Les Bourses européennes ont ouvert en hausse, hier, dans un marché qui parvenait en début d'échanges à digérer les mauvaises nouvelles venues de la zone euro avec la prévision d'une récession en France et l'attente d'un abaissement de la notation des pays de la région. A l'ouverture, Paris affichait un gain de 0,39%, Londres de 0,54%, Francfort de 0,59%, Madrid de 0,6% et Milan de 0,25%. La journée devait cependant être marquée par une certaine volatilité, avec l'arrivée à échéance d'options, une journée atypique avec des montants importants qui vont s'échanger à des heures précises, a expliqué Yves Marçais, vendeur d'actions chez Global Equities. Dans les premiers échanges, la plupart des places financières réduisaient leurs gains, Paris faisant même une incursion en territoire négatif (-0,16%). Dans un marché caractérisé par le pessimisme concernant la zone euro qui se débat pour sortir de la crise de la dette souveraine, l'Insee a confirmé, avant-hier soir, la morosité économique. Selon l'institut, la France devrait connaître une brève récession au quatrième trimestre 2011 et au premier trimestre 2012 et il sera difficile d'atteindre l'an prochain la prévision de 1% de croissance sur laquelle le gouvernement a basé son deuxième plan de rigueur. L'Insee prévoit un recul du PIB de 0,2% au quatrième trimestre par rapport aux trois mois précédents, suivi d'une contraction de 0,1% au premier trimestre 2012. Le marché ne se focalise pas là-dessus, on savait que les chiffres seraient mauvais, a indiqué Yves Marçais. Les chiffres ne sont pas rassurants alors que l'agence de notation Standard and Poor's est en train d'examiner la situation européenne. Elle a menacé d'abaisser la note de 15 des 17 pays de la zone euro, dont les 6 en possession du triple A. La France risquerait même de perdre deux crans. Standard and Poor's a promis de se prononcer rapidement après le sommet européen qui s'est achevé vendredi dernier. Plusieurs économistes allemands, dont David Schnautz, de Commerzbank, s'attendent à ce que les agences procèdent dans la soirée à ces dégradations de notes souveraines tant redoutées. Par ailleurs, Fitch a abaissé la veille la note de six grandes banques, Barclays, Credit Suisse et Deutsche Bank reculant de deux crans tandis que Bank of America, BNP Paribas et Goldman Sachs descendaient d'un cran. L'agence a motivé cet abaissement en soulignant que les modèles d'affaires des banques de courtage et universelles (étaient) particulièrement sensibles aux difficultés accrues des marchés financiers. Paris: le CAC tente de poursuivre son rebond dans un contexte précaire La Bourse de Paris était en hausse, hier à la mi-journée après avoir passé la matinée à osciller autour de l'équilibre, peinant à poursuivre le rebond entamé la veille après l'annonce d'une brève récession en France à la fin de l'année. A la mi-séance, l'indice CAC 40 gagnait 0,53%, soit 15,92 points, à 3014,65 points. La veille, l'indice vedette parisien s'était offert un petit rebond de 0,76% après avoir enregistré un peu plus de 6% de pertes depuis le début de la semaine. L'agence Fitch a abaissé la note de 6 grandes banques internationales, dont celle de BNP Paribas (+1,77% à 28,42 euros) à "A+". Fitch évoque des "modèles d'affaires des banques de courtage et universelles (...) particulièrement sensibles aux difficultés accrues des marchés financiers". La note de Société Générale (+0,71% à 16,42 euros) a été confirmée, maintenu à "A+" également. Par ailleurs, BNP Paribas envisagerait de sortir, totalement ou partiellement, du capital de son foncière cotée Klépierre (+5,49% à 20,55 euros) dont il détient environ 51%, selon le quotidien Les Echos qui cite "plusieurs sources". Crédit Agricole (+1,06% à 4,08 euros) de son côté va céder sa filiale de capital-investissement CAPE à la société spécialisée dans ce secteur Coller Capital. Une des plus fortes hausses du CAC 40 était signée Accor (+2,25% à 18,21 euros). Le groupe hôtelier va racheter pour 195 millions d'euros la société de gestion d'hôtels Mirvac, implantée en Australie et en Nouvelle-Zélande, une opération qui porte sur 48 hôtels. Alstom (+0,27% à 22,59 euros) a remporté un contrat d'environ 350 millions d'euros pour l'extension du réseau de tramway de la ville britannique de Nottingham. Le groupe d'électronique de défense Thales (+1,95% à 22,22 euros) vise un rapprochement avec le groupe public d'armement terrestre Nexter et va se renforcer dans DCNS, opérations stratégiques destinées à la constitution d'alliances au sein de l'industrie de défense. En queue de peloton du CAC 40 se trouvait le fabricant de pneus Michelin (-1,76% à 43,44 euros). Londres: le Footsie-100 progresse et ignore Fitch La Bourse de Londres évoluait en hausse, hier, les banques progressant en dépit de la dégradation de Barclays par l'agence Fitch la veille. Peu après l'ouverture, l'indice Footsie-100 des principales valeurs gagnait 22,23 points, soit 0,41% par rapport à la clôture de la veille, à 5429,89 points. La banque Barclays gagnait 0,41% à 171,2 pence, insensible à la dégradation de sa note par Fitch. Les autres banques résistaient également, à l'image de Royal Bank of Scotland (RBS) (+1,32% à 19,9 pence), HSBC (+0,41% à 484,4 pence) et Lloyds Banking Group (+0,10% à 24,1 pence). Les minières étaient également bien orientées, Xstrata prenant 1,84% à 965,4 pence, Antofagasta 1,77% à 1.150 pence et Rio Tinto 1,24% à 3.066,5 pence. BP lâchait pour sa part 0,10% à 447,4 pence. Le groupe pétrolier britannique va recevoir un versement de 250 millions de dollars du sous-traitant américain Cameron International comme participation aux coûts de la catastrophe du Golfe du Mexique.
Francfort: le Dax en husse L'indice vedette Dax de la Bourse de Francfort était en petite hausse de 0,23% à 5743,65 points hier, journée d'arrivée à échéance de nombreux contrats à terme, ce qui est synonyme de nervosité sur le marché. Du côté des valeurs, Deutsche Bank prenait 0,42% à 27,76 euros. Le géant bancaire allemand espère obtenir environ 2 milliards d'euros de la vente d'activités dans la gestion d'actifs, qui intéressent une cinquantaine de sociétés, rapportent le Financial Times et le Financial Times Deutschland vendredi. Deutsche Bank fait partie d'une liste de six grandes banques mondiales ayant vu leur note dégradée jeudi par l'agence de notation financière Fitch. Volkswagen gagnait 0,17% à 116,05 euros. Le groupe a annoncé une hausse de ses ventes mondiales en novembre mais prévenu qu'il s'attendait à une année 2012 "très exigeante". Les autres automobiles continuaient elles à souffrir des restrictions imposées par la Chine sur les voitures étrangères : BMW perdait 0,75% à 50,36 euros, et Daimler 0,09% à 32,13 euros.
Suisse : le SMI toujours dans le vert, mais en recul La Bourse suisse a ouvert en nette hausse hier, soutenue par des préalables relativement positifs des USA et d'Asie. En effet, en ce troisième vendredi de la fin du trimestre, les Futures et les options sur actions et indices arrivent à leur terme, ce qui implique une grande volatilité des marchés. On attend des données sur le commerce extérieur de l'UE, ainsi que l'inflation novembre aux USA. Dans les premières transactions, le SMI gagnait plus que 0,23% 5797,49 points, pour un plus haut du jour à 5821 points. Les 30 titres du Swiss Leader Index (SLI) étaient juste en hausse de 0,09% à 855,52 points, pour un Swiss Performance Index (SPI) aussi dans le vert (+0,14% à 5207,42 points). Les titre UBS (-0,1%) et Credit Suisse (-0,7%) passaient dans le rouge, après avoir ouvert en hausse. La note de Credit Suisse est passée de "AA-" à "A". En outre, deux sociétés d'investissement, sises en Californie, ont annoncé avoir dépassé le seuil des 3% dans le capital-actions de cette grande banque suisse. La notation d'UBS a été confirmée par Fitch, aussi à "A". Parmi les blue chips, les plus importantes hausses étaient enregistrées par ABB (+1,1%), suivi par Actelion (+0,9%). Les assureurs n'étaient pas non plus en reste, avec ZFS (+0,7%) et Swiss Re qui n'avait plus que de 0,1%. Il est attendu que la réorganisation de Swiss Re puisse libérer du capital que ce réassureur pourrait employer pour sa croissance, selon des analystes. Nestlé (+0,4%) et Novartis (+0,5%) étaient aussi recherchés. Credit Suisse a publié une note dans laquelle la banque relève la recommandation du secteur européen des groupes pharmaceutiques à "overweight", contre "neutral" précédemment. Novartis et Roche jouissaient déjà de ce rating par Credit Suisse. Roche reculait faiblement. On compte parmi les autres perdants Kühne + Nagel (-1,7%) et Panalpina (-0,7%). Barclays a abaissé la recommandation sur le premier affréteur à "underweight", et a entamé la couverture de Panalpina à "equalweight". Transocean creusait son recul et perdait 1,1%. Le groupe de plateformes et bateaux pétroliers a publié dans la nuit de jeudi à vendredi son rapport mensuel sur sa flotte ainsi que la construction de la nouvelle plateforme "Transocean Honor". Le rapport ne devrait avoir que peu d'influence sur le cours de l'action. La veille, l'action Transocean a perdu 1,9% à la clôture de Wall Street. On ne note aucune nouvelle importante concernant les entreprises du marché élargi. Swissmetal (+6,7%) ou Newron (+5,4%) étaient en forte hausse, tandis que Publigroup (-4,9%) ou BKW (-4,2%) reculaient. Tokyo: le Nikkei finit en légère hausse de 0,29%, séance La Bourse de Tokyo a terminé la séance, d'hier, en légère hausse de 0,29%, les investisseurs restant attentistes face aux incertitudes pesant sur l'Europe et l'économie mondiale, malgré quelques bonnes nouvelles. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a grappillé 24,35 points à 8401,72 points. Sur l'ensemble de la semaine, il a perdu 1,58%. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau s'est effrité de son côté de 0,20%, lâchant 1,46 point à 723,56 points. L'activité a été très faible, avec 1,48 milliard d'actions échangées sur le premier marché. Parmi les valeurs "défensives" prisées ont figuré les opérateurs de télécommunication mobile (Softbank a gagné 1,32% à 2382 yens et KDDI 0,51% à 491'500 yens), le groupe de cosmétique Shiseido, qui a grimpé 0,66% à 1369 yens, et l'enseigne de vêtement Fast Retailing (magasins Uniclo), qui a bondi de 3,24% à 13'360 yens. Après avoir chuté une bonne partie de la semaine, de grands fabricants d'électronique se sont quelque peu repris, portés par des chasseurs de bonnes affaires: Sony est remonté de 1,12% à 1360 yens et Panasonic de 1,34% à 683 yens. Plombés par la force du yen, les constructeurs d'automobiles ont au contraire continué de ralentir: Toyota de 1,89% à 2498 yens, Honda de 1,27% à 2261 yens et Nissan de 0,30% à 668 yens. L'exploitant de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima, Tokyo Electric Power (Tepco), a gagné 1,33% à 229, peu avant l'annonce gouvernementale de l'arrivée à l'état d'arrêt à froid des réacteurs du site endommagé. La réalisation de cette étape importante, qui ne signifie nullement la fin des problèmes pour la compagnie d'électricité toutefois, était largement attendue par le marché et n'a donc pas fondamentalement fait remonter le titre Tepco. L'action du groupe d'appareil photos Olympus, éclaboussé par un scandale financier, a pour sa part encore chuté de 3,55% à 1004 yens, sur fond de rumeurs d'augmentation du capital faisant craindre une dilution de la valeur des actions existantes.