Les partisans du capitaine malien Amadou Haya Sanogo, auteur du coup d'Etat du 22 mars ayant renversé le régime d'Amadou Toumani Touré, l'ont désigné dans la nuit d'avant-hier président de la transition en lieu et place de Dioncounda Traoré. Réunis depuis lundi dernier à Bamako en convention, les membres de la Coordination des organisations patriotiques du Mali, (Copam, pro-putsch), ont décidé d'instituer président de la transition le capitaine Amadou Sanogo, précise une résolution de cette convention. Elle précise que sa mission prioritaire sera le recouvrement de l'intégrité du territoire avec l'ensemble de l'armée, du peuple malien et des pays amis épris de paix. Le capitaine Sanogo sera ensuite chargé d'organiser avec une administration neutre et impartiale, les élections transparentes et crédibles, selon le texte. La période de transition d'un an a débuté avant-hier et dirigée par l'ancien président de l'Assemblée nationale sous le régime d'Amadou Toumani Touré, Dioncounda Traoré, blessé lundi dernier dans son bureau à Bamako par des partisans du coup d'Etat du 22 mars, opposés à son maintien au pouvoir. Sa désignation comme président de la transition au-delà des 40 jours constitutionnels suivant son investiture du 12 avril, faisait suite à un accord trouvé dimanche dernier entre lui-même, le capitaine Sanogo et les médiateurs de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao). En vertu de cet accord qui fixe la transition à un an, le capitaine Sanogo - qui avait accepté le 6 avril de rendre le pouvoir aux civils, mais dont les hommes restaient influents à Bamako obtient le rang d'ancien chef d'Etat avec tous les privilèges liés à cette fonction, indemnités, logement, gardes, voiture. Il n'avait pas réagi hier matin à la décision de ses partisans de le nommer président de la transition en lieu et place de Dioncounda Traoré auquel la résolution de la Copam en appelle à son sens civique élevé et patriotique pour se retirer. Aucune personnalité politique malienne marquante n'a assisté à la convention des pro-putschistes. "Cette désignation est tout simplement une plaisanterie", a déclaré Abdoulaye Kanté, un des dirigeants de l'Alliance pour la démocratie au Mali (Adéma) de Dionconda Traoré, principale formation politique du front anti-putsch. "Le ridicule ne tue pas, les initiateurs de cette rencontre font leur baroud d'honneur, mais il y a aussi de l'irresponsabilité face à la situation", a-t-il ajouté. Selon lui, le capitaine Sanogo, sollicité, n'a pas répondu favorablement, et il ne répondra pas. Il y a un président de la transition, il est connu, c'est Dioncounda Traoré, a rappelé M.Kanté.