Qui pouvait, durant les années 70, prévoir que viendrait le temps où l'on n'aura plus à parler du partage des bénéfices ? Qui pouvaient penser alors que quelques années plus tard, il sera procédé à la fermeture des entreprises et à des licenciements massifs ? Qui pouvaient ensuite mettre en doute que les réformateurs internationaux, pas les réformateurs algériens, mais ceux qui sont à la tête des institutions financières internationales grâce au seul choix des pays de l'alliance, nous mentaient quand ils nous promettaient une réduction des inégalités de développement, l'accès à leurs marchés et le partage de la prospérité qui sera mondiale ? Qui pouvaient prévoir que les discours allaient changer, alors que dans le contexte nouvellement créé les comportements sont restés figés. La mondialisation vient compliquer davantage les données, compte tenu que bien des pays en développement savent qu'ils risquent de perdre même ce qui leur reste d'une industrie qui avait fait leur fierté durant les années de gloire du socialisme. Cette mondialisation est allée dans le sens contraire et a aggravé même les inégalités entre pays et des inégalités au sein des pays. Tous les pays le savent, mais y a-t-il une alternative ? On dit que les richesses ne se partagent pas avec équité, alors même que pour les pays en développement, comme dans notre cas plus particulièrement, ce n'est pas la croissance qui est redistribuée, ni la richesse créée, mais la rente pétrolière qui n'est pas éternelle. Pourquoi ne parle-t-on plus de budget de rigueur, de diminution du train de vie de l'Etat, et pourquoi on n'utilise même plus le terme de rationalisation des dépenses publiques. Même le concept de bonne gouvernance est utilisé dans les discours sans que réellement il donne lieu à des prises de décision explicitées et à un contrôle public et transparent. On ne parle plus de partage des bénéfices des entreprises publiques, comme cela se faisait couramment durant la décennie 70, car les entreprises d'une part, sont endettées en attendant le nième assainissement, d'autre part ne connaissent pas très bien ce qu'elles vont devenir, le modèle économique à suivre étant encore incertain, ce qui les empêche de faire des projections. On aurait bien aimé que la prospérité déborde au-delà des frontières tout comme le promet la mondialisation, mais il n'y a que les problèmes des grandes puissances qui deviennent indivisibles, et pas la prospérité. Même quand il est soutenu que la sécurité est indivisible, les grandes puissances ne s'intéressent à la coopération internationale que dans la dimension qui possède des implications positives sur leurs intérêts.