La Chine a annoncé, hier, une croissance ralentie de son Produit intérieur brut (PIB) à 9,2% pour 2011, contre 10,4% en 2010, tandis que la deuxième économie mondiale a commencé à souffrir d'un contexte international difficile. Au 4ème trimestre 2011, la croissance est tombée à 8,9%, contre 9,1% au trimestre précédent, selon les chiffres publiés par le Bureau national des Statistiques (BNS). Le PIB de la deuxième économie mondiale s'est élevé l'an dernier à 47.156,4 milliards de yuans (7.466,2 milliards de dollars ou 5.880,3 milliards d'euros), a précisé le BNS. La croissance n'a cessé de ralentir au cours de l'année dernière. Après avoir atteint 9,7% en rythme annuel au premier trimestre, elle est tombée à 9,5% au deuxième, 9,1% au troisième et maintenant 8,9% au quatrième. Ce dernier chiffre reste toutefois sensiblement supérieur à un consensus d'analystes interrogés par l'agence Dow Jones, qui tablaient sur 8,6% pour le dernier trimestre 2011. "Alors que la Chine avance à pleine vapeur vers l'année du Dragon (qui commence le 23 janvier), son économie se trouve prise dans un ralentissement brutal", a néanmoins réagi Alistair Thornton, économiste chez IHS Global Insight, basé à Pékin. Selon lui, "le pire reste à venir. La croissance du PIB va probablement tomber de plus d'un point de pourcentage ce trimestre". Fortement dépendante des exportations, l'économie chinoise commence à souffrir des difficultés des économies avancées, notamment de l'Europe, qui constitue son premier débouché extérieur. "Etant donné le contexte, ce n'est pas facile de maintenir une croissance de 9,2%", a déclaré Ma Jiantang, le porte-parole du BNS, lors d'un point de presse. "2012 sera une année complexe et de défis. Nous devons être prêts", a ajouté M. Ma. La production industrielle chinoise a progressé de 13,9% l'an dernier, contre 15,7% en 2010, tandis que les investissements en capital fixe, moteur essentiel de la croissance, ont encore progressé de 23,8% l'an dernier, contre 24,5% en 2010, malgré les restrictions sur le crédit et la volonté affichée de Pékin de réorienter l'économie pour accorder une place plus importante à la demande intérieure et à la consommation des ménages. Les ventes de détail, jauge de la consommation des ménages, ont pour leur part progressé de 17,1% l'an dernier, toujours selon le BNS.