Les effets combinés de la sécheresse, de la pauvreté chronique, des prix élevés des denrées alimentaires, des déplacements de populations et des conflits ont conduit à des baisses spectaculaires de la production alimentaire dans le Sahel. Au Tchad, par exemple, la production céréalière a diminué de près de la moitié par rapport à celle de l'année dernière. Et le conflit en Libye, pays limitrophe, a provoqué le retour d'un grand nombre de travailleurs expatriés, ce qui aggrave encore la situation économique désastreuse. En 2012, la Commission européenne a augmenté son financement à la FAO au Tchad par 1 million d'euros, portant ainsi sa contribution globale à la crise du Sahel en 2012 à 290 millions d'euros. La commissaire européenne à la Coopération internationale, à l'aide humanitaire et à la réponse aux crises, Kristalina Georgieva, a joué un rôle important dans les efforts internationaux visant à prévenir la crise qui s'aggrave. Au Tchad, avec le financement de la Commission européenne, la FAO fournit une assistance visant à sauver des vies et protéger des moyens d'existence qui pourra faire la différence pour plus de 300 000 personnes. Il faudra beaucoup plus encore pour atténuer complètement la crise alimentaire et nutritionnelle dans la région du Sahel. En priorité, un soutien aux agriculteurs et aux éleveurs locaux avant et pendant la prochaine saison agricole coïncidant avec la saison des pluies qui commence dans quelques semaines. "Si nous voulons aider les gens à cultiver leur propre nourriture, des fonds sont nécessaires maintenant", a declaré le footballeur espagnole Raúl González en visite dans la zone en sa qualité d'ambassadeur de bonne volonté pour l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture. Déficit de financement Pour soutenir la résilience de près de 7 millions de personnes dans les pays les plus touchés, le Burkina Faso, le Tchad, la Gambie, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Sénégal, la FAO a demandé 97 millions de dollars pour des actions telles que la distribution des semences, des systèmes d'irrigation à petite échelle, la production de fourrage et de campagnes de vaccination. Un déficit de financement de 74 millions de dollars reste encore à pourvoir. "Nous perdons l'occasion de donner aux communautés locales les moyens de cesser de passer d'une crise à une autre", a mis en garde le Directeur général de la FAO, José Graziano da Silva, appelant à une action coordonnée pour renforcer leur résilience et lier l'urgence au développement. "Le football est le plus grand sport dans le monde, assez puissant pour faire en sorte que les voix de ceux qui n'ont pas accès aux hautes sphères des voix les plus puissantes se fassent entendre haut et fort. Au Sahel, des millions de personnes souffrant de la faim ont besoin d'être entendues et d'être secourues. Les européens ont donné généreusement aux plus vulnérables dans cette crise, et nous continueront à nous battre à leurs côtés, jusqu'à ce que nous gagnions le match contre la faim ", a déclaré Kristalina Georgieva. "Nous sommes fiers d'utiliser la puissance et la popularité du football", a déclaré Sir David Richards, président de l'Association des ligues européennes de football professionnel, en partenariat avec ECHO et de la FAO. "Le football professionnel européen constitue un porte-voix pour sensibiliser les gens à l'action des deux institutions, de sorte que l'aide juste puisse atteindre les personnes dans le besoin, le plus tôt possible." Les crises ont les conséquences les plus dévastatrices sur les communautés rurales où les gens dépendent principalement de l'agriculture pour leur survie. La FAO et la Commission européenne se donnent comme priorité d'aider ces communautés à retourner à l'agriculture afin qu'ils puissent se nourrir à nouveau. Elles visent également à s'attaquer aux causes sous-jacentes de la vulnérabilité pour augmenter la résilience des populations aux chocs futurs.