Grande émotion mardi soir à la salle Ibn-Zeydoun de l'Office de Ryadh El Feth, lors du récital donné par l'interprète de la chanson chaouie, Houria Aïchi dans le cadre du 5ème Festival international de la littérature et du livre de jeunesse (Feliv). Vêtue d'une robe traditionnelle d'un blanc éclatant, en compagnie, uniquement, d'un joueur de flûte en roseau, "guessabe", et d'un joueur de bendir (tambour traditionnel), la chanteuse à la voix puissante et envoûtante a offert au public, présent en force, un voyage au coeur des montagnes des Aurès. Ce "voyage" musical, riche en sonorités comme en rythmes ancestraux, a comporté des chansons extraites du répertoire traditionnel arabo-berbère de la musique chaouie, rendues éternelles grâce à Ali El Khencheli, Aïssa El Djarmouni et Beggar Hadda, entre autres. Plusieurs titres célèbres, en arabe et en langue chaouie, puisés dans la musique du terroir, comme "Ya Salah", "Aïn El Karma", "Lahwen Oudrara" et d'autres, ont été interprétés par Houria Aïchi, qui n'hésitait pas, par moment, à exécuter quelques pas de danse avec des gestes gracieux et en harmonie avec le son de la guesba et du bendir. D'anciens chants d'amour ont été aussi proposés par l'artiste, qui a préféré les chanter à capella. Ce fut des purs moments d'émotions exprimés par des cris frissonnants en provenance du tréfonds de la chanteuse, également professeur d'université en France. Par ailleurs, elle a tenu à rendre un hommage à la chanteuse disparue Zoulikha en chantant un de ses titres phare "Cheche El Khater". Pendant près de deux heures, cette cantatrice qui prenait parfois un bendir pour mener le jeux des musiciens, a réussi à offrir au public des moments d'évasion grâce aux vibrations de sa voix, à sa forte présence sur scène et à sa grâce, selon les propos recueillis de certaines personnes à la fin du concert.