L'activité du secteur manufacturier est restée en juin à son plus faible niveau depuis l'été 2009 dans la zone euro, et enregistre sa plus forte contraction trimestrielle depuis trois ans, a indiqué, hier, la société Markit, qui publie cet indice. Le PMI manufacturier est resté à 45,1 points en juin, inchangé par rapport à mai, selon une deuxième estimation publiée par Markit, qui revoit un peu à la hausse sa précédente estimation (44,8). Ce niveau est conforme aux attentes des analystes interrogés par DowJones Newswires. Ces données "sont conformes à une contraction d'environ 1% du secteur (manufacturier) au deuxième trimestre 2012. Alors que nous sommes sur le point d'entamer le second semestre, tout suggère en outre que ce fort taux de repli pourrait se renforcer", note Chris Williamson, chef économiste de Markit. En effet, relève-t-il "les entreprises semblent se préparer au pire, procédant en juin aux plus fortes réductions d'effectifs et de stocks de matières premières depuis deux ans et demi". Sur l'ensemble du deuxième trimestre, l'indice PMI enregistre sa plus faible moyenne (45,4) depuis le 2e trimestre 2009. Lorsque l'indice PMI dépasse 50 points, cela signifie que l'activité progresse, tandis qu'elle se contracte s'il est inférieur à ce seuil. L'Irlande fait exception à la tendance générale avec un plus haut de 14 mois à 53,1. Les Pays-Bas, avec 48,9, et la France avec 45,2, connaissent un plus haut de deux mois. Mais l'Allemagne (45) et l'Espagne (41,1) enregistrent à l'inverse un plus bas de 36 mois et 37 mois respectivement. C'est en Grèce que l'indice est le plus faible à 40,1 (plus bas de quatre mois). Seul point positif, "les prix des achats des fabricants de la zone euro affichent leur plus forte baisse depuis presque trois ans, tendance qui devrait améliorer la rentabilité des entreprises et favoriser une baisse de l'inflation", souligne Christ Williamson. Cependant, "les fabricants se préoccupent davantage de l'affaiblissement de la demande que de la hausse des prix" car "l'incertitude économique croissante liée à la crise de la zone euro affaiblit la demande tant sur les marchés intérieurs que sur les marchés à l'export", ajoute-t-il.