Ouf ! L'envers du miroir, un film qui a reçu à l'époque du gouvernorat du Grand Alger (2002) une subvention, est enfin sur les écrans. Le long métrage était initialement intitulé, Mimouna et devait être tourné par Sid Ali Mazif, le scénariste du film. Le cinéaste ayant eu une grave maladie, avait émis le vœu de voir son œuvre signée par Nadia Cherabi, une des rares femmes que nous avons dans le domaine du 7e art. C'est chose faite ! L'avant première de L'envers du miroir a été donnée, lundi dernier, à la salle El Mouggar, dans le cadre des manifestations, “ Alger capitale de la culture arabe”. D'une durée de 1h45, ce film est un drame social. C'est une petite intrigue autour d'une femme, Selma, “ Nassima Shems” qui abandonne son nourrisson dans une taxi, puisque viré par sa locatrice faute de paiement de ses loyers. Commencent alors l'errance dans les nuits brouillées de ce personnage principal qui se culpabilise. La réalisatrice nous montre avec parfois beaucoup d'humour, le quartier des SDF. La jeune Selma ne va pas échapper aux harcèlement de tout bord, ce qui rajoute certes à sa déchéance sans que pour autant elle se rende. De mésaventure en mésaventure, la jeune fille fait une rencontre plutôt bizarre et peu convaincante. La suite des événements sera tellement facile que l'on tombe presque dans l'irréel. De ces nuits d'errance et de peur, Selma trouve refuge en bas d'un escalier, qu'un sexagénaire, (Driss Chekrouni) arpente le soir. Il l'accueille comme le messie. A aucun moment cet homme, qui vit seul comme El Hasnaoui avec ses oiseaux, ne tombe dans la tentation….. Mieux, il lui trouve le lendemain, un job, lui prête de l'argent pour acheter un véhicule, bref, c'est un ange sur terre. Le film qui s'est construit de façon binaire, montre de l'autre côté le chauffeur de taxi, -Un Rachid Fares qui était absolument épatant dans le film-, remuant ciel et terre pour retrouver sa cliente. Encore par “ pur hasard ” c'est elle qui vient chez lui ! Fin de l'intrigue : Le bébé est finalement le fruit d'un abus sexuel d'un beau père ! Nadia Cherabi n'a certainement pas eu assez de veine pour parler tout simplement d'inceste. Mais bon on l'aura compris. Disons que le récit trop facile est un peu tiré par les cheveux. Du reste L'envers du miroir, qui peut très bien passer sur le petit écran est techniquement réussi. Les décors sont impeccables, les images et le montage aussi. Avouons que Rachid Fares, Nassima Shems et tout les comédiens ont porté de façon remarquable le film sur leur dos. Bravo pour la direction d'acteurs !