La banque centrale des Etats-Unis (Fed) a annoncé avoir abaissé ses prévisions de croissances pour l'économie américaine jusqu'en 2014, en particulier pour l'année en cours. La fourchette de prévision "centrale" de ses dirigeants donne désormais une croissance de 1,9% à 2,4% pour 2012, soit 0,5 point de moins qu'en avril. La Fed a revu en hausse de 0,2 point sa prévision du chômage, à la fin de l'année, à 8,0-8,2%. En cas de réalisation de ce pronostic, cela marquerait peu ou pas de progrès par rapport au taux de chômage actuel, de 8,2%, alors que les Américains sont appelés à élire leur futur président début novembre. Les dirigeants de la Fed ont également nettement revu à la baisse leur prévision d'inflation pour 2012, à 1,2%-1,7%, contre 1,9%-2,0% en avril. Pour 2013, la Fed ne table plus que sur une croissance économique de 2,2 à 2,8% (contre 2,7 à 3,1% précédemment), et pour 2014, sur une hausse du PIB américain de 3,0 à 3,5% (au lieu de 3,1 à 3,6%). Les prévisions de croissance économique de la Fed portent sur l'évolution du PIB en glissement annuel à la fin du quatrième trimestre, mesure rarement employée. Dans ses dernières prévisions publiées en avril, le Fonds monétaire international (FMI) indiquait tabler sur une croissance de 2,1% en 2012 (contre 1,7% en 2011) et de 2,4% en 2013. La Fed pourrait créer plus de monnaie pour aider la croissance La banque centrale américaine (Fed) pourrait créer plus de monnaie qu'elle ne l'a déjà fait entre 2008 et 2011 afin de soutenir davantage la reprise de l'économie aux Etats-Unis, a déclaré à Washington son président, Ben Bernanke. Assurément, s'il est nécessaire que nous prenions des mesures supplémentaires pour renforcer l'économie, nous envisagerions entre autres choses d'acheter davantage de titres financiers sur les marchés, a dit M. Bernanke lors d'une conférence de presse. Peu avant l'intervention de celui-ci devant les médias, le Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) avait annoncé la prolongation pour six mois, jusque fin décembre, de son programme d'échange d'obligations du Trésor américain destiné à peser sur les taux à long terme. Certes, les taux d'intérêt sont bas, a reconnu M. Bernanke, mais je pense que nous pouvons les faire baisser davantage. Selon lui, les politiques d'assouplissement monétaire non conventionnelles mises en œuvre par la Fed depuis 2008, comme les achats de titres sur les marchés ou plus récemment l'extension de la maturité moyenne du portefeuille de titres qu'elle détient, marchent. La Fed a créé 2.300 milliards de dollars en rachetant des titres adossés à des créances immobilières et des obligations d'Etat américaines entre 2008 et 2011. Depuis octobre, elle cherche à basculer la maturité moyenne de son portefeuille de titres vers le long terme, en échangeant des obligations du Trésor à maturité restante de moins de trois ans contre d'autres à plus de six ans. Cette manœuvre lui permet d'assouplir sa politique monétaire pour soutenir l'économie en pesant davantage sur les taux à long terme sans avoir à créer de monnaie, les taux à court terme étant eux gardés au plancher grâce au taux directeur de la Fed qui est maintenu quasi nul depuis trois ans et demi. La Fed prolonge son action pour faire baisser les taux à long terme La banque centrale des Etats-Unis (Fed) a annoncé qu'elle allait prolonger son programme d'échanges d'obligations du Trésor américain jusqu'à la fin de l'année pour tenter de faire baisser encore un peu plus les taux d'intérêt à long terme. Pour maintenir au plancher les taux courts, elle a annoncé le maintien de son taux directeur quasi nul en vigueur depuis trois ans et demi et a renouvelé son engagement à le maintenir "exceptionnellement bas jusque fin 2014 au moins" si nécessaire. Un dirigeant de la Fed, Jeffrey Lacker, s'est opposé aux décisions de ses pairs. La banque centrale américaine (Fed) a également annoncé qu'elle ne tablait plus désormais que sur un redressement "très" progressif de l'économie américaine après quelques trimestres de croissance "modérée". Son Comité de politique monétaire (FOMC), qui a annoncé parallèlement un assouplissement de sa politique, a indiqué être "prêt à prendre des mesures supplémentaires si nécessaire pour promouvoir une reprise économique plus forte". La Fed compte ainsi troquer sur les marchés au second semestre pour 267 milliards de dollars de bons du Trésor d'une maturité restante de moins de trois ans contre un montant égal d'obligations d'Etat d'une maturité de 6 à 30 ans. Ce montant s'ajoutera aux 400 milliards de dollars de titres de dette publique qui auront été échangés à la fin du mois depuis le lancement, en octobre, de ce programme surnommé "opération Twist". Le but est de faire basculer vers le long terme la maturité moyenne du portefeuille de bons du Trésor américain que détient la Fed, ce qui lui permet de peser sur les taux à long terme sans créer de monnaie comme elle l'a fait de 2008 à 2011 en augmentant progressivement ce portefeuille par des achats nets de titres. Pour maintenir au plancher les taux courts, la Fed a annoncé le maintien de son taux directeur quasi nul en vigueur depuis trois ans et demi et a renouvelé son engagement à le maintenir "exceptionnellement bas jusque fin 2014 au moins" si nécessaire. La Fed compte également continuer de maintenir à l'étale le montant des liquidités (2.300 milliards de dollars depuis fin 2008) qu'elle injecte dans le circuit financier, en réinvestissant les titres émis par des agences de refinancement hypothécaire parapublics qu'elle détient au fur et à mesure qu'ils arrivent à échéance. Reprise "très" progressive Le FOMC a par ailleurs revu en baisse de 0,5 point par rapport à avril, à 1,9-2,4%, sa fourchette de croissance pour l'économie américaine cette année. Notant que "le taux de chômage reste élevé" (8,2%) et qu'il devrait être aussi élevé, ou, dans le meilleur des cas à 8,0% à la fin de l'année, la Fed prévoit que la croissance économique américaine "restera modérée dans les trimestres à venir et qu'elle se redressera ensuite très progressivement". Son président, Ben Bernanke, a estimé lors d'une conférence de presse que "la situation en Europe [freinait] la croissance économique américaine", mais a indiqué que cela n'était pas le seul "vent contraire" qui souffle sur l'économie américaine. Parmi les entraves à la reprise, il a cité les difficultés du marché immobilier aux Etats-Unis, les conditions d'obtention du crédit toujours difficiles dans le pays, ainsi que les "restrictions budgétaires au niveau de l'Etat fédéral, des Etats fédérés et des collectivités locales". La Fed a indiqué être prête "à prendre des mesures supplémentaires si nécessaire pour promouvoir une reprise économique plus forte". M. Bernanke a dit que la Fed pourrait créer plus de monnaie qu'elle ne l'a déjà fait, mais il n'a pas précisé quelles autres mesures elle pourrait envisager le cas échéant. La Fed prête à confirmer son soutien à la reprise, pourrait décevoir La banque centrale des Etats-Unis (Fed) doit confirmer le concours énorme qu'elle apporte à l'économie américaine mais pourrait bien décevoir les espoirs de ceux qui souhaitent la voir prendre de nouvelles mesures de soutien à la reprise. A l'heure ou l'économie américaine progresse en mode ralenti et apparaît exposée à d'éventuels contrecoups en provenance d'Europe, le maintien du taux directeur de la Réserve fédérale dans la fourchette de fluctuation de 0 à 0,25% qui lui est assignée depuis trois ans et demi ne fait aucun doute. Pour le reste les pronostics sont partagés. Lors de sa dernière intervention publique, le 7 juin devant des élus du Congrès, le président de la Fed, Ben Bernanke, n'a laissé entrevoir aucune modification de la politique monétaire aux Etats-Unis, mais les marchés semblent espérer un assouplissement. Dans le cas où la Fed déciderait effectivement d'en faire plus pour l'économie, les analystes estiment majoritairement que son action la plus probable consisterait à allonger de quelque mois son opération lancée en octobre pour faire baisser les taux d'intérêts à long terme et prévue pour s'achever le 30 juin. Qu'elle décide ou non d'une telle prolongation, la Fed devrait annoncer son intention de soutenir massivement, et encore longtemps, l'économie, notamment en maintenant à l'étale le montant des liquidités (2 300 milliards de dollars depuis fin 2008) qu'elle injecte dans circuit financier. M. Bernanke devait s'efforcer d'expliquer les décisions du FOMC et la vision que ses membres ont de la trajectoire prise par l'économie américaine lors d'une conférence de presse, après la publication des dernières prévisions économiques des dirigeants de la Fed. L'indice de la Fed de Philadelphie s'enfonce dans le rouge L'activité manufacturière de la région de Philadelphie (Nord-Est des Etats-Unis) baisse pour le deuxième mois d'affilée, et cette contraction s'intensifie, selon l'indice de l'antenne locale de la banque centrale américaine (Fed) pour le mois de juin publié. Cet indice a chuté de 10,8 points par rapport à mai, où il était tombé dans le rouge pour la première fois en huit mois (bien: huit mois), et s'établissait à -16,6 en juin. Les analystes tablaient au contraire sur une légère amélioration de l'indice, à -0,2, selon leur prévision médiane. L'indice de la Fed de Philadelphie mesure la perception que les industriels de la région ont de la conjoncture à travers l'activité de leur entreprise. La banque centrale indique qu'il a baissé en particulier sous l'effet d'un fort recul de ses composantes mesurant les commandes nouvelles et les expéditions de produits. La Fed ajoute dans un communiqué que les industriels ayant répondu à son enquête sont dans un état d'esprit moins optimiste qu'au premier trimestre mais qu'ils tablent globalement sur un rebond de l'activité de leur entreprise "dans les six mois à venir". Philadelphie est l'une des premières métropoles des Etats-Unis et un des plus grands centres industriels du pays.