Le ministre britannique aux Affaires étrangères chargé des Affaires du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, Alistair Burt, a indiqué, dimanche dernier, à Alger, que le dossier de Abdelmoumène Rafik Khelifa est entre les mains de la justice britannique. "Je n'ai pas de commentaire à faire sur cette affaire qui est entre les mains de la justice. Ce n'est pas aux autorités politiques d'intervenir", a précisé M. Burt en réponse à une question de la presse sur ce dossier, lors d'un point de presse animé conjointement avec le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel. Abdelmoumène Rafik Khelifa a été condamné par contumace à perpétuité par le tribunal de Blida dans l'affaire dite "Khalifa Bank". Le dossier de l'affaire Khalifa Bank se trouve actuellement au niveau du parquet de la Cour suprême. La justice avait été saisie pour cette affaire après que la Banque d'Algérie eut constaté en 2003 un trou de 3,2 milliards de dinars dans la caisse principale de la banque El Khalifa. Des peines allant jusqu'à la perpétuité avaient été prononcées à l'encontre des principaux accusés, dont le responsable du groupe Khalifa, Abdelmoumène Rafik Khelifa. Les accusés avaient été jugés notamment pour les chefs d'inculpation d'"association de malfaiteurs, vol qualifié, escroquerie, abus de confiance et falsification de documents officiels". Abdelmoumène Rafik Khelifa s'était réfugié au Royaume-Uni en 2003 et avait été arrêté le 27 mars 2007 sur le territoire britannique dans le cadre d'un mandat d'arrêt européen délivré par le tribunal de grande instance de Nanterre, près de Paris. La justice britannique avait accepté d'extrader Abdelmoumène Rafik Khelifa et de le remettre aux autorités judiciaires algériennes, lors de la séance tenue le 25 juin 2009 au tribunal de Westminster à Londres. Sa remise aux autorités algériennes a fait l'objet en 2011 d'un recours devant la Cour suprême, qui est la plus haute juridiction en Grande-Bretagne et ses décisions sont définitives. La demande algérienne pour l'extradition de Abdelmoumène Rafik Khelifa est basée sur des documents relatifs à la falsification de l'hypothèque de la villa familiale et d'un local commercial ayant servi à la constitution du groupe Khalifa. Parmi les autres chefs d'inculpation retenus contre Abdelmoumène Rafik Khelifa figurent aussi les cas de vols survenus au niveau des différentes agences de Khalifa Bank sur ordre de l'accusé lui-même, la gestion anarchique et la négligence ayant marqué les transferts de devises sous le couvert de diverses transactions qui étaient en réalité, selon la liste des chefs d'accusation, des détournements organisés.