Les Bourses européennes ont peu évolué, avant-hier, à l'exception de la Grèce, dans l'attente des prochaines élections législatives dans ce pays dimanche et en raison des incertitudes planant sur l'Espagne, dont la note a été une nouvelle fois abaissée par Moody's. "Il règne un attentisme total sur le marché avant les élections grecques", explique Alexandre Baradez, analyste chez Saxo Banque. Les investisseurs attendent avec impatience l'issue du scrutin de demain, crucial pour l'avenir du pays et de la zone euro. Par ailleurs, la dégradation de trois crans, mercredi soir, de la note de l'Espagne, juste au-dessus de la catégorie spéculative, a aggravé la situation du pays dont le taux obligataire à 10 ans a frôlé les 7% dans la journée. L'Eurostoxx 50 a gagné 0,22% A Paris, l'indice CAC 40 a pris seulement 2,41 points à 3 032,45 points, dans un volume d'échange peu nourri de 2,775 milliards d'euros. Parmi les valeurs, les banques ont terminé en hausse, à l'image de BNP Paribas (+0,91% à 28,27 euros), Crédit Agricole (+1,21% à 3,09 euros) et Société Générale (+0,92% à 16,93 euros). Maurel et Prom a chuté (-5,89% à 11,58 euros) après le démenti de sa direction sur des rumeurs de rachats. Le titre avait gagné près de 18% la veille sur des spéculations d'OPA. A Londres, l'indice FTSE-100 a cédé 0,31% par rapport à la clôture de la veille, à 5 467,05 points. Le secteur bancaire a terminé en hausse, résistant bien à l'annonce de la réforme du secteur, à l'image de Royal Bank of Scotland (RBS) (+3,10% à 229,40 pence), Barclays (+2,36% à 192,75 pence) et Lloyds Banking Group (+0,40% à 29,75 pence). Parmi les petites valeurs, le fabricant de sacs à mains de luxe Mulberry a chuté de 22,50% à 1.560 pence, après des résultats annuels en forte hausse mais en deçà des attentes. Francfort a fini en légère baisse, l'indice Dax se repliant de 0,23% à 6 138,61 points et le MDax des 50 valeurs moyennes de 0,51% à 9 931,25 points. Les valeurs automobiles allemandes ont fini en forte baisse: BMW a lâché 2,63% à 56,29 euros, MAN 2,4% à 79,78 euros, Daimler 1,96% à 33,59 euros. Volkswagen, qui a publié, avant-hier, de bons chiffres de ventes en mai tout en se disant "préoccupé" par la situation en Europe de l'Ouest, a abandonné 0,66% à 121,25 euros. Adidas a perdu 1,88% à 56,46 euros. Le FTSE Mib de la Bourse de Milan, a clôturé en hausse de 1,47% à 13 085 points, inversant la tendance après quatre séances de repli. Les banques, qui s'étaient effondrées en début de semaine, ont fortement rebondi. Banca Popolare di Milano a ainsi pris 5,23% à 0,3382 euro, UniCredit 4,83% à 2,516 euros, Banco Popolare 3,21% à 0,9315 euro et Intesa Sanpaolo 2,87% à 1,022 euro. Le groupe de BTP Impregilo a gagné de son côté 2,88% à 3,498 euros, le groupe d'énergie Enel 2,65% à 2,404 euros et le groupe de boissons et spiritueux Campari 1,45% à 5,24 euros. Le groupe de luxe Salvatore Ferragamo a en revanche reculé de 1,05% à 16,08 euros, le groupe de télécommunications Telecom Italia de 0,50% à 0,691 euro et Fiat de 0,46% à 3,466 euros. Madrid a terminé en hausse de 1,22% à 6 696 points. La plupart des valeurs bancaires progressaient, à l'exception de Bankia dont le sauvetage historique a précipité le pays dans la crise financière, et dont le titre passait en dessous de un euro, en chute de 3,05%. Santander gagnait en revanche 1,85% à 4,968 euros, BBVA, numéro deux en Espagne, progressait de 0,94% à 5,259 euros et CaixaBank, troisième par la capitalisation, gagnait 1,68% à 2,422 euros. La Bourse suisse a clos en repli de 0,61% à 5 908,51 points, tirée à la baisse par les recommandations de la banque centrale aux grandes banques. Credit Suisse, à laquelle la BNS a demandé plus d'efforts pour la constitution de fonds propres durs, a chuté de 10,47% à 17,01 francs, suivie de l'horloger Swatch en baisse de 2,39% à 356 francs et du spécialiste du luxe Richemont en perte de 1,70% à 52,05 francs. L'opérateur Swisscom a par contre réalisé la meilleure performance de la séance, finissant en hausse de 1,85% à 368,30 francs, devant le réassureur Swiss Re en progression de 1,09% à 55,85 francs et l'assureur Zurich Insurance qui a pris 0,83% à 205,80 francs. L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a progressé de 0,13% à 291,98 points. A la hausse, le groupe de travail temporaire Randstad a gagné 1,98% à 22,41 euros. A la baisse, le groupe aérien franco-néerlandais Air France-KLM a perdu 2,11% à 3,05 euros. La Bourse de Bruxelles a gagné 0,48% à 2 103,41 points. Encore une fois, le bancassureur KBC a tiré le Bel-20 à la hausse, avec un gain de 4,04% à 15,18 euros. Il était suivi par l'opérateur de téléphonie Mobistar (+3,71% à 26,25 euros). L'annonce, jeudi matin, par le groupe de métallurgie Umicore de la création d'une coentreprise spécialisée dans les catalyseurs automobiles avec le chimiste Nippon Shokubai n'a pas convaincu les investisseurs: le titre a perdu 3,05% à 36,36 euros. Lisbonne a fini sur un gain de 0,88% à 4 447,57 points grâce au secteur bancaire. Les banques BPI et BCP ont enregistré des hausses de 3,91% et 3,37%. En revanche, le secteur de l'énergie a terminé une nouvelle fois dans le rouge. Enfin, la Bourse d'Athènes a fini en hausse de 10,12% à 550,10 points, emmenée par l'envol de l'indice des banques (FTSEB), en hausse de 23,58%, et le pari du marché sur un résultat "positif" des élections de dimanche, dont l'enjeu principal est le maintien du pays dans la zone euro.
Wall Street en hausse, dopée par des rumeurs d'actions des banques centrales Wall Street a fini en hausse, avant-hier, dans un marché nerveux à l'approche d'élections cruciales pour l'avenir de l'euro dimanche en Grèce, alors que les rumeurs d'intervention des banques centrales se multipliaient: le Dow Jones a pris 1,24%, le Nasdaq 0,63%. Selon des chiffres provisoires à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a gagné 155,53 points à 12 651,91 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 17,72 points à 2 836,33 points. L'indice élargi Standard & Poor's 500 s'est apprécié de 1,08% (+14,22 points) à 1 329,10 points. Dans le vert dès l'ouverture, l'indice vedette de Wall Street a gagné subitement en vigueur vers 19H00 GMT, peu après la circulation de rumeurs faisant état d'une action coordonnée des banques centrales à l'issue d'un scrutin risqué pour la zone euro dimanche en Grèce. Les investisseurs se préparent aux nouvelles qui vont venir d'Europe ce week-end, avec des rumeurs qui enflent de toutes parts sur des actions coordonnées de la Fed (Réserve fédérale américaine) et des banques centrales, or, reconnaissons-le, on ne peut pas faire plus plaisir au marché!, a noté Mace Blicksilver, stratège du cabinet de gestions d'actifs Marblehead Asset Management. En effet, ces mesures de stimulation de l'économie par les banques centrales se traduisent notamment par des émissions de liquidités sur les marchés financiers, et par un regain d'intérêt pour les actifs plus risqués, comme les actions cotées en Bourse. Aux Etats-Unis, la publication d'indicateurs mitigés a conforté ces attentes. En effet, si les prix à la consommation ont baissé aux Etats-Unis en mai pour la première fois en deux ans, aidés par une chute des coûts de l'énergie, ce qui était favorablement accueilli par le marché, la hausse surprise début juin des nouvelles inscriptions au chômage confirmait que la conjoncture sur le marché de l'emploi a cessé de s'améliorer dans le pays. Au total, le marché, bien que très volatil, a été globalement solide aujourd'hui, à l'image de la Bourse espagnole qui ne s'est pas effondrée, a constaté Michael James, de Wedbush Securities. Le marché obligataire a terminé proche de l'équilibre. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans montait à 1,611% contre 1,599% la veille, et celui à 30 ans à 2,708% contre 2,711%. Tokyo: le Nikkei cède 0,22% avant la BoJ et les élections grecques L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a terminé la séance d'avant-hier, en baisse de 0,22%, les investisseurs réservant leurs achats dans l'attente des résultats d'une réunion de la Banque du Japon (BoJ) et d'élections cruciales en Grèce demain. La forte dégradation de la note de l'Espagne par l'agence Moody's a également pesé sur le moral des donneurs d'ordres, de même que les statistiques décevantes relatives aux ventes de détail publiées la veille aux Etats-Unis, selon des opérateurs. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes, qui avait ouvert en recul de 0,66%, a abandonné 0,22%, soit 18,95 points, pour s'afficher à 8 568,89 points, limitant ses pertes grâce à un léger repli du yen face à l'euro. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a cédé de son côté 0,11%, soit 0,78 point, pour finir à 725,66 points. Le volume des transactions a été particulièrement faible, avec seulement 1,39 milliard d'actions échangées sur le premier marché. Avant-hier, à la fermeture de la place tokyoïte (06H00 GMT), l'euro évoluait aux environs de 99,80 yens. Le dollar se situait quant à lui toujours sous le seuil d'alerte des 80 yens, à 79,40 yens environ. La veille, le gouverneur de la banque centrale nippone, Masaaki Shirakawa, a reconnu que la crise en Europe et la flambée subséquente du yen constituaient d'importants facteurs de risques susceptibles d'entraver le redressement du Japon après la catastrophe de mars 2011. Le yen a continué de s'élever face au dollar et à l'euro depuis la dernière réunion de la banque centrale fin mai, au cours de laquelle elle n'avait pas pris de dispositions supplémentaires. Les investisseurs restaient par ailleurs tournés vers la Grèce à quatre jours d'un scrutin crucial pour le maintien du pays dans la zone euro. Les marchés craignent qu'en cas de victoire de la gauche radicale grecque, opposée aux plans d'austérité voulus par les bailleurs de fonds du pays en échange de leur aide, Athènes n'honore pas son engagement à poursuivre les réformes, contraignant à terme le pays à quitter la zone euro. Le président français François Hollande a mis en garde la veille les Grecs contre cette hypothèse, dans une interview à la télévision grecque Mega channel. "Il y aura des pays dans la zone euro qui préféreront en terminer avec la présence de la Grèce dans la zone euro", a déclaré M. Hollande. Dans ce contexte, les valeurs ont évolué en ordre dispersé. L'action du premier constructeur de voitures japonais, Toyota, a baissé de 1,15% à 3 015 yens, celle de Honda a fini quasiment inchangée, à 2 544 yens, tandis que celle de Nissan a fléchi de 0,67% à 745 yens. En revanche le titre du groupe d'électronique japonais Sony, qui n'a cessé de s'effondrer ces derniers temps, a repris 1,47%, pour terminer à 1 036 yens, sous l'effet du léger glissement du yen face à l'euro. Il a aussi profité d'un ralentissement de la baisse des prix des téléviseurs à écran plat chez les distributeurs, tout comme l'action de son compatriote et concurrent du même secteur, Panasonic, qui s'est appréciée de 2,53%, à 567 yens. Celle de Sharp a achevé la journée en hausse de 2,22% à 415 yens. Du côté des valeurs bancaires, comme d'habitude parmi les plus manipulées de la journée, Mizuho Financial Group a terminé en hausse de 1,68% à 121 yens, Nomura Holdings a bondi de 4,17% à 275 yens et Mitsubishi UFJ Financial a pris 0,57% à 350 yens. A noter enfin la spectaculaire remontée de l'action du fabricant de semi-conducteurs Renesas Electronics, qui a bénéficié d'un article de presse affirmant que l'entreprise était en passe d'obtenir des crédits supplémentaires de la part de ses banques, une bouffée d'air le cas échéant bienvenue pour ce groupe en difficultés. Le titre Renesas a gagné 14,91% à 316 yens.