La croissance du Produit intérieur brut (PIB) de la Chine est tombée à 7,6% au deuxième trimestre, son plus bas niveau depuis la crise financière mondiale il y a plus de trois ans, a rapporté, avant-hier, le gouvernement. Pour la première moitié de l'année, la croissance de la deuxième économie mondiale s'est élevée à 7,8%, a précisé le Bureau national des Statistiques (BNS). Au premier trimestre, la croissance avait été de 8,1%. Le chiffre de la croissance pour le deuxième trimestre, conforme à la prévision des analystes interrogés par l'agence Dow Jones, est le plus faible depuis les 6,6% enregistrés au 1er trimestre 2009, lorsque les pays occidentaux étaient frappés de plein fouet par la crise économique et financière, et la Chine dans une moindre mesure. L'économie chinoise ralentit pour le sixième trimestre d'affilée. Une baisse de régime fortement ressentie, d'après Ren Xianfang, économiste chez IHS Global Insight basée à Pékin qui souligne "l'incapacité de la Chine à absorber une croissance moins forte". Elle relève notamment "la spirale descendante des prix à la production, les inventaires grandissants du secteur manufacturier, les bénéfices qui plongent, les faillites et les réductions de salaires" qui se multiplient. Le Premier ministre Wen Jiabao a tiré la sonnette d'alarme cette semaine en décrétant que "stabiliser la croissance" était "la tâche la plus urgente" pour son pays. Afin de soutenir l'activité, la banque centrale a baissé par deux fois les taux d'intérêt directeurs, début juin et début juillet. Ces taux n'avaient pas été revus à la baisse depuis décembre 2008, en pleine crise financière mondiale. La banque centrale a d'autre part réduit les réserves obligatoires des banques à trois reprises, entre décembre et mai, pour leur permettre de prêter davantage. Ces mesures ont notamment permis aux investissements en capital fixe de recommencer à croître plus vite. Au premier semestre, ils ont ainsi augmenté de 20,4%, contre 20,1% pour les cinq premiers mois de l'année, comparés aux mêmes périodes de 2011. Ces investissements ont contribué l'an dernier à plus de la moitié de la formation du Produit intérieur brut (PIB) chinois. Le gouvernement veut rééquilibrer l'économie en accordant plus de place à la consommation des ménages, sans beaucoup de succès jusqu'à présent. La hausse des ventes de détail poursuit en effet son mouvement de ralentissement, avec 13,7% d'augmentation en juin, contre 13,8% en mai et une moyenne de 14,4% pour l'ensemble du premier semestre. Enfin, la production industrielle a progressé en juin de 9,5%, contre 9,6% en mai, mais sa hausse se maintient en-dessous à 10% pour le troisième mois d'affilée. Pour l'ensemble du premier semestre, la croissance de la production industrielle s'est encore élevée à 10,5%. Les dirigeants chinois ont "bien géré" les défis économiques auxquels la Chine était confrontée durant la première moitié de l'année, a estimé Sheng Laiyun, porte-parole du BNS, dans un communiqué. "En conséquence, l'économie nationale a d'une manière générale maintenu un développement soutenu assorti d'une croissance modérée", a ajouté le porte-parole officiel. La croissance au deuxième trimestre reste en ligne avec l'objectif de 7,5% arrêté pour l'ensemble de l'année 2012 par le gouvernement, et supérieure à celui défini pour l'ensemble de la période 2011-2015, qui est de 7% par an.