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Cinquante ans de défis
Publié dans Le Maghreb le 05 - 07 - 2012

En dépit de toutes les réalisations concrétisées durant un demi-siècle après le recouvrement de la liberté au prix de sacrifices incommensurables, l'Algérie célèbre les 50 ans de son indépendance avec le sentiment partagé d'avoir déjà réussi à effacer les séquelles les plus lourdes des interminables nuits coloniales, grâce aux sacrifices de ses " enfants " mais avec les insuffisances, les résistances et la parenthèse tragique du terrorisme. Tout n'est certes pas parfait, le sous-développement est toujours une réalité palpable et tous les secteurs de l'activité politique, sociale, économique ou culturelle connaissent aussi des difficultés malgré des bonds quantitatifs et qualitatifs fulgurants comparés aux seuils négligeables hérités à l'indépendance. Que dire, en dressant un bilan, si ce n'est que depuis 1962, les gouvernements successifs se sont employés, avec plus ou moins de bonheur, à réaliser ce qu'il leur a semblé essentiel et prioritaire, à savoir améliorer coûte que coûte le niveau de vie de l'Algérien, à peine sorti de l'enfer colonial, quitte à remettre à plus tard l'accès à la pleine citoyenneté dans le respect des libertés individuelles et collectives fondamentales. On y apprendra, pêle-mêle, que le pays est passé de quelques centaines d'étudiants en 1962 à plusieurs centaines de milliers actuellement, de 500 à 48.000 médecins environ, de 300 à 700 hopitaux, de 4 à 25 aéroports, de zéro à plusieurs milliers de cliniques, de 252 dollars à 4.500 dollars comme revenu par tête d'habitant, de 30 % à près de 100 % pour le taux national d'électrification... Il y a aussi les effets mitigés de l'ouverture économique, politique et médiatique des années 1980-1990, la diplomatie algérienne dans ses différentes phases, les hauts et les bas du sport et de la culture et bien d'autres réalités à mettre à l'actif -ou au passif- de cette nation en devenir.
Edification continue de l'économie algérienne
Au lendemain de l'ïndépendance, l'Algérie devait mettre rapidement en place les fondements d'une économie pérenne, capable de prendre en charge les énormes besoins, notamment sociaux, d'un peuple avide de rejoindre le concert des nations développées. Aujourd'hui, 50 ans après le recouvrement de la souveraineté nationale, la prospérité économique est bien visible, à travers des réserves de change dépassant les 205 milliards de dollars et un endettement réduit à sa simple expression. La création de la Banque centrale d'Algérie, symbole éminemment politique de la souveraineté nationale, le 13 décembre 1962, cinq mois après la fête de l'indépendance nationale, allait dès lors ouvrir la voie à une tâche exaltante : le développement économique et social du pays. Par la suite, la création fin 1963 de Sonatrach chargée de reprendre la production pétrolière et gazière du pays, et la mise en place de la Banque nationale d'Algérie reflétaient la volonté politique de l'époque d'aller vite vers la construction économique d'un pays qui avait d'énormes retards à combler du fait de la longue nuit coloniale. Les années ''60'', époque durant laquelle régnait une grande précarité dans les zones rurales et une situation difficile dans les villes, seront celles de la mise en chantier des principaux fondements de l'économie nationale. Le début des années ''70'' coïncidait ainsi avec la grande victoire politique de l'Algérie qui avait décidé la nationalisation des richesses de son sous-sol, dont les hydrocarbures, exploitées jusque-là par les grandes multinationales, soutenues par les puissances coloniales. Dès lors, la voie est ouverte pour les grands chantiers structurants, même s'ils nécessitent des budgets assez conséquents. Coup sur coup, le défunt président Houari Boumediene annonce, alors que le premier choc pétrolier faisait exploser les prix du brut, le lancement de deux œuvres majeures : la révolution industrielle et la révolution agraire. Le fonctionnement de la machine économique nationale reposait pour l'essentiel sur ces deux secteurs clés, avec en toile de fond la production de financements internes, pour éviter de recourir aux institutions internationales, à travers l'apport des recettes découlant de la commercialisation des hydrocarbures. A partir des années 70, la nécessite de construire des logements dans toutes les wilayas du pays est fortement ressentie compte tenu des besoins exprimes en la matière par les algériens. Avec l'explosion de la crise urbaine des années 70 dans le sillage d'un important exode rural provoqué par l'offre d'emplois dans les usines implantées près des centres urbains, les pouvoirs publics lancent de vastes programmes de construction de logements. A partir des années ''80'', et dans la foulée du passage progressif de l'économie administrée des premières années de l'ïndépendance à une économie de marché, d'autres chantiers seront par ailleurs ouverts : routes, barrages, infrastructures de transports urbain, maritime et aéroportuaire, développement agricole, habitat, industrie, alors qu'au plan bancaire et financier, l'Algérie disposait déjà d'institutions financières de qualité dont les cadres dirigeants de grande compétence étaient issus de l'Université algérienne. Mais malheureusement, cette belle dynamique sera ralentie tout le long de la tragique décennie 90, marquée par les actes terroristes ayant ciblés des milliers de citoyens ainsi de nombreuses usines et plate-formes économiques. Durant cette dure période, l'Algérie était en outre confrontée aux injonctions du FMI, avec lequel il fallait cependant négocier une "oxygénation" financière, malgré un drastique plan d'ajustement structurel, induit par un effondrement des prix du pétrole. Et la reprise de ''la croissance'' s'effectuera à partir de Avec l'élection du président-Abdelaziz Bouteflika, qui initia trois grands ambitieux programmes de relance économique (2000-2005, 2005-2010, et 2010-2014). Le dernier de ces programmes de relance socio-économique, doté d'un budget de 286 milliards de dollars, est à la hauteur des ambitions de l'Algérie, et s'inscrit dans le prolongement des différents plans mis en œuvre jusque-là dans le but de créer encore et toujours les meilleures conditions de développement et d'épanouissement de tous les algériens.
Le développement dans le Sud du pays
Les wilayas du sud du pays ont connu de grandioses actions de développement touchant à l'ensemble des secteurs d'activité, à la faveur des différents programmes préconisés par l'Etat et dans le but de relever les multiples défis de développement de leurs régions et de promouvoir le cadre de vie de leurs populations. Parmi les projets de développement structurants, celui dont a bénéficié la wilaya de Tamanrasset, dans l'extrême sud du pays, et portant sur le projet de transfert de l'eau d'In-Salah vers Tamanrasset sur 750 km, qualifié de "projet du siècle" et traduisant la volonté de l'Etat de prendre en charge totalement la question de l'alimentation en eau potable des populations de l'Ahaggar.
L'eau potable coule dans l'extrême sud Inauguré en avril 2011 par le président de la république, M. Abdelaziz Bouteflika, ce mégaprojet qui a nécessité un financement de 197 milliards de DA (près de 2 milliards dollars), assure l'adduction de l'eau sur deux canaux parallèles de 1.200 km et peut largement couvrir les besoins en eau potable de la capitale de l'Ahaggar et ses environs avec une dotation quotidienne de 25.000 m3/jour, selon les données techniques du projet. Eu égard à son impact socioéconomique, à court et moyen termes, sur la région, cet ouvrage devra permettre la création, le long de son tracé, d'une dizaine de centres de vie. Il est relevé, entres-autres projets structurants dans le Sud, ceux réalisés durant la dernière décennie et portant sur la lutte contre la remontée des eaux dans les wilayas de Ouargla et d'El Oued. Doté d'une enveloppe de près de 26 milliards de dinars, l'ambitieux projet d'assainissement de la vallée de Ouargla, qui s'assigne comme objectifs de remédier définitivement au phénomène de la remontée des eaux, menaçant à la fois l'homme, l'agriculture, l'urbanisme et l'environnement, a consisté en la réalisation et la rénovation d'un réseau d'assainissement totalisant un linéaire de 120 km. Il a comporté la réalisation de 34 stations de pompage et de relevage, 3 stations d'épuration des eaux usées, une canalisation principale pour l'évacuation des eaux d'assainissement vers l'exutoire de la région de Sebkhat Sefioune, 40 km de Ouargla, ainsi que la réalisation de 9 stations de déminéralisation de l'eau, 8 dans la commune de Ouargla et une dans celle voisine de Rouissat. Un essor remarquable est également relevé dans le secteur de l'agriculture à travers certaines wilayas du Sud-est, dont El-Oued et Laghouat, notamment pour la première qui s'est imposé sur le marché national avec des productions "record" dans certaines filières agricoles stratégiques, dont la pomme de terre et la Phoeniciculture, suivis de l'oléiculture et la céréaliculture.


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