La croissance japonaise annualisée a atteint 0,4% au 2e trimestre (avril-juin), enregistrant une croissance pour le 3e trimestre consécutif, a déclaré lundi le gouvernement japonais. La croissance économique japonaise a enregistré une hausse de 0,1% au cours du premier trimestre de cette année, selon la même source. Ce résultat est en deçà des attentes des économistes, qui prévoyaient une croissance annualisée de 2,3% et une croissance trimestrielle de 0,6%. Le taux de croissance du Produit intérieur brut (PIB) a été révisé à la baisse pour s'établir à 4,4% pendant la période janvier-mars et à 4,1% pendant la période octobre-décembre. Le dernier résultat a été équivalent à une croissance de 0,1% au niveau trimestriel, a rapporté Kyodo News. Selon le gouvernement japonais, la baisse des ventes est due en majeure partie à la hausse de la demande durant les trimestres précédents, qui est survenue avant l'expiration des programmes incitatifs gouvernementaux "éco-voiture" et "éco-point" respectivement en septembre et en décembre 2010. Les dépenses de consommation, qui constituent quelque 60% du PIB du Japon, ont seulement augmenté de 0,03% par rapport au trimestre précédent, affectées principalement par une chute des ventes des biens de consommation durables tels que les téléviseurs et les véhicules. Les exportations ont augmenté de 5,9% suite à la forte demande européenne, ce qui montre que le redressement économique japonais dépend largement de la demande extérieure. L'économie japonaise semble être entrée dans une phase de reprise, a indiqué Keisuke Tsumura, secrétaire aux affaires parlementaires du gouvernement japonais, cité par Kyodo News. En effet, pour la dernière fois sans doute, les dirigeants japonais ont pu affirmer que le produit intérieur brut (PIB) nippon dépassait celui de la Chine et que leur pays demeurait la deuxième économie mondiale, derrière les Etats-Unis. Ils ont calculé le 16 août qu'au premier semestre, le PIB japonais avait atteint 2 578,1 milliards de dollars (2 012,5 milliards d'euros) et celui de la Chine 25 32,5 milliards de dollars. Ainsi, compte tenu des rythmes de croissance des deux pays, l'Archipel devrait être devancé par la Chine sur l'ensemble de l'année 2010. Déjà entre avril et juin, le PIB nominal chinois, à 1336,9 milliards de dollars, a dépassé celui du Japon, à 1288,3 milliards de dollars. Et l'Archipel voit son économie ralentir de manière inquiétante. Lundi 16 août, le Bureau du gouvernement a annoncé une progression du PIB entre avril et juin de 0,1% (0,4% en glissement annuel). Le Japon a enregistré son troisième trimestre consécutif de croissance, mais, entre janvier et mars, elle avait atteint 4,4% et elle était attendue au deuxième trimestre autour de 2,3%. L'activité a souffert de la stagnation de la consommation, qui contribue à 60% de la formation du PIB, de la pression persistante de la déflation et d'une hausse ralentie des exportations à 5,9%. Les analystes attendent une croissance limitée, voire un retour de la récession. Cela en raison de la forte appréciation du yen face au dollar, le billet vert ayant atteint le 12 août son plus bas niveau depuis 1995, à 84,72 yens. La persistance d'une telle tendance pourrait nuire aux exportations des groupes japonais, et, par conséquent, à l'ensemble de l'économie. Alors que le yen s'est apprécié de plus de 10% face au dollar depuis le début du mois de mai et s'est rapproché de son plus haut niveau historique atteint en 1995 (79,75 yens pour un dollar), une intervention des autorités japonaises sur le marché des changes paraît difficile. Les opérateurs de marché estiment d'ailleurs qu'en la matière, une intervention isolée du Japon pourrait augmenter le risque d'un rapprochement de la devise nippone du seuil des 80 yens pour un dollar à un rythme pouvant atteindre deux à trois yens par jour. Les investisseurs envisagent donc plus facilement des mesures de politique monétaire de la part de la BoJ qu'une intervention sur le marché. L'appréciation de la devise nippone risque aussi de prolonger la déflation jusqu'en 2012, montre une enquête réalisée par Reuters lundi après les chiffres du PIB. Les prix à la consommation hors alimentation sont orientés à la baisse depuis maintenant 16 mois et leur indice a reculé de 1% sur un an en juin. Alors que le marché anticipait un retour à la hausse des prix début 2012, observateurs jugent qu'un maintien prolongé du yen autour de 85 pour un dollar pourrait prolonger la déflation d'un semestre environ.