Le projet de gazoduc Nabucco-Ouest a été retenu comme option pour transporter vers l'Europe le gaz de l'immense gisement gazier de Shah Deniz en Azerbaïdjan, a annoncé cette semaine le groupe pétrolier BP, qui mène le consortium chargé d'exploiter ce champ stratégique. Le projet Nabucco-Ouest a été sélectionné comme option pour exporter potentiellement du gaz de Shah Deniz vers l'Europe centrale, de préférence à un autre projet, SEEP, dont le développement va s'arrêter, a indiqué BP dans un communiqué. Le groupe britannique précise que la décision a été fondée sur la plus grande maturité du projet Nabucco comparé à SEEP. Alors que le projet initial Nabucco prévoit un pipeline de 3 900 kilomètres de long, cette variante Nabucco-Ouest, proposée mi-mai, table sur un gazoduc de 1 300 km partant de la Mer Capsienne, passant par la frontière bulgaro-turque, traversant la Bulgarie, la Roumanie, la Hongrie et se terminant à Baumgarten dans l'est de l'Autriche. Le consortium qui exploite le gisement de Shah Deniz avait déjà choisi en février le gazoduc TAP (Trans Adriatic Pipeline, reliant la Grèce au sud de l'Italie en traversant l'Albanie) comme autre option pour transporter le gaz azéri vers l'Europe. Il prendra une décision finale entre les deux projets, et conclura les accords de ventes de gaz nécessaires, avant la décision finale d'investissement pour Shah Deniz prévue pour mi-2013, indique encore BP. Un contrat définitif avec Shah Deniz serait une avancée importante pour le projet Nabucco, qui vise à diversifier l'approvisionnement en gaz de l'Europe jugé trop dépendant de la Russie, mais peine depuis des années à s'assurer des fournisseurs et a été reporté à plusieurs reprises. BP détient 25% des parts du consortium exploitant Shah Deniz, devant le français Total (10%) et le norvégien Statoil (10% également). Le consortium est en train de développer l'exploitation de ce gisement, situé au large de l'Azerbaïdjan en mer Caspienne, avec l'objectif de porter sa production à 25 milliards de mètres cubes de gaz par an.