Un travailleur humanitaire britannique, enlevé il y a près de trois mois au Darfour, une région en guerre civile de l'ouest du Soudan, a été libéré, a-t-on appris, hier, auprès du Programme alimentaire mondial (PAM) et du Foreign Office. Après 86 jours de captivité dans l'Etat du Darfour-Sud, le travailleur humanitaire britannique Patrick Noonan, qui travaillait pour le PAM, a été relâché, indique cet organisme des Nations unies dans un communiqué. M. Noonan se trouvait au Soudan depuis environ deux ans et travaillait comme logisticien à Nyala, chef-lieu du Darfour-Sud, quand il a été enlevé par des hommes armés le 6 mars, selon le communiqué. Nous sommes contents qu'il ait été libéré, a indiqué le directeur du PAM Ertharin Cousin dans le communiqué, sans donner de détails sur les auteurs du kidnapping. Un chauffeur soudanais enlevé avec le Britannique avait été libéré quelques heures après. Le Foreign Office a confirmé dans un communiqué la libération du Britannique, en remerciant les autorités soudanaises de leur aide. Patrick est actuellement pris en charge par le Programme alimentaire mondial, a indiqué le secrétaire d'Etat britannique chargé de l'Afrique Henry Bellingham, sans donner d'autre détail, notamment sur l'état de santé de l'ex-otage. M. Bellingham a remercié le gouvernement du Soudan et plus particulièrement le gouverneur du Darfour sud pour leur action en faveur de la libération de Patrick Noonan. Le chef de la mission conjointe ONU-Union africaine au Darfour (Minuad), Ibrahim Gambari, avait appelé le gouvernement soudanais à assurer la libération de M. Noonan. Mais il avait averti dans un communiqué que l'enlèvement des travailleurs humanitaires constituait une violation du droit humanitaire international et que les auteurs de l'enlèvement devaient être poursuivis. La situation au Darfour demeure volatile et les problèmes de sécurité entravent le travail de la communauté humanitaire, a indiqué le PAM. Selon le PAM, 40 travailleurs humanitaires ont été enlevés depuis mars 2009, date de la délivrance d'un mandat d'arrêt par la Cour pénale internationale contre le président soudanais Omar el-Béchir pour crimes contre l'humanité au Darfour. Cinq Turcs, enlevés en septembre 2011 par le Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM), le plus militarisé des groupes rebelles du Darfour, avaient été libérés début février. Un travailleur humanitaire italien avait été libéré en décembre après plus de quatre mois de captivité. Il avait été enlevé le 14 août par des hommes armés à Nyala. Au moins 300 000 personnes ont été tuées et 1,8 million déplacées depuis le début en 2003 de la guerre au Darfour, selon une estimation des Nations unies. Khartoum évoque de son côté le chiffre de 10 000 morts.