Les populations perçoivent de plus en plus que l'économie de marché telle que celle-ci fonctionne précarise davantage leurs conditions socioéconomiques. Qu'en serait-il alors de la privatisation des services publics et plus particulièrement de la santé, car inéluctablement, si on s'engage sur l'économie de marché et la mondialisation, cela finira bien par venir et à l'ordre du jour. L'Algérie n'est pas encore parvenue à disposer d'une vraie économie de marché. Peut-être même que nous n'y parviendrons pas de si tôt, quand on ne finit pas de parler d'assainissement des entreprises publiques, de leur mise à niveau, et des légitimes revendications formulées par le secteur privé national pour ce qui concerne sa protection contre une concurrence du privé étranger. Quant aux entreprises publiques, elles n'osent pas afficher leur " peur ". En parlant d'économie de marché, de la préparation de nos entreprises à s'adapter à celle-ci, on occulte l'incertitude, à savoir que les entreprises publiques ne connaissent même pas leur avenir. Pourquoi faudrait-il croire qu'il est possible que nos entreprises et les entreprises étrangères adoptent les mêmes concepts et qu'elles agissent de la même façon avec les mêmes capacités et que nous soyons contraints à adopter immédiatement les réformes institutionnelles qu'ils ont mises en œuvre chez eux au stade actuel de leur développement et du fonctionnement de leurs institutions démocratiques ? L'on commence déjà à craindre que les caisses de la sécurité sociale soient asséchées ? Privatiser en l'absence d'une vraie économie de marché ? Les pays industrialisés ne s'embarrassent pas quand ils ont à se demander s'ils doivent ou non procéder à la privatisation des entreprises publiques car, à ce niveau, il est bien clair que telles entreprises peuvent être privatisées ou non. Il n'y a que les secteurs stratégiques qui échappent aux privatisations, encore que le caractère stratégique n'est pas perçu de la même façon partout dans le monde. Nous ne sommes pas dans une telle situation car le secteur privé est très développé dans les pays libéraux. Les systèmes de référence ne peuvent absolument pas être les mêmes ou même compatibles entre eux. Les mêmes mots n'ont pas le même contenu. .