Les dirigeants palestiniens attendent le soutien de la Ligue arabe pour demander une enquête internationale sur la mort de Yasser Arafat, après la découverte de quantités anormales de polonium, qui redonne crédit à la thèse d'un empoisonnement. L'Autorité palestinienne avait donné son feu vert, mercredi dernier, à l'exhumation du corps de Yasser Arafat. Cette décision survient au lendemain de révélations selon lesquelles il aurait été empoisonné au polonium, une substance radioactive, en 2004. "Je veux que le monde sache la vérité sur l'assassinat de Yasser Arafat", a dit de son côté sa veuve, Souha Arafat, à la chaîne de télévision qatariote Al-Jazira, soulignant qu'Israël et les Etats-Unis voyaient à l'époque en son mari un obstacle à la paix dans la région. La Tunisie, où le chef historique palestinien a vécu de 1982 à 1994 avant de rejoindre les Territoires palestiniens, a repris cette revendication avant-hier, réclamant également une réunion d'urgence des ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe. "Après la réunion de la Ligue arabe, nous demanderons la constitution d'une commission d'enquête internationale semblable à celle créée sur l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafik El Hariri (en 2005) afin que puissions résoudre toutes les questions sans réponses", a déclaré le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riyad al-Malki. " Nous voulons montrer que l'Autorité, la direction et le peuple palestiniens sont tous impatients de connaître tous les détails sur la mort d'Arafat, afin de clore ce dossier", a assuré le ministre à la radio officielle Voix de la Palestine, au lendemain de l'aval donné par le président Mahmoud Abbas. Au Caire, le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe, Ahmed ben Helli, a indiqué que des consultations étaient en cours pour fixer une date à la réunion d'urgence. L'Institute for Radiation Physics de Lausanne (Suisse), qui a analysé des échantillons biologiques prélevés sur les effets personnels d'Arafat, remis à sa veuve par l'hôpital militaire français de Percy, où le dirigeant palestinien est mort le 11 novembre 2004, y a découvert une quantité anormale de polonium, selon un documentaire diffusé mardi dernier, par Al-Jazeera. Israël dément toute implication Israël a démenti toute implication dans la mort du leader historique palestinien, qui avait 75 ans lors de son décès. "Le corps est entre leurs mains. Il est à Ramallah et, vraiment, toutes les clés sont entre leurs mains", a déclaré mercredi dernier, l'ancien patron du Shin Beth, le service de contre-espionnage israélien, Avi Dichter, au micro de la radio militaire israélienne.