Le long feuilleton judiciaire qui dure depuis 2003, ne semble pas acculer Rafik Abdelmoumène Khelifa, qui vient de jouer sa nouvelle carte. Réfugié au Royaume-Uni en 2003 et arrêté le 27 mars 2007 sur le territoire Britannique dans le cadre d'un mandat d'arrêt européen délivré par le tribunal de grande instance de Nanterre, près de Paris,Rafik Abdelmoumène Khelifa vient d'interjeter appel auprès de la Cour suprême du Royaume-Uni. Le feuilleton semble donc arriver à son terme. En effet la Cour suprême (High Court) devra bientôt rendre sa décision sur la demande d'extradition introduite par le Gouvernement algérien. La High Court est la plus haute juridiction en Grande-Bretagne et ses décisions sont définitives. Rafik Khalifa, détenu depuis avril 2007 à la prison de Wandsworth, dans le Sud-Ouest de Londres, dispose encore de plusieurs recours. Outre la Cour Suprême, celui-ci peut encore faire appel auprès de la Chambre des Lords britannique, ainsi qu'auprès de la Cour européenne des droits de l'Homme. C'est M. Tayeb Belaïz, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, en personne qui l'a annoncé avant-hier, mercredi, à Alger. « Rafik Abdelmoumène Khelifa a introduit devant la Cour suprême (High Court) un recours contre la décision de son extradition». La décision Rafik Abdelmoumène Khelifa d'interjeter appel auprès de la Cour suprême du Royaume-Uni suite au jugement du 25 juin 2009. Jugement par lequel le tribunal de Westminster (Londres) avait émis un avis favorable à l'extradition de Khelifa vers l'Algérie. Le ministre Britannique de l'Intérieur avait ordonné en avril dernier l'extradition de Khelifa Rafik Abdelmoumène et sa remise aux Autorités algériennes. La demande algérienne pour l'extradition de Khelifa est basée sur plusieurs documents. Les principaux et non les moindres sont relatifs à la falsification de l'hypothèque de la villa familiale et d'un local commercial jusqu'à la constitution du groupe Khalifa. La liste des chefs d'inculpation retenus contre Rafik Abdelmoumène Khelifa, quant à elle, est très longue. Dans celle ci figurent également les cas de vols survenus au niveau des différentes Agences d'El Khalifa Bank sur ordre de l'accusé lui-même. Mais il y a aussi l'inculpation pour gestion anarchique et négligence ayant marqué les transferts de devises sous le couvert de diverses transactions, qui étaient en réalité, selon la liste des chefs d'accusation, des détournements organisés. Il faut rappeler aussi que Rafik Abdelmoumène Khelifa a été déjà jugé par le tribunal criminel de Blida. Celui-ci l'a condamné par contumace à la perpétuité pour plusieurs crimes en relation avec la gestion d'El Khalifa Bank. L'affaire d'El Khalifa Bank ne se limite pas à l'Algérie puisque elle a son pendant en france. Ainsi de son coté le parquet de Nanterre avait ouvert dès fin 2003, une information judiciaire. Parmi les chefs d'inculpation ici il y a l' «abus de confiance, banqueroute par détournement d'actifs, banqueroute par dissimulation de comptabilité et blanchiment en bande organisée». La déclaration de M. Belaïz dans l'enceinte même du Centre de rééducation et de réinsertion d'El-Harrach (Alger), une cérémonie en l'honneur des détenus lauréats du Baccalauréat et du Brevet d'enseignement moyen (BEM) est lourde de symbole. Elle sonne comme un avertissement à tous ceux qui pensent être au dessus de la Loi.