Le coup d'envoi de la quatrième soirée a été donné aux environs de 22h30, devant des tribunes presque dégarnies du public qui n'a pas daigné se déplacer. La chanteuse Houria Aïchi, avant d'accéder sur scène, a confié au micro de l'animatrice de Radio-Batna qu'elle regrettait de chanter son premier album Rayène Al-Khil dans un théâtre presque vide. Une fois sur scène, Houria Aïchi a débuté par une berceuse chaouie intitulée Ajabba Halwa, suivie immédiatement par une série de chansons aurassiennes (chaouies et arabes) : Ya Louali Rakeb Chahba, une chanson exécutée sur un ton alerte et amusant sur la bravoure, Aldjia, un chant sraoui, sur un timbre très triste, un genre qui est menacé de disparition dans les Aurès. Elle enchaîne ensuite par Rayène Al-Khil, El-Farès et le standard aurassien Halli Madhrour. À la fin, la chanteuse a interprété une tarhiba intitulée Ya Raâi El Maljoum, qu'elle avait puisée dans le répertoire des Rahabas des Aurès. Cette nuit, notre chanteuse n'était pas dans son jour, puisque mal inspirée. Elle a déçu le public, même peu nombreux cette nuit-là, lui qui attendait qu'elle chante traditionnellement avec l'accompagnement des instruments traditionnels, à savoir flûte et bendir. Malheureusement, la chanteuse, cette fois-ci, a repris plusieurs chansons traditionnelles sur fond de musique moderne. C'est ce qui a cassé et rompu le cordon ombilical avec les entichés de la flûte et du bendir, qui auraient donné une ambiance plus électrique à la soirée et permis aux jeunes de danser aux sons de la flûte et du bendir. Zina Daoudia, elle, est apparue sur la scène sous des applaudissements. L'orchestre qui l'accompagnait s'est attaqué à un prélude de musique. Le public salué, la chanteuse s'est attaquée à sa chanson Visa oua passeport. Le peu du public a réagi et le contact s'est établi très vite. Quelques jeunes dansaient. Zina a attaqué avec plus d'assurance ses rythmes qui ont vite incité les spectateurs à reprendre avec elle quelques passages de ses chansons et à danser. Dans la foulée, la chanteuse change de genre musical pour visiter le raï et le chaâbi marocain. L'ambiance s'est poursuivie jusqu'à la fin de la fête. Après la belle prestation de la chanteuse, qui a ému et surchauffé les présents pendant la deuxième partie de la quatrième soirée du festival international de Timgad, Le public a retrouvé la musique et les chansons qu'il désirait. Accompagnée d'instrumentistes chevronnés, la chanteuse a fait voyager le public au cœur des rythmes. Elle lui a chanté Ana Manuite Frakou, Ouach Galouli, dédiée à la mémoire de Cheb Hasni, et S'hab El-Baroud. Pour tous les goûts, la soirée qui s'est poursuivie jusqu'à une heure tardive a été marquée par d'autres formes d'animation musicale. Car la part du lion a été accordée à la musique et aux chants marocains. Et il y en avait pour tous les goûts !