Deux des principaux responsables de la Réserve fédérale américaine ont montré leur désaccord quant à la nécessité de nouvelles mesures de soutien à l'économie des Etats-Unis, alors que la plupart des observateurs s'attendent à un nouvel assouplissement de la politique monétaire de la Fed. Le président de la Réserve fédérale de St. Louis James Bullard a ainsi dit, jeudi soir, qu'il soutiendrait des achats de titres du Trésor par la Fed par tranches de 100 milliards de dollars si la banque centrale estimait nécessaire un assouplissement monétaire. «Si nous décidons d'aller de l'avant avec un assouplissement quantitatif (...) nous pourrions penser en unités de 100 milliards de dollars», a-t-il ajouté. «Et alors, je pense que nous pourrions donner une indication pour la réunion suivante qui suggérerait la façon de penser du comité (de politique monétaire) à propos de ces achats», a-t-il ajouté. Les commentaires de James Bullard, membre votant au comité de politique monétaire de la Fed (FOMC), interviennent après ceux d'autres responsables de la Banque centrale américaine, dont son président Ben Bernanke, favorables à de nouvelles injections de liquidités dans l'économie. Le président de la Fed de Kansas City, Thomas Hoenig, l'un des responsables de la Réserve fédérale les plus méfiants à l'égard de l'inflation, a, toutefois, cherché à souligner les risques inhérents à une telle démarche. Il a, ainsi, réitéré sa mise en garde contre de telles injections de liquidités qui pourraient être sources de problèmes, comme la constitution de bulles encore invisibles pour l'heure. Tout en s'attristant du taux de chômage de 9,6 % dans le pays, il a déclaré : «Si l'on essaie de le faire baisser trop rapidement on risque de créer de nouveaux problèmes.» « La Fed a ramené ses taux d'intérêt à un niveau proche de zéro en décembre 2008 pour s'engager ensuite dans des achats de titres à long terme pour un montant de 1 700 milliards de dollars pour sortir le pays de la récession. Après la fin officielle de la récession en juin 2009, le niveau élevé du chômage et la croissance anémique ont incité la banque centrale à envisager de nouvelles mesures d'assouplissement monétaire.