L'Italie reste vulnérable à la contagion en zone euro malgré les réformes ambitieuses entreprises par le gouvernement italien pour combler le déficit et relancer la croissance, indique le rapport annuel du Fonds monétaire international (FMI) publié, avant-hier. "La reprise économique devrait commencer début 2013, grâce à une relance modeste des exportations, mais l'Italie restera en retard par rapport au reste de la région", indiquent les experts de l'institution financière, au terme de leur consultation annuelle. Dans son rapport, le FMI félicite le gouvernement de Mario Monti pour "son agenda ambitieux de réformes" tout en l'avertissant de "risques de détérioration des perspectives" face à "une situation économique et financière difficiles". "Une mise en oeuvre rapide et énergique de ces réformes est essentielle car si le soutien populaire se réduit, tout deviendra plus difficile", a déclaré lors d'une conférence téléphonique, Kenneth Kang, chef de la mission du FMI en Italie. "La crise financière a mis les banques en situation de stress" mais le secteur bancaire italien est "solide", poursuit le rapport du FMI qui insiste sur la nécessité pour les banques de maintenir des fonds propres et des réserves de liquidités suffisantes afin de "résister à la récession". Concernant l'évolution du PIB italien, le FMI a laissé inchangées ses prévisions, tablant sur une chute de 1,9% du PIB en 2012 et de 0,3% en 2013, alors que Rome prévoit un retour de la croissance. Le PIB de l'Italie a baissé de 0,8% au cours du premier trimestre 2012 par rapport au trimestre précédent, évolution négative pour le troisième trimestre consécutif, rappelle le FMI dans son rapport. Parmi les facteurs qui pèsent sur les perspectives de croissance de l'Italie, les experts insistent sur la "faible productivité", "la perte régulière de compétitivité au cours des dix dernières années" et "une société vieillissante". Pour favoriser la reprise, le FMI conseille de donner la priorité à la productivité et à l'emploi, de poursuivre l'assainissement budgétaire et les privatisations et de promouvoir le dynamisme du secteur bancaire. Le FMI salue l'adoption récente de la réforme du marché du travail par le Parlement italien alors que le chômage a atteint 10,1% en mai dans la péninsule avec un taux de 36% pour les jeunes, toujours selon le rapport. Selon les prévisions des experts du FMI, le chômage devrait encore augmenter pour atteindre 11% en 2013. Le poids de la dette publique devrait également s'accroître en 2013 à 126% du PIB tandis que le déficit public devrait atteindre 2,6% du PIB en 2012 pour redescendre à 1,5% en 2013. Depuis son entrée en fonction, le gouvernement de Mario Monti a fait adopter une cure d'austérité draconienne à l'Italie avant de se lancer dans une série de réformes structurelles à travers l'ouverture de certains secteurs à la concurrence, une réforme du marché du travail et un projet de révision des dépenses publiques.