Le gouvernement koweïtien a présenté, hier, sa démission, cinq jours après une décision de la Cour constitutionnelle d'invalider le Parlement élu en février qui a plongé le pays dans une nouvelle crise politique, a déclaré le ministre de l'Information. Le gouvernement a tenu une réunion d'urgence et a décidé de présenter sa démission à l'émir, a affirmé le ministre Mohammad Abdallah al-Sabah au cours d'une conférence de presse, ajoutant que la lettre de démission avait été remise à l'émir Sabah al-Ahmad al-Sabah. "Le gouvernement a démissionné pour permettre à un nouveau de prendre les mesures légales et constitutionnelles nécessaires afin d'appliquer la décision de la justice", a-t-il expliqué. A la suite de la dissolution du Parlement, une nouvelle chambre, dominée par l'opposition, avait été élue en février mais la Cour constitutionnelle vient d'invalider ce scrutin et de rétablir l'ancienne chambre. L'opposition a rejeté cette décision qui a provoqué une nouvelle crise dans ce riche pays pétrolier du nord du Golfe, coutumier des disputes politiques. Elle a invité la Cour constitutionnelle à revoir sa décision et appelé à manifester aujourd'hui, pour protester contre son jugement. "Nous craignions que toute mesure légale que prendrait ce gouvernement ne soit contestée par la Cour, nous avons donc opté pour la démission pour former un gouvernement entièrement nouveau qui prendra les mesures nécessaires", a ajouté le ministre de l'Information. Le gouvernement démissionnaire avait été formé après les élections générales anticipées de février qui avaient été remportées par l'opposition. Il s'agit du neuvième gouvernement à démissionner au Koweït depuis février 2006. Deux de ses membres ont été poussés à la démission ces dernières semaines sous la pression de députés de l'opposition, les accusant de corruption ou d'irrégularités.