contraction de l'économie. Les analystes de la banque HSBC ont estimé qu'ils demeurent pessimistes sur les chances d'une reprise portée par la consommation.