Les Bourses européennes ont terminé la semaine en baisse, espérant des mesures positives à l'issue du G8 ce qui a permis de compenser, en partie, les inquiétudes persistantes sur la zone euro. Après avoir accusé le coup de la dégradation de la note de 16 banques espagnoles et l'abaissement de la note souveraine de la Grèce, les investisseurs ont été rassurés par la confirmation du tandem franco-allemand, et se sont pris à espérer que le G8 adopte des mesures concrètes pour la croissance en Europe. Cet espoir, aussi ténu soit-il, a permis d'effacer les mauvaises nouvelles des agences de notation, d'autant que ces dernières sont désormais beaucoup moins "nuisibles" qu'auparavant, note-t-on dans les salles de marché. "Les agences de notation nous ont habitués à ce genre d'annonces. Elles ne surprennent plus le marché et on voit bien qu'il n'y a aucun effet de panique", note Yves Marçais, vendeur chez Global Equities. L'Eurostoxx 50 a cédé -0,10% A Paris, l'indice CAC 40 a perdu -0,13% pour s'inscrire à 3 008,00 points dans un volume d'échanges de 3,56 milliards d'euros. Malgré la mauvaise nouvelle sur les banques espagnoles, les établissements français se sont bien comportés, dopés par des rachats à bon compte: Société Générale a gagné 2,30% à 15,82 euros, BNP Paribas (+2,94% à 26,23 euros) et Crédit Agricole repassait au-dessus des 3 euros (+0,37% à 3,01 euros). Egalement en hausse, Suez environnement (+1,42% à 9,55 euros), GDF Suez (+1,37% à 16,24 euros). ArcelorMittal a gagné 0,88% à 11,4 euros. Le groupe va vendre pour 605 millions de dollars ses activités de distribution de formage d'acier en Amérique du Nord et centrale à son concurrent américain Nucor. La Bourse de Francfort a fini en baisse, l'indice Dax lâchant 0,6% à 6 271,22 points, et le MDax 1,59% à 10 043,67 points. Les valeurs financières ont fini en ordre dispersé: Deutsche Bank a perdu 0,09% à 28,46 euros, Commerzbank -0,57% à 1,39 euro, tandis qu'Allianz a gagné 0,65% à 75,31 euros. Des inquiétudes sur la santé du marché automobile chinois ont tiré à la baisse les valeurs automobiles: MAN a glissé de 2,91% à 78,18 euros, BMW a perdu 2,26% à 61,31 euros, Volkswagen 1,99% à 128,2 euros et Daimler 1,55% à 37,04 euros. La Bourse de Londres a terminé en forte baisse, tirée vers les bas par les banques, l'indice FTSE-100 perdant 1,33% à 5 267,62 points. Lloyds Banking Group a dégringolé de 6,15% à 25,85 pence et Royal Bank of Scotland 5,08% à 19,99 pence. Un peu moins touchées, Barclays a cédé 3,19% à 176,10 pence et HSBC 2,17% à 509,60 pence. L'assureur Prudential n'était guère mieux loti, cédant 2,99% à 665,50 pence. Les minières ont poursuivi leur chute, Xstrata perdant par exemple 4,34% à 914,70 pence et ENRC 3,38% à 457,90 pence. Mais certaines ont fait exception, notamment Fresnillo qui a repris 2,11% à 1 358 pence. Du côté des hausses, l'opérateur de télécommunications BT Group a gagné 0,74% à 204 pence. La Bourse de Madrid a terminé en hausse de 0,44% à 6 566,7 points, au terme d'une journée marquée par une hausse des valeurs bancaires malgré l'abaissement la veille par l'agence Moody's de la note de 16 banques du pays. Santander a pris 2,97% à 4,577 euros, BBVA 3,69% à 4,943 euros et CaixaBank, 2,22% à 2,253 euros. Bankia, récemment nationalisée, s'est-elle envolée de 23,49% à 1,756 euro, regagnant du terrain après sa plongée de la veille. L'indice SMI de la Bourse suisse a clôturé en baisse de 1,28% à 5 797,76 points, un plus bas depuis décembre 2011. La banque Julius Baer a subi le plus important recul (-4,13% à 30,90 francs), suivie de Syngenta (-3,73% à 302,30 francs), malgré l'annonce d'un investissement de 500 millions de dollars en Afrique. L'horloger Swatch a quant à lui lâché 3,70% à 382,80 francs. Seul Nestlé a limité les dégâts en terminant à l'équilibre. A Milan, le FTSE Mib, a fini en repli de 0,31% à 13'048 points. Le fabricant de pneus Pirelli a lâché 4,24% à 8,575 euros, le chausseur Tod's 4,02% à 80,05 euros, le numéro un mondial des lunettes haut de gamme Luxottica 2,65% à 26,08 euros et le groupe de luxe Salvatore Ferragamo 2,59% à 16,55 euros. Le groupe agroalimentaire Parmalat a cédé 1,87% à 1,63 euro, Telecom Italia 1,50% à 0,756 euro et le groupe pétrolier ENI 0,31% à 15,93 euros. Le groupe d'aéronautique et de défense Finmeccanica a en revanche progressé de 3,75% à 2,822 euros Parmi les bancaires, Banca Monte dei Paschi di Siena a pris 2,83% à 0,2108 euro, Intesa Sanpaolo 0,66% à 0,9975 euro et UniCredit 0,41% à 2,432 euros. L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a cédé 0,50% à 288,77 points, la plupart des titres terminant dans le rouge. La baisse la plus importante a été enregistrée par le groupe postal PostNL (-3,56% à 2,63 euros), suivi par l'assureur Aegon (-3,22% à 3,25 euros). La Bourse de Bruxelles a bien résisté aux inquiétudes concernant la Grèce et l'Espagne, l'indice Bel-20 perdant 0,35% à 2.037,88 points. Le grand perdant a été le brasseur InBev (-2,96% à 53,39 euros), suivi par le laboratoire pharmaceutique UCB (-2,55% à 38,02 euros). Le groupe de transformation des métaux Umicore a réalisé la meilleure progression, prenant 1,51% à 36,64 euros. La Bourse de Lisbonne a terminé à l'équilibre, l'indice PSI-20 affichant +0,03% à 4761,18 points soutenu par le poids-lourd du secteur électrique EDP (+1,76%). Les valeurs bancaires ont fini en ordre dispersé: la BES (+2,90%) a été la meilleure performance de la séance, tandis que la BPI (-4,59%) a été le plus pénalisé de la séance et la BCP a cédé 1,01%. Le groupe pétrolier et gazier Galp Energia (-2,19%) a lui aussi enregistré un net recul.
Wall Street à son plus bas depuis janvier, démoralisée par Facebook La Bourse de New York a fini la semaine en nette baisse, à son plus bas depuis début janvier, reculant après les débuts décevants à Wall Street du champion des réseaux communautaires Facebook: le Dow Jones a cédé 0,59% et le Nasdaq 1,24%. Selon les chiffres définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a perdu 73,11 points à 12 369,38 points, à son plus bas depuis le 6 janvier, et le Nasdaq, à dominante technologique, 34,90 points à 2 778,79 points. L'indice élargi Standard & Poor's 500 a cédé 0,74% (-9,64 points) à 1 295,22 points, tombant sous le seuil psychologique de 1.300 points. Dès l'ouverture, tous les regards étaient tournés vers l'introduction en Bourse (IPO) du géant des réseaux sociaux Facebook, intervenue légèrement plus tard qu'annoncée, vers 15H30 GMT, et la performance décevante du titre FB a entraîné avec elle la mauvaise humeur des investisseurs. L'IPO de Facebook n'a pas reçu le coup de pouce déclencheur que tout le monde attendait et certainement ses débuts ont été moins impressionnants que prévu et cela n'a pas aidé le marché à terminer sa plus mauvaise semaine de l'année, a commenté Peter Cardillo, de Rockell Global Capital. Après avoir décollé de près de 18% en tout début de séance, le titre de Facebook a oscillé à plusieurs reprises près de son cours d'introduction de 38 dollars, sans jamais tomber sous ce seuil, et terminant à 38,23 dollars à 0,61%. Alors que nombre d'analystes, lassés de la déprime européenne, espéraient retrouver un peu de bonne humeur avec cette introduction en Bourse, certains anticipant une envolée du titre jusqu'à plus de 25%, la réaction (du marché) est un peu moins bonne que nous l'avions espérée, a commenté Gerard Hoberg, professeur de finances à l'université du Maryland. La performance de Facebook manque d'éclat, car la société n'a pas su répondre aux questions des investisseurs au sujet de sa solidité, a estimé de son côté l'analyste Trip Chowdhry, de Global Equities Research. Du côté macroéconomique, l'agence de notation financière Fitch a abaissé, avant-hier, la note de la dette de cinq banques grecques à CCC contre B- auparavant, d'après un communiqué, après avoir abaissé la note de la Grèce la veille, citant le risque accru de sortie du pays de la zone euro, ce qui renforçait les sombres perspectives du marché. Le marché obligataire a terminé sans direction. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans est resté stable à 1,702%, et celui à 30 ans a reculé à 2,789% contre 2,805% la veille en clôture. Tokyo: le Nikkei clôture en baisse de 2,99%, craintes pour l'euro La Bourse de Tokyo a terminé la semaine en forte baisse de 2,99% et au plus bas depuis quatre mois à cause de l'aggravation des craintes pour la zone euro endettée. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a chuté de 265,28 points à 8611,31 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a dévissé de son côté de 2,89%, lâchant 21,62 points à 725,54 points. L'activité a été moyenne, avec 2,05 milliards d'actions échangées sur le premier marché. Les investisseurs sont restés très préoccupés par la situation de la Grèce surendettée, a fortiori après la décision de l'agence de notation financière Fitch d'abaisser d'un cran la note de la dette à long terme du pays, à "CCC", citant "le risque accru" de sortie de la Grèce de la zone euro. Fitch a fait cette annonce quelques heures après la nomination, la veille, d'un gouvernement provisoire chargé d'expédier les affaires courantes à Athènes jusqu'aux législatives du 17 juin. Le pays n'a pu se doter d'une majorité parlementaire après les élections législatives du 6 mai, qui ont vu les partis de gouvernement favorables à l'austérité (socialistes et conservateurs) laminés, au profit de partis hostiles aux réformes imposées par les bailleurs de fonds internationaux. Le FMI a annoncé qu'il suspendait ses contacts avec la Grèce jusqu'au scrutin, tandis que l'anxiété croissait face à des retraits massifs des banques grecques dus à de folles rumeurs. Cette situation problématique fait craindre une éventuelle contagion à d'autres maillons faibles de la zone euro, notamment l'Espagne dont les taux d'intérêt des obligations ont continué de grimper. L'agence de notation Moody's a dégradé la veille la note de 16 banques espagnoles à cause des problèmes financiers du pays. Les deux plus grandes banques d'Espagne, Santander et BBVA, ont notamment vu leur appréciation sabrée de trois crans, à "A3". La situation économique des Etats-Unis n'est pas non plus complètement rassurante, l'activité manufacturière de la région de se contractant en mai. La publication de cette statistique, la veille, a renforcé les interrogations quant à la vigueur de la reprise dans la première puissance économique mondiale. Valeur refuge prisée des investisseurs en temps difficile, le yen continuait de surcroît sa montée face à l'euro et au dollar. L'euro cotait 100,36 yens, avant-hier, peu après l'ouverture contre 100,65 yens la veille à la clôture. Le dollar valait 79,20 yens, avant-hier en début d'échanges contre 79,28 yens la veille à la clôture. Ce nouvel accès de fièvre du yen, qui a atteint son plus haut niveau depuis trois mois, est une mauvaise nouvelle pour les exportateurs nippons, dont la valeur des revenus tirés de l'étranger est réduite par une devise nippone trop vigoureuse.