Les prix à la consommation au Japon, hors ceux des produits périssables, ont augmenté de 0,2% en avril sur un an, toujours tirés par la hausse des tarifs de l'énergie, a annoncé cette semaine le ministère des Affaires intérieures. Cette troisième progression mensuelle d'affilée sur un an, un peu supérieure à celle attendue par les économistes, ne signifie toutefois pas la fin de la déflation qui sévit depuis trois ans au Japon. L'écart entre l'offre et la demande, encore important et bloquant pour l'économie, entretient en effet une guerre des prix qui décourage l'investissement des entreprises et incite les particuliers à reporter leurs achats pour profiter de tarifs encore plus avantageux. Si bien que les progressions constatées dernièrement proviennent de l'augmentation des prix de l'essence, du gaz, du fuel et de l'électricité, en raison d'une élévation des cours par rapport à ceux pratiqués un an plus tôt. De fait, en excluant non seulement la prise en compte des produits périssables alimentaires, mais aussi l'énergie, les prix à la consommation ont encore reculé de 0,3% en avril par rapport à ceux du même mois de 2011, a précisé le ministère. Tous produits confondus, l'indice des prix à la consommation a affiché une hausse de 0,4% sur un an, contre +0,5% en mars et +0,3% en février. En avril, les tarifs autoroutiers, de l'hébergement ou des séjours touristiques ont certes augmenté, mais ceux de la nourriture non périssable ou de biens semi-durables, comme les appareils électroménagers et électroniques (hormis les TV), ont encore dévissé sur fond d'intense concurrence à cause d'une offre très abondante. L'indice des prix à la consommation dans la région de Tokyo, considéré comme un indicateur avancé de l'évolution des prix dans le reste du Japon, a régressé de son côté de 0,8% en mai sur un an, hors tarifs des produits périssables, a précisé le ministère, à cause d'un plongeon des tarifs des produits électroménagers et électroniques. La déflation représente l'une des principales cause du retard au redémarrage de la troisième puissance économique mondiale. Pour tenter d'endiguer ce phénomène pernicieux, la Banque du Japon (BoJ) maintient son taux directeur dans une fourchette de 0,0% à 0,1% et offre toute une batterie de mesures non conventionnelles afin de donner un coup de pouce à l'investissement censé doper l'activité des entreprises et la consommation des particuliers. Le gouverneur de l'institut d'émission a encore promis cette semaine de poursuivre cette politique ultra-accommodante jusqu'à ce que soit atteint de façon jugée durable une hausse des prix de l'ordre de 1% en comparaison annuelle.