Les Bourses ont ouvert en baisse, hier, après avoir terminé en hausse la veille grâce aux projets de restructuration de l'Espagne en faveur de son secteur bancaire, l'instabilité politique en Grèce ravivant les incertitudes sur l'avenir de la zone euro. Hier, les indications préalables en provenance de Tokyo étaient bonnes, alors que la veille Wall Street a fini sans direction. L'ambiance reste à la retenue à cause des incertitudes autour de la crise en zone euro, après les élections du week-end, en Grèce notamment, où l'on n'est pas parvenu à un accord pour former un gouvernement et où les observateurs s'attendent à de nouvelles élections. Après l'échec de la droite conservatrice grecque, la Coalition de la gauche radicale (Syriza) a tenté, hier, de former un gouvernement de coalition dont le programme, résolument hostile aux plans européens de sauvetage, ne ferait qu'accentuer l'incertitude sur l'avenir du pays. Le futur président français, le socialiste François Hollande, ne pourra pas renégocier le pacte budgétaire européen, a prévenu le président de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker. Les agences de notation Fitch Ratings et Standard & Poor's ont indiqué que son élection n'aurait "pas de répercussions" immédiates sur la note du pays, qu'elles n'excluent toutefois pas d'abaisser à terme. f. Hollande devrait rencontrer la chancelière allemande Angela Merkel le 16 mai, au lendemain de la passation de pouvoir. La thématique de la croissance est de plus en plus au cœur des débats. La directrice générale du Fonds monétaire international, Christine Lagarde, s'est dite sceptique quant au respect à tout prix des objectifs chiffrés du déficit budgétaire. "Si la croissance est moins bonne qu'attende. les pays de la zone euro, (ndlr) devraient s'en tenir aux mesures budgétaires annoncées, plutôt qu'aux objectifs budgétaires annoncés", a-t-elle affirmé. Paris: le CAC 40 recule face à l'incertitude politique en Grèce La Bourse de Paris était en baisse, hier, dans les premiers échanges, les investisseurs jouant la prudence face à l'instabilité politique grandissante en Grèce. Peu après l'ouverture, le CAC 40 cédait 0,97% à 3 183,08 points. Le marché tournait au ralenti. De nombreux intervenants sont en congé en raison du jour férié pour la commémoration du 8 mai 1945. Du côté des valeurs, Crédit Agricole, qui est tombé la veille à la clôture à son plus bas historique à cause de sa très forte exposition à la Grèce, comblait une partie de ses pertes (+0,31% à 3,57 euros). Société Générale (-0,36% à 17,92 euros) et BNP Paribas (-0,17% à 30,16 euros) étaient, en revanche, victimes de quelques prises de bénéfices après leur forte progression de la veille. Le secteur cyclique reculait après avoir été aussi très recherché la veille. Schneider Electric enregistrait la plus forte baisse de la cote (-2,39% à 45,47 euros), suivi de près par Alstom (-1,59% à 25,64 euros) et Vallourec (-1,65% à 43,17 euros). Carrefour cédait 1,30% à 14,40 euros. Le distributeur négocie pour reprendre la chaîne de magasins discount Eki en Argentine. Francfort: le Dax baisse de 1%, après faux départ, problèmes techniques La Bourse de Francfort était en baisse en matinée après un faux départ dû à des problèmes techniques qui ont empêché le marché de fonctionner pendant plus d'une heure. Dans les premiers échanges, l'indice vedette Dax perdait 1,04% à 6 501,03 points. A la même heure le MDax (valeurs moyennes) lâchait 1,14% à 10 504,2 points. La séance a commencé de manière chaotique, les transactions restant impossibles pendant plus d'une heure à cause de problèmes techniques, mais a repris intégralement à partir de 8H35 GMT. "En raison d'un problème matériel, le marché a dû être suspendu, hier, sur Xetra", la plateforme électronique d'échanges de la Bourse de Francfort, a expliqué un porte-parole de l'opérateur Deutsche Börse dans un communiqué. Des incidents de ce type sur Xetra sont très inhabituels, a-t-il souligné, rappelant que le dernier dysfonctionnement remontait au 19 novembre 2007, où le système avait été bloqué pendant plus d'une heure également. Munich Re était en baisse de 1,95% à 105,7 euros après des résultats trimestriels conformes aux prévisions, mais dont quelques détails ont déçu les analystes. L'analyste Christian Muschick, de la banque Silvia Quandt, jugeait les chiffres "mitigés", et considérait que le groupe avait fait moins bien que son rival Swiss Re, lequel a annoncé vendredi dernier un bénéfice net de 836 millions d'euros au premier trimestre. Deutsche Post au contraire gagnait 0,56% à 14,34 euros, meilleure performance de la matinée, après ses chiffres trimestriels, supérieurs aux attentes et confirmant la bonne forme actuelle de l'entreprise. Les analystes de DZ Bank, cités par Dow Jones Newswires, ont salué "un très bon départ pour l'année", et se félicitent en particulier de la stabilisation de la division à problèmes de Deutsche Post, le courrier traditionnel, concurrencé par internet. Londres: le FTSE en baisse modérée malgré les incertitudes européennes La Bourse de Londres était en légère baisse, hier matin, loin de céder à l'affolement après la victoire du socialiste français François Hollande et malgré l'instabilité politique accrue qui s'annonce en Grèce. Peu après l'ouverture, l'indice FTSE-100 des principales valeurs cédait 18,80 points, soit 0,33% par rapport à la clôture de vendredi, à 5636,26 points. La place était fermée, avant-hier, pour cause de jour férié et les investisseurs avaient déjà eu le temps d'intégrer ces développements qui n'ont pas fait dévisser les autres places, notaient les analystes. Parmi les nouvelles rassurantes, Cameron Peacock de IG Markets notait que la chancelière allemande Angela Merkel avait promis d'accueillir à "bras ouverts" M. Hollande malgré leurs divergences sur l'austérité budgétaire, la sauvegarde de la relation franco-allemande étant essentielle aux yeux de la City. Parmi les valeurs en hausse, l'assureur Aviva gagnait 3,70% à 313,50 pence après l'annonce de la démission du directeur général Andrews Moss, victime d'une fronde des actionnaires pour le montant de ses rémunérations. Le nouveau président d'Aviva, John Macfarlane, qui assumera les fonctions à titre intérimaire, a promis de "regagner le respect" des actionnaires, notamment en faisant remonter le cours du titre en Bourse. Les minières étaient de leur côté en baisse, Vedanta lâchant 3,39% à 1085,40 pence, Xstrata 2,25% à 1106 pence et Antofagasta 2,05% à 1049 pence. Les banques étaient également à la peine, Royal Bank of Scotland perdant 1,79% à 24,01 pence et HSBC 1,77% à 454,50 pence, juste avant l'annonce de ses résultats trimestriels.
Suisse : ouverture en léger recul, Adecco recherchée après les chiffres La Bourse suisse a ouvert sur une note légèrement plus faible, hier. La veille, le SMI avait déjà cédé du terrain, en grande partie à cause du recul du bon de jouissance Roche. En Suisse, l'intérêt se concentre sur les entreprises qui ont publié des chiffres, Adecco et Swiss Life parmi les blue chips. A l'étranger, les chiffres de Munich Re, qui a retrouvé les chiffres noirs au T1 et ceux de HSBC pourraient influencer les cours des actions de leurs concurrents helvétiques. Dans les premières transactions, le SMI reculait de 0,41% à 6 015,41 points. Le SLI cédait 0,30% à 914,82 points et le SPI 0,34% à 5 631,19 points. Adecco montait de 3,0%. Le géant du travail temporaire a présenté un chiffre d'affaires et un bénéfice trimestriels supérieurs aux attentes du marché. Ces derniers jours, les titres avaient reculé dans le sillage des récentes données US sur l'emploi. Swiss Life (+0,1%) a publié ses recettes de primes brutes au 1er trimestre et les dépôts de ses assurés, en recul. En Suisse, les recettes ont augmenté grâce à la prévoyance professionnelle. Parmi les autres assurances, Zurich gagnait 0,2% et Bâloise était inchangée. Swiss Re prenait 0,1% après les chiffres de son concurrent Munich Re. Actelion (-2,8%) est traitée hors dividende de 0,80 franc. Le groupe d'Allschwil a par ailleurs annoncé une nouvelle stratégie avec focalisation sur le traitement de l'hypertension artérielle pulmonaire et des spécialités médicales ainsi que l'accélération du programme d'économies en cours. Aux bancaires, UBS reculait de 0,5%, Julius Bär de 0,6% alors que CS gagnait 0,4%. CS a fixé ce matin le prix d'émission des actions à émettre pour le dividende optionnel. Roche, qui avait pesé sur le SMI la veille, reculait encore de 1,3%. Novartis gagnait 0,4%, Nestlé perdait 0,2%. Les analystes d'ING ont réduit la recommandation de Holcim (+0,5%) à "hold" de "buy", mais ont relevé l'objectif de cours à 54,40 de 38,10 francs. Les valeurs du luxe Swatch (-0,9%) et Richemont (-1,1%) perdaient du terrain. UBS a légèrement relevé l'objectif de cours de Richemont. La volatile Transocean montait de 0,8% et Swisscom de 1,0% Sur le marché élargi, Valora (-1,1%) a annoncé le départ de son CEO Thomas Vollmoeller, qui est remplacé à titre intérimaire par le président du conseil d'administration Rolando Benedick. Helvetia (-5,3%) est traitée hors dividende de 16 francs. Tornos (-2,9%) a publié son chiffre d'affaires et ses entrées de commandes au T1, en recul. La BC de Lucerne (-0,5%) a fait état d'un bénéfice brut trimestriel en léger recul, mais d'une hausse du bénéfice net.
Tokyo: le Nikkei clôture en hausse de 0,69% La Bourse de Tokyo a terminé la séance, hier, en hausse de 0,69%, les investisseurs étant quelque peu rassurés par le rebond des places financières européennes au lendemain des élections en France et en Grèce. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a grimpé de 62,51 points à 9 181,65 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau est monté de son côté de 0,58%, prenant 4,51 points à 776,57 points. L'activité a été faible, avec 1,6 milliard d'actions échangées sur le premier marché. La cote a ouvert dans le vert et s'y est maintenue toute la journée, les opérateurs ayant été soulagés par la forte progression des places financières européennes au lendemain des défaites des partis au pouvoir lors d'élections en France et en Grèce. A Tokyo, les opérateurs revenant sur le marché, hier, ont donc pu racheter une partie des ventes de la veille, profitant de prix cassés pour acquérir des titres bon marché. Parmi les actions les plus prisées de la journée, Fuji Heavy Industries, constructeurs notamment des automobiles Subaru, a bondi de 7,31% à 602 yens, porté par sa prévision de net progrès de son chiffre d'affaires. D'autres groupes d'automobiles ont repris des plumes après avoir plongé la veille: Nissan a rebondi de 3,13% à 790 yens, Honda de 2,22% à 2 719 yens et Toyota de 1,13% à 3 145 yens. Handicapés par un yen toujours très vigoureux, les fabricants d'électronique ont en revanche à peine récupéré de leurs lourdes pertes de la veille. Sony a grappillé 0,33% à 1 217 yens, Canon 0,42% à 3 545 yens et Panasonic a fini inchangé à 577 yens. Sharp, dont l'action est au plus bas depuis plus de 30 ans, a encore perdu 2,84% à 410 yens, en raison des perspectives de revenus toujours inquiétantes. La maison de commerce Mitsubishi Corporation, qui s'est montrée optimiste dans ses prévisions de résultats pour 2012-2013 annoncées, hier, a gagné 3,65% à 1703 yens.