La crampe à l'estomac, ce n'est plus la victoire islamiste, mais une dégringolade du cours du pétrole. La première peut se gérer mais pas la seconde, quand il n'y aura plus assez d'argent (des devises) pour importer, quand il n'y aura plus assez de bateaux au port avec du blé dans les soutes, plus assez de médicaments pour soigner le peuple, quand il n'y aura plus assez d'argent pour faire fonctionner nos entreprises, par quels miracles maintenir la stabilité et la sécurité ? C'est le temps des angoisses. Le temps des constats et des décisions impossibles. Le temps du réveil des consciences, des regrets de n'avoir pas agi et réagi à temps et juste. On déclare encore vouloir aller vers l'économie de marché, on déclare vouloir maintenir l'option de l'économie de marché, mais, au fond, on se pose la question de savoir si réellement il serait possible de disposer d'assez de temps et surtout de réussir à faire atteindre à nos entreprises l'objectif d'acquisition du top niveau, en comparaison avec les firmes internationales qui raflent tous les marchés ? De la même façon, serait-il impossible de retourner à l'ancien ordre 'avant l'entrée dans le libéralisme ? Les deux voies sont impossibles à emprunter. Trop tard pour tout ? Changer quoi, qui et comment ? Les discours ont changé dans un contexte où dit-on, les comportements sont restés figés. La mondialisation vient compliquer davantage les données compte tenu que bien des pays en développement savent qu'ils risquent de perdre même ce qui leur reste d'une industrie qui avait fait leur fierté durant les années de gloire du socialisme. Y a-t-il une alternative ? On dit que les richesses ne se partagent pas avec équité alors même que pour les pays en développement, ce n'est pas la croissance qui est redistribuée, ni la richesse créée, mais la rente pétrolière. On ne parle plus de partage des bénéfices des entreprises publiques, comme cela se faisait couramment durant la décennie 70, car les entreprises d'une part, sont endettées en attendant le enième assainissement des finances, d'autre part, ne connaissent pas très bien ce qu'elles vont devenir, le modèle économique à suivre étant encore incertain, ce qui les empêche de faire des projections. Quel bilan doit présenter régulièrement le gouvernement ? Celui du niveau des dépenses publiques ? Celui de leur traduction en réalisations physiques ? Celui de l'assainissement des entreprises publiques? Celui des performances sociales ? Celui de l'apport des IDE par la création d'un climat favorable aux affaires ? Sur quelles bases notre économie peut-elle démarrer, c'est-à-dire connaître enfin sa relance ? Ce sont des questions devenues habituelles et les réponses sont également devenues habituelles. On dit que trois axes de travail au moins peuvent être distingués, à savoir un assainissement profond du secteur financier, une amélioration plus qu'effective de la situation des entreprises, enfin un effort soutenu de recherche et développement. Ce n'est pourtant pas nouveau de tels discours.